Sur le terrain, dans les coulisses et à l’école : les différentes vies de Yari Verschaeren
Grâce aux pieds magiques de Yari Verschaeren, Fred Rutten a trouvé la bonne formule et Anderlecht a retrouvé de l’espoir.
- Publié le 13-03-2019 à 07h13
- Mis à jour le 13-03-2019 à 08h54
Grâce aux pieds magiques de Yari Verschaeren, Fred Rutten a trouvé la bonne formule et Anderlecht a retrouvé de l’espoir.
Il pourrait disputer 19 matchs en 104 jours !
Il est l’Anderlechtois qui risque de jouer le plus d’ici le mois de juin. Entre dimanche prochain, jour du duel à Ostende, et le 30 juin, il s’écoulera 104 jours. Et peut-être 19 matchs à jouer pour Yari Verschaeren. Soit une rencontre tous les cinq jours en moyenne pendant près de quatre mois !
Après le déplacement à la Côte dimanche pour boucler la phase classique, il rejoindra l’équipe nationale. Pas (encore) encore les U21 de Johan Walem. Même si le coach des Espoirs le suit avec attention, il a préféré le laisser à disposition de Jacky Mathijssen, qui va tenter de se qualifier pour l’Euro U19.
À partir de lundi prochain, Verschaeren va donc rejoindre les U19 (où il sera quand même le deuxième plus jeune de la sélection). Au programme : trois rencontres importantes en Italie entre le 20 et le 26 mars face à l’Ukraine, la Serbie et l’Italie. Il faudra finir en tête de ce groupe de quatre pour arracher un ticket au championnat d’Europe cet été en Arménie.
Verschaeren reviendra ensuite à Anderlecht pour préparer les 10 matchs de playoffs 1. Troisième joueur le plus utilisé par Rutten (derrière Kara et Kums), il a évidemment de bonnes chances d’être titulaire.
Puis enfin la fin de saison ? Probablement pas. Sauf chute spectaculaire de son niveau ou blessure, Walem songe à lui pour l’Euro U21 en Italie, à nouveau. Là-bas, les Espoirs affronteront la Pologne, l’Espagne puis le pays hôte, entre le 16 et le 22 juin, dans un groupe très serré. En cas de qualification, il pourrait encore y avoir une demi-finale puis une finale, le 30 juin à Udine. Un programme intense pour un gamin de 17 ans dans un corps encore en construction.
Si on se replonge quelques années en arrière, Verschaeren part sur les mêmes bases que Vincent Kompany. À partir de leur première apparition chez les pros à 17 ans, les deux produits de Neerpede avaient enchaîné 10 titularisations sur les 14 rencontres suivantes. Devenant donc directement de vrais titulaires.
Seul Romelu Lukaku a fait mieux parmi les Mauves lancés à l’adolescence (11 titularisations sur les 14). Youri Tielemans est juste derrière (9/14). À Anderlecht, on devra donc être prudent dans la gestion physique du ket.
Le nouveau contrat est “en bonne voie”
Son bail se termine en 2020 mais le club fait tout pour le prolonger au plus vite. Cinq jours après son 16 e anniversaire, Yari Verschaeren avait signé son premier contrat professionnel à Anderlecht. C’était le 17 juillet 2017 sous les yeux d’Herman Van Holsbeeck et de Jean Kindermans. Un bail de trois ans destiné à sécuriser l’avenir du jeune talent et à le laisser grandir sereinement. Même si la direction a changé entre-temps, personne n’imaginait que le dossier Verschaeren reviendrait aussi vite sur la table. À 15 mois de l’échéance du contrat (juin 2020), Marc Coucke tient absolument à conserver le nouveau chouchou du Parc Astrid.
Les négociations ont déjà commencé depuis quelques semaines. Yari Verschaeren est représenté par Andres Dendoncker, grand frère de Leander, et agent depuis peu pour l’écurie néerlandaise Wasserman (qui gère notamment les intérêts de l’entraîneur Phillip Cocu).
On a pris le pouls du côté du joueur et la direction du RSCA. Les deux sons de cloche sont identiques ou presque : “La prolongation du contrat est en bonne voie”, nous précise-t-on dans l’entourage de Verschaeren. “Le dossier avance bien”, explique un dirigeant du club.
Même si ses prestations
ne sont pas passées inaperçues en Europe (où il était déjà bien connu des recruteurs), Verschaeren ne veut pas aller trop vite. Il souhaite progresser à Anderlecht avant de tenter un jour l’aventure à l’étranger. Il est bien conscient que le temps de jeu est un élément important pour son développement à court terme. Leander Dendoncker, Youri Tielemans, Dennis Praet et Romelu Lukaku sont de bons exemples. À Anderlecht, on espère finaliser rapidement la prolongation du contrat. D’ici la fin de la saison au plus tard si tout se passe bien.
La course jusqu’au diplôme en juin
Entre Old Trafford, l’institut Saint-Nicolas et Neerpede, il a des journées de fou. Il y a quelques jours, les caméras de RSCA TV ont suivi une journée de Yari Verschaeren. Écrire qu’elles sont bien remplies est un euphémisme. Le nouveau chouchou du Parc Astrid n’a qu’un petit moment à lui sur 24 heures : regarder un peu foot à la télé le soir avant de s’effondrer au lit. Sa journée débute tous les matins à 6 h 45 quand les éducateurs de l’internat où il loge viennent le réveiller. Il partage sa chambre, baptisée Old Trafford, avec Rik Vercauteren, gardien des U21. Dans une salle, il prend son petit-déjeuner puis file à l’institut Saint-Nicolas d’Anderlecht. Un trajet qu’il fait à pied. “Yari est très ouvert. Malgré ses récents succès avec l’équipe A, il reste modeste et on trouve ça très chouette”, explique Caroline Vanhole, la directrice de l’internat.
Après avoir suivi les cours (en début de semaine, il suit le cursus classique la journée puis s’entraîne avec les U21 en fin d’après-midi), Remi, chauffeur des jeunes au club, le ramène à Neerpede. Les deux hommes se connaissent bien. “J’ai commencé à rouler avec Yari en 2010, il avait neuf ans”, se souvient-il. “Il allait encore à l’école à Kruibeke (NdlR : près d’Anvers) à cette époque. C’est un bon gars, toujours poli et bien élevé.”
Après l’entraînement, Verschaeren reste encore au club avec quelques autres espoirs du club. Le petit groupe travaille les cours. “C’est très intensif mais il n’y a pas d’autres choix quand tu arrives très jeune chez les professionnels”, analyse-t-il. “Je suis aidé de toutes les manières possibles par le club. Sans tout ça, je ne serais pas là où je suis actuellement.”
En rhéto, Verschaeren est plutôt un bon élève. Surtout dans les matières qui comptent le plus d’heures. Il est parfois un peu plus à la peine dans certains “petits” cours mais son entourage est confiant : “Yari devrait obtenir son diplôme du secondaire à la fin de ce mois de juin.”
Après sa longue journée, il rentre le soir à l’internat, il étudie encore un peu, mange puis retourne dans sa chambre avec Rik. Les deux potes zappent pour trouver du foot puis s’endorment rapidement. Le lendemain, c’est reparti pour la même journée.