Playoffs 2, paroles de buteurs: "Si tu n'es pas à 100% en PO2, cela ne passe pas"
Jérémy Perbet, de Charleroi, et Roman Ferber, de l'Union saint-gilloise, vont attaquer les playoffs 2 ce dimanche.
- Publié le 30-03-2019 à 07h42
- Mis à jour le 30-03-2019 à 15h18
Jérémy Perbet et Charleroi vont attaquer les playoffs 2 ce dimanche à Saint-Trond.
Ce samedi, sur les coups de 18 h, Courtrai et Mouscron donneront le coup d’envoi des playoffs 2. Cette compétition, moins attrayante et moins médiatisée que sa grande soeur, pourrait offrir du beau spectacle cette saison vu les équipes qui y figurent. À Charleroi, une qualification dans le top 6 était l’objectif principal. Après avoir terminé la phase régulière à la neuvième place, les hommes de Mazzù tenteront de profiter de ce mini-championnat pour rattraper une saison loin d’être réussie. "Nous avons été trop irréguliers" , explique Jérémy Perbet, qui a accepté de préfacer pour nous ces playoffs 2. "Nous avons manqué par moments de maturité, d’expérience et de qualité. Nous pouvons trouver des excuses mais la situation est que nous n’avons pas réussi à nous qualifier pour les playoffs 1."
Pour le Français et ses coéquipiers zébrés, la donne est simple : le Sporting Charleroi veut remporter les playoffs 2. "Gagner les PO2 a été l’ambition définie très clairement dès que nous avons été éliminés de la course aux PO1" , avance le buteur de 34 ans. "L’Europe a toujours été l’objectif, que cela soit via les PO1 ou les PO2. Nous n’en parlons pas dans le vestiaire mais tout le monde sait qu’une fois notre poule gagnée, il ne restera que deux rencontres à remporter pour rejoindre l’Europe…"
Charleroi favori
Si Charleroi est pointé par beaucoup d’observateurs comme l’un des potentiels vainqueurs de la finale de cette compétition, Jérémy Perbet pointe une autre équipe comme grande favorite : Mouscron, qui vient d’enchaîner 9 rencontres sans défaite. "C’est impressionnant ce que les Mouscronnois ont fait ces dernières semaines", avoue Perbet. "Vu la qualité de jeu affichée par cette équipe, nous avons de la chance de ne pas nous retrouver dans leur groupe. Derrière, je pense que Charleroi et Saint-Trond devront jouer leur carte à fond."
Justement, ce sont les Trudonnaires qui se mettront en premier sur la route des Carolos ce dimanche pour débuter ces playoffs. Une rencontre qui pourrait avoir un impact important sur la suite de la compétition. "À Saint-Trond, il s’agira presque d’une rencontre de playoffs 1" , analyse le Français. "Les premiers matchs seront très importants. Si tu gagnes au début, tu peux viser la première place. Si les victoires ne s’enchaînent pas, tu sais que cela va être compliqué. Les rencontres face à Saint-Trond et Ostende s’annoncent d’emblée difficiles. À nous de ne pas reproduire les mêmes erreurs que lors de la phase classique."
Ces erreurs dont Jérémy Perbet parle, ce sont entre autres les trop nombreux points perdus par les Carolos contre des équipes plus faibles sur papier. Eupen, Waasland-Beveren, Zulte Waregem, Ostende ou encore le Cercle Bruges : la liste des adversaires moins bien classés que Charleroi n’a pas réussi à dompter est longue. Trop longue pour une équipe ayant fait des playoffs 1 son objectif primoridla en début de saison. "Nous devrons régler ce problème sinon, nous ferons de la figuration dans cette compétition" , affirme l’ancien joueur de Courtrai, Gand et Bruges. "C’est vrai que les playoffs 1 nous auraient mieux convenu vu nos résultats de la saison régulière. En playoffs 2, si tu n’es pas à 100 %, cela ne passe pas."
D’un point de vue personnel, Jérémy Perbet sait que cette compétition pourrait lui permettre de gagner du temps de jeu. Arrivé au Sporting durant l’été pour aider le club à atteindre le top 6, le Français n’a été titulaire qu’à 8 reprises. "L’objectif collectif prime car j’ai une grosse envie de découvrir l’Europe avec Charleroi", avance le Zèbre. "Ensuite, j’essaierai de gratter un maximum de temps de jeu. C’est difficile car nous évoluons la plupart du temps dans un système avec une seule pointe en attaque. J’espère encore marquer 4 ou 5 buts et ainsi arriver à la dizaine de goals sur la saison. J’ai pris un petit peu de retard mais j’espère recevoir du temps de jeu et atteindre cet objectif personnel."
Un joker de luxe
Souvent monté au jeu en fin de rencontre, Jérémy Perbet a déjà fait gagner quelques points à son équipe, comme lors du déplacement à Courtrai. Une situation de supersub qui pousse peut-être Felice Mazzù à plutôt faire confiance à son attaquant en fin de match. "C’est quelque chose qui doit jouer dans la tête du coach" , analyse Jérémy Perbet. "Il sait que même si je ne joue que 5 minutes, je pourrais me créer une occasion. C’est devenu mon rôle et je l’accepte. Je ne suis pas satisfait à 100 % car je m’attendais à recevoir plus de minutes de jeu mais la saison n’est pas finie."
