Qui est Joao Felix, le jeune talent acheté 126 millions par l'Atletico ?
Le prodige de Benfica a signé à l’Atletico pour 126 millions d’euros. Portrait.
- Publié le 04-07-2019 à 21h57
- Mis à jour le 05-07-2019 à 11h08
Le prodige de Benfica a signé à l’Atletico pour 126 millions d’euros. Portrait. Eden Hazard ne sera pas resté longtemps le joueur le plus cher de l’été. Si voir son record tomber n’est pas vraiment surprenant vu les sommets devenus la norme sur le marché, l’identité de son successeur étonne un peu plus.
En passant de Benfica à l’Atletico Madrid pour 120 millions d’euros (plus six de commissions diverses) avec à la clef un contrat jusqu’en 2026, Joao Felix est devenu le cinquième joueur le plus cher de l’histoire.
"Ce talent pur", comme le présente son nouvel employeur qui lui a offert le numéro 7 d’Antoine Griezmann à qui un autre Portugais passé par l’Atletico, Tiago, le compare, a, comme le Français, été lui aussi victime de son physique.
Le natif de Viseu dans le nord du pays a très vite été repéré par le FC Porto où il a évolué de 7 à 15 ans, avalant quotidiennement les 130 kilomètres par trajet le séparant des Dragons. Avant d’être jugé trop petit et trop frêle à l’été 2015.
L’épisode l’a marqué. Forcément. Celui qui affiche une carrure (1,78 m et 64 kilos) qui le rapproche plus de Bernardo Silva que de Cristiano Ronaldo s’en est ouvert dans The Players Tribune.
"À Porto, ils n’ont pas cru en moi quand moi j’y croyais. Ils n’avaient pas confiance en moi sur le terrain. Ils critiquaient ma taille, ils me sortaient du terrain, me privaient du ballon. À Porto, j’ai perdu ma joie. À Lisbonne, je l’ai récupérée. Cela a pris du temps, j’ai dû prouver de nouveau ma valeur."
Ce milieu offensif à la technique soyeuse, capable de jouer des deux côtés mais aussi en second attaquant, a commencé par le faire en Youth League, puis en équipe réserve dont il est devenu le joueur le plus jeune de l’histoire en septembre 2016 avec des débuts à 16 ans et 312 jours. Devant patienter jusqu’à cette saison pour s’installer en équipe première. Où Rui Vitoria l’a d’abord utilisé avec parcimonie avant que son successeur arrivé en janvier Bruno Lage fasse de lui un élément incontournable dans la conquête du titre avec à l’arrivée 20 buts en 43 matchs toutes compétitions confondues dont ce triplé en Ligue Europa contre l’Eintracht Francfort.
De quoi attirer la lumière et initier d’inévitables comparaisons. À commencer par celle avec Kaka, l’une des idoles au même titre que Neymar ou Kylian Mbappé.
"Mais Felix est juste Felix", a tranché dans Tuttosport Rui Costa. "Il a une compréhension du jeu extraordinaire et une adresse rare devant le but. C’est un numéro dix moderne avec un sens du but remarquable."
"C’est un des plus grands talents produits par le football portugais depuis Cristiano Ronaldo", estime le président de Benfica Luis Felipe Vieira, qui pensait avoir blindé son prodige en novembre en lui faisant prolonger son contrat jusqu’en 2023 avec une clause libératoire à 120 millions qu’il comptait faire passer cet été à 200 millions et au sujet de laquelle le joueur qui a découvert la Seleçao lors du final four de Ligue des Nations disait à l’époque : "C’est élevé, cela entraîne plus de responsabilités mais ce n’est qu’un chiffre. Si je ne fais rien de bon, cela fait de cette clause une plaisanterie, je dois d’abord faire quelque chose sur le terrain, ensuite la clause aura un sens. Joueur au football ne crée aucune pression."
Même pour le cinquième joueur le plus cher de l’histoire.