Sélim Amallah a déjà les clés du jeu liégeois
L’ancien Mouscronnois n’a pas mis longtemps pour prendre de l’envergure et devenir le leader technique du Standard.
- Publié le 06-08-2019 à 07h38
- Mis à jour le 06-08-2019 à 10h36
L’ancien Mouscronnois n’a pas mis longtemps pour prendre de l’envergure et devenir le leader technique du Standard. Deux matchs. Il a suffi de deux matchs pour qu’apparaisse au grand jour ce que la préparation du Standard avait déjà laissé entrevoir : Selim Amallah est amené à devenir le leader technique des Rouches cette saison.
Très impliqué dans le jeu offensif des Liégeois, au sein duquel il occupe une position centrale, l’ancien Mouscronnois s’est adapté à vitesse grand V cet été et semble capable de prouver que la marche qui sépare le Canonnier de Sclessin n’est pas trop grande pour lui.
"Ce soir, on a tout pour être heureux. On prend beaucoup de plaisir et les supporters sont géniaux", ne cachait pas le médian de 22 ans après la victoire face à Zulte Waregem (4-0) durant laquelle il découvrait l’ambiance de son nouveau stade. "Le coach nous avait demandé d’y aller fort et de montrer que nous étions là cette saison, et je pense que nous l’avons bien fait. Nous allons faire le maximum pour continuer comme cela."
Car pour l’instant, la mayonnaise prend en zone offensive. Et le lien de cause à effet avec la présence d’Amallah (qui semble déjà développer une belle complicité avec Carcela) est évident. "Selim a de la technique et il voit très bien le jeu", indiquait Renaud Emond à propos de son nouvel équipier, qui a terminé à la rencontre avec 16 duels gagnés (personne n’a fait mieux) face au Essevee. "C’est bien d’avoir des transferts comme ça qui ont envie et qui s’arrachent. À l’image d’un Razvan Marin, Selim se bat et va toujours de l’avant."
Mergim Vojvoda , arrivé de Mouscron avec son ami Amallah cet été, abondait dans ce sens il y a quelques jours. "Je connais bien Selim, évidemment, et il est en train de prouver qu’il est un très bon joueur. Il n’a pas peur de recevoir le ballon et de jouer vers l’avant, c’est important", notait l’arrière droit des Rouches. "C’est bien que ses débuts soient positifs, je suis content pour lui. Il a réussi à démontrer qu’il allait avoir un rôle à jouer dans notre équipe et j’espère qu’il va réussir à nous aider toute l’année."
Grâce à sa qualité de dribble, notamment. Lors des deux premières sorties des Rouches en Pro League, Amallah est le joueur du Standard qui a réussi le plus de dribbles (quatre face au Cercle, quatre face à Zulte Waregem), preuve qu’il se sent déjà très à l’aise avec le ballon. Mais aussi sans le ballon. Car en deux rencontres, le Belge a déjà prouvé qu’il avait aussi des qualités physiques dans les duels. Sur la pelouse du Jan Breydel Stadium, il avait déjà remporté neuf duels (le meilleur total pour un Standardman). Et samedi, à Sclessin, il a déjà pratiquement doublé ce score (17 duels remportés), en se battant sur chaque ballon. Preuve qu’il a déjà intégré le pressing haut que le Standard veut mettre en place. Et la mentalité du club, qui semble déjà lui coller à la peau.
"Il correspond bien à la mentalité du club", ne cachait pas Renaud Emond, qui a pu s’apercevoir, lors d’un coup franc obtenu à proximité de la surface, que quand Amallah avait une idée en tête (le tirer, en l’occurrence), il ne l’avait pas ailleurs. Son caractère de gagnant, en match comme à l’entraînement, n’est déjà plus à démontrer. Et fera du bien au Standard dans les mois à venir.
Michell Preud Homme voit un futur numéro 8 en Amallah
Utilisé dans un rôle de numéro 10 axial par Michel Preud’homme lors des deux premières rencontres de la saison, Selim Amallah s’était positionné très proche de Renaud Emond sur la pelouse du Cercle, il y a dix jours. Face à Zulte Waregem, on l’a vu évoluer légèrement plus en retrait, juste devant Cimirot et Bastien, avec qui sa complémentarité naissante est évidente. “On trouve petit à petit les automatismes dans l’entrejeu”, analysait le médian de 22 ans samedi soir. “Il faudra encore du temps mais nous sommes clairement sur la bonne voie.” Sa voie, justement, Amallah est peut-être amené à la trouver un cran plus bas, avec MPH. S’il tient à rappeler qu’il n’est pas une copie de Razvan Marin, parti à l’Ajax Amsterdam cet été, l’ancien Mouscronnois sera peut-être amené à reprendre le rôle du Roumain aux côtés de Cimirot dans les semaines à venir. “Selim peut jouer en numéro 10 ou sur les flancs mais je pense qu’un jour, il pourra jouer comme numéro 8 comme je l’ai fait à l’une ou l’autre reprise avec Polo (Mpoku) la saison passée. Il bougeait beaucoup et je crois que Selim peut le faire aussi. On va lui amener ce dont il pourrait avoir besoin pour jouer à cette position”, indiquait le coach liégeois il y a quelques jours. Qui permettrait à un joueur comme Avenatti d’évoluer derrière Renaud Emond (ou Obbi Oulare). De quoi offrir encore plus de solutions offensives à Preud’homme.
Complémentaire avec Carcela
Les deux médians s’entendent bien. Leur connexion s’annonce prometteuse. Depuis son arrivée au Standard, Selim Amallah laisse une belle impression. Disposant de la panoplie complète du médian moderne (voir par ailleurs), il semble aussi bonifier les joueurs qui l’entourent sur le terrain. Son entente avec Mehdi Carcela, avec qui il a déjà développé des affinités en dehors du terrain, s’est avérée prometteuse samedi contre Zulte Waregem. À tel point que la connexion entre les deux hommes paraissait presque naturelle.
“Selim court beaucoup et a de la technique”, avançait l’ailier au sortir du succès contre les Flandriens. “Il donne de super ballons, que ce soit des assists ou des passes importantes.”
Si les transitions entre les deux hommes n’étaient pas les plus nombreuses dans l’équipe de Michel Preud’homme (Carcela transitait davantage avec Vojvoda, Amallah avec Bastien), ils se sont souvent cherchés et on a pu voir les prémices de ce que la connexion entre les deux hommes pourrait donner à l’avenir.
Combinaisons dans les petits espaces et transmissions plus longues, l’international marocain de 30 ans se régale du travail conséquent abattu par son équipier. “Il récupère beaucoup de ballons”, soulignait Carcela. “C’est positif qu’il évolue derrière moi sur le terrain.”
Car les profils des deux hommes sont complémentaires et leur connexion promet de faire mal, même si Amallah est amené à évoluer un cran plus bas à l’avenir.