Wanderson: "Gagner l’Europa League ? Krasnodar peut y croire"
Wanderson, formé au Standard, évolue chez le prochain adversaire européen des Liégeois.
- Publié le 24-10-2018 à 07h05
Wanderson, formé au Standard, évolue chez le prochain adversaire européen des Liégeois.
C’est ce mercredi matin que la délégation de Krasnodar quittera la Russie pour poser le pied sur le tarmac de Liège. Un long voyage qui doit permettre à l’autoritaire leader du groupe J d’Europa League de poser un peu plus les jalons de sa qualification pour les seizièmes de finale. Le noyau ne regorge pas de joueurs à la réputation ronflante mais quelques noms ont, tout de même, une sonorité bien connue dans notre compétition : Uros Spajic (ex-Anderlecht), Tornike Okriashvili (ex-Genk) et, surtout, Wanderson (ex-Standard et fils de Wamberto).
Sans surprise, l’ailier attend cette rencontre avec impatience, même s’il avoue ne pas connaître grand-chose de l’équipe qu’il affrontera...
Comment pourriez-vous nous décrire cette équipe de Krasnodar ?
"Cette saison, nous développons un jeu beaucoup plus technique car nous aimons tous toucher le ballon et le faire circuler rapidement au sol. C’était moins le cas lors de la dernière campagne mais plusieurs anciens serviteurs du club, qui avaient un autre style de jeu, sont partis lors du dernier mercato estival."
On ne doit donc pas s’attendre à vous voir jouer à dix devant votre gardien à Sclessin ?
"Ça, c’est clair (sourire) . En Russie, on voit souvent des équipes utiliser cette tactique sur la scène européenne mais nous, nous essayons de développer notre jeu, peu importe la force de notre adversaire. Cela nous a presque réussi au Zenit (défaite 2-1) mais cela a porté ses fruits contre Séville (victoire 2-1) ."
Parlons de ce succès contre les Andalous. Vous savez qu’il a déprimé les Liégeois ?
"Non, je ne le savais pas (il rigole) . Mais c’est une bonne chose pour tout le monde car cela prouve que le groupe est plus ouvert que prévu et que tout le monde peut battre tout le monde. Il ne faut pas trop comparer notre victoire avec le revers du Standard à Séville. Les Andalous sont réputés pour être costauds à domicile mais je ne sais pas avec quelle mentalité ils sont venus chez nous. Les deux équipes ont eu des occasions mais nous avons juste été plus concrets. C’est d’ailleurs notre plus grande force."
Les Russes ont souvent été costauds en Europe. Jusqu’où peut aller Krasnodar ?
"On essaye de prendre tous nos matches de la même manière, comme s’il s’agissait tout le temps d’une finale. Nous, nous voulons tout gagner et dans le football, tout est possible. Donc gagner cette Europa League est une possibilité. Regardez la saison dernière : personne ne s’attendait à ce que Salzbourg atteigne les demi-finales de l’épreuve."
Krasnodar est-il un grand club de Russie, désormais ?
"Moi, je pense que nous pouvons décrocher le titre (NdlR : le club est deuxième, à six points du Zenit) . Mais pour cela, il faut continuer à bosser, bosser et encore bosser."
Ce match contre le Standard sera quand même particulier pour vous, non ?
"C’est clair ! J’y ai passé trois années durant ma formation (entre ses treize et seize ans) . J’étais notamment dans la même génération qu’Ibrahima Cissé et, plus tard, j’étais dans la même classe que Senna Miangue au Beerschot. Je rêvais d’arriver en équipe première au Standard. Mais je n’ai pas de regrets et je me dis qu’un jour, peut-être, j’y reviendrai. On ne sait jamais ce qui peut arriver dans le football."
Vous avez demandé des conseils à votre papa, Wamberto, qui a joué au Standard ?
"Je lui ai dit que c’était vraiment super de revenir à Sclessin, de retrouver Liège mais je ne lui ai pas vraiment demandé des tuyaux. Malheureusement, il est au Brésil en ce moment et il ne pourra donc pas venir au stade ce jeudi soir. Je me souviens encore quand, plus jeune, j’allais à Sclessin pour regarder le Standard. Très honnêtement, mon idole, c’était… Wamberto (sourire) . Même à l’Ajax, je ne regardais que lui. C’est encore mon idole aujourd’hui !"
Vos équipiers ont quand même dû vous poser des questions sur cette équipe belge...
"C’est vrai que plusieurs joueurs m’ont demandé quelques informations mais je n’ai pas pu les renseigner comme ils l’auraient voulu. Je ne connais pas très bien cette équipe et je laisse donc le soin au staff technique de préparer des vidéos pour nous préparer au mieux. J’essaye quand même de suivre les résultats du Standard lorsque j’en ai l’occasion mais une fois que j’ai quitté les terrains, je consacre tout mon temps à la famille. C’est ce qu’il y a de plus important au monde."
Vous êtes encore jeune (24 ans) : pensez-vous que ce match au Standard pourrait vous permettre de montrer vos qualités au sélectionneur belge ?
"Malheureusement, le championnat russe n’est pas la compétition la plus suivie et l’idéal est donc de pouvoir se montrer sur la scène continentale. Je ne pense pas à tout cela pour le moment car je sais que je dois encore beaucoup travailler. Une sélection ? Oui, c’est possible, à l’avenir. Qui sait ?"
"Je n’ai pas eu d’offre de Belgique"
Wanderson dispute sa deuxième saison à Krasnodar et il semble bien s’y plaire. Pourtant, ce championnat peut parfois effrayer les joueurs plus habitués à un climat doux. "Mais je pense qu’il fait actuellement plus chaud à Krasnodar qu’en Belgique, sourit-il. Je dois bien avouer qu’au début, j’étais un petit peu hésitant mais j’ai parlé avec plusieurs joueurs qui y évoluaient déjà et cela m’a convaincu. Le club a quand même fait un bel investissement en donnant huit millions d’euros à Salzbourg. Le but de la direction, c’est que je progresse pour, ensuite, faire une plus-value."
L’ailier a disputé le championnat belge avec le Beerschot et le Lierse. Mais les grands clubs ne se sont pas spécialement intéressés à lui. "C’est vrai que je n’ai pas reçu d’offre d’une formation belge depuis que j’ai quitté le Lierse. J’ai même été libre de tout contrat après mon départ de Getafe, où j’ai passé trois années, mais je ne pense pas que les dirigeants belges étaient au courant de ma situation personnelle."