Golovin, le tsar qui se rêve prince
Le prodige russe Aleksandr Golovin a mis du temps à s’adapter à Monaco.
- Publié le 21-03-2019 à 06h53
- Mis à jour le 21-03-2019 à 15h58
Le prodige russe Aleksandr Golovin a mis du temps à s’adapter à Monaco. "On peut dire que je vis la saison la plus difficile de ma carrière."
Aleksandr Golovin (22 ans) n’a vraiment pas cherché à nier l’évidence au début du mois lors de sa première conférence de presse à Monaco.
Lui qui avait crevé l’écran cet été lors de la Coupe du monde, lui qui sortait d’une troisième très grosse saison au CSKA Moscou avec une élimination en quart de finale de Ligue Europa contre Arsenal après avoir pris neuf points dans un groupe compliqué en Ligue des champions pour terminer troisième derrière Manchester United et Bâle, mais devant Benfica, sort la tête de l’eau et refleurit avec le printemps.
Doré, son été s’est cruellement compliqué pour se colorer de teintes plus sombres. Opter pour Monaco qui a dribblé la concurrence d’autres grands clubs européens comme la Juventus ou Chelsea ressemblait à une bonne idée. Parce que si le milieu débarquait dans un grand championnat avec l’étiquette du joueur le plus cher de l’histoire du football de son pays (30 millions d’euros), il arrivait dans un environnement à la pression relative, le tout dans un club battant pavillon russe.
Sauf que tout est allé de travers. Individuellement d’abord avec cette blessure à la cheville pour son deuxième entraînement début août qui a repoussé ses débuts au 21 septembre. Collectivement ensuite puisque Monaco ne répondait déjà plus. Et si Jardim ou Henry lui ont maintenu sa confiance, le milieu offensif a enchaîné les prestations banales. Le Russe (25 sélections, 3 buts) a trouvé moyen de se faire exclure le 16 décembre à Lyon pour écoper de trois matchs de suspension avant de se faire très peur lors du déplacement à Montpellier le 10 février où il était sorti en larmes en craignant une rechute à la cheville.
"Montpellier, c’était un mauvais coup. Au départ, j’ai pensé que c’était sérieux car j’ai ressenti la même douleur que sur la première blessure. Mais j’ai eu de la chance et, au bout de trois jours, j’étais de retour à l’entraînement", a souligné celui qui, depuis le retour de Jardim, n’est plus trimballé d’un poste à l’autre et s’est définitivement retrouvé en soutien de Radamel Falcao avec derrière lui la paire Cesc Fabregas - Adrien Silva avec qui il a su nouer des affinités techniques qui lui permettent d’exprimer, enfin, toutes ses qualités en termes de vision de jeu et de dribbles vues cet été avec la Sbornaya.
"Je n’avais jamais connu un tel début de saison. J’ai toujours joué dans la même équipe avec le même entraîneur", a-t-il reconnu avant d’avouer : "Les championnats russe et français sont très différents et jouer à l’étranger est très risqué pour un joueur russe. Les Russes n’ont pas l’habitude d’évoluer à l’étranger. Et, bien entendu, il nous faut un temps d’adaptation. Mais si tu as ce rêve, alors il faut y aller et moi, je n’ai jamais pensé à partir de Monaco. Je ne fais pas attention aux critiques, bonnes ou mauvaises, et elles n’ont aucune influence sur moi."
Ce qui permettra peut-être au tsar de devenir, un jour, prince.