Et Jérémy Perbet le sait : titulaire ou remplaçant, il recevra encore sa chance et pourra ainsi aider à offrir l’Europe à son club de cœur…
Entre bons et mauvais souvenirs...
L’attaquant français des Zèbres a déjà joué les playoffs 2 à trois reprises.
Jérémy Perbet connaît bien les playoffs 2 : l’attaquant français les a déja joués avec trois clubs différents, à commencer par Mons.
"Avec l’Albert, durant la saison 2011-2012, le club venait de monter et nous avions réalisé une belle saison dans la foulée. Les playoffs 2 étaient vus comme une récompense et nous les avions joués à fond à tel point que nous avions accédé à la finale. Un bon souvenir…"
C’est ensuite avec le maillot zébré du Sporting que Jérémy Perbet joua cette compétition en 2016. Un mauvais souvenir puisque Charleroi avait trébuché douloureusement en finale face à Genk. "Nous avions remporté l’aller 2-0", se souvient le Français qui avait inscrit 10 buts sur les 8 dernières rencontres cette saison-là. "Nous étions très proches de la qualification pour l’Europe. Nous avions travaillé toute une saison pour décrocher une place européenne et sur un match tout allait basculer avec cette défaite 5-1 au retour à Genk…"
Si cette rencontre reste en travers de la gorge de Perbet, les Carolos n’ont pas vraiment eu le temps d’encaisser ensemble cette cuisante élimination. "Beaucoup avaient réservé leurs vacances et partaient le lendemain", explique Perbet. "Personnellement, j’ai très mal vécu ce moment. Surtout que j’avais un deal avec le club : si Charleroi parvenait à se qualifier en Coupe d’Europe, le budget aurait été plus conséquent, ce qui aurait permis de me garder (NdlR : il appartenait au club turc de Basaksehir). J’avais vraiment envie de rester à Charleroi à ce moment-là mais j’ai finalement signé à la Gantoise."
Après avoir finalement joué les PO2 avec Courtrai la saison passée, c’est donc de nouveau avec les Zèbres que Perbet s’apprête à prendre part à cette compétition. Avant de continuer son histoire d’amour avec Charleroi ?
"J’ai encore deux années de contrat ici", explique Perbet. "Il faut être ambitieux et je n’ai pas envie que ma carrière se finisse. Dans le football, tout peut aller très vite mais l’objectif est d’aller au bout de mon contrat et de finir ma carrière à Charleroi."
Roman Ferber et les Unionistes veulent préparer au mieux la saison prochaine
C’est la belle histoire de la saison. Le parcours héroïque en Coupe de Belgique de l’Union saint-gilloise, qui a réussi à éliminer Anderlecht et Genk, a fait vibrer plus d’un supporter unioniste ou spectateur neutre. Ce n’est qu’en demi-finale que l’histoire a pris un tournant tragique avec une élimination face à Malines, difficile à avaler du côté du Stade Marien. Cette épopée magique bouclée et une troisième place finale accrochée en D1B amènent les Bruxellois à se concentrer désormais sur les playoffs 2.
"Nous voulons faire pareil qu’en championnat et qu’en Coupe" , commente Roman Ferber, l’attaquant de l’USG. "C’est-à-dire prendre match par match et les jouer tous pour les gagner. Nous allons essayer d’embêter tout le monde dans cette compétition."
Pour l’ancien joueur de Charleroi et de Mouscron, les deux favoris de cette compétition sont simples à pointer du doigt : Charleroi et… Mouscron !
"Les Hurlus restent sur une belle série en 2019" , analyse celui qui a inscrit 8 buts cette saison avec le maillot jaune et bleu de l’Union. "Je connais aussi la mentalité et les valeurs de Charleroi qui voudra tout faire pour se rattraper. Puis, il ne faut pas oublier des équipes comme Saint-Trond ou Zulte Waregem qui pourraient réaliser une belle compétition."
Avec les deux clubs wallons, Roman Ferber a déjà participé aux playoffs 2 mais sans jamais monter sur le terrain
"En 2016 à Charleroi, je me disais que le coach (NdlR : Felice Mazzù) allait peut-être faire un peu tourner son effectif en abordant les playoffs 2 mais ce n’était pas la mentalité carolo", se souvient l’attaquant. "Le club voulait gagner et absolument aller en Europa League (NdlR : finalement, Charleroi sera éliminé lors du barrage européen à Genk). À Mouscron, j’avais eu quelques différends avec le coach et j’avais déjà signé à l’Union avant les PO2. Je ne servais donc pas à grand-chose sur le terrain…"
Du côté de Forest, le grand attaquant belge revit et sait que l’Union pourrait jouer les troubles-fêtes en playoffs 2.
"Ces PO2 seront bénéfiques pour nous qui voulons jouer la tête de la D1B la saison prochaine" , commente Ferber. "Nous avons les qualités pour faire mal. D’ailleurs, de nombreux joueurs de l’Union auraient leur place en D1A. En mûrissant et en apprenant de ses erreurs, l’équipe peut prétendre à la montée en D1A la saison prochaine."
Une promotion qui redonnerait ses lettres de noblesse à ce club historique qui ne fait que grandir depuis plusieurs années au pied de la Butte…