Il manque un numéro 6 au Standard : “A Gand, Agbo aurait fait du bien”
- Publié le 27-02-2019 à 06h57
- Mis à jour le 27-02-2019 à 07h03
S’il comprend le prêt du médian nigérian lors du mercato hivernal, Alex Teklak estime qu’il manque un numéro 6 au Standard. Vendredi dernier, à Gand, le Standard n’a fait que confirmer une impression qui dure depuis le début de la saison : les Rouches sont moins fringants en déplacement (deux points sur quinze au top 6). "Sur la pelouse de la Ghelamco Arena, les Liégeois ont manqué des passes, des contrôles, ils ont fait les mauvais choix en contre-attaque, indique Alex Teklak. Et l’équipe manquait globalement d’équilibre."
Un équilibre qu’un joueur prêté au Rayo Vallecano l’hiver dernier aurait peut-être pu amener : Uche Agbo, le médian nigérian de 23 ans. "C’est clair qu’il aurait fait du bien, analyse Teklak. Car contrairement à Marin et Cimirot, c’est un vrai numéro 6. Ces deux derniers, et on ne peut pas leur en vouloir, sont des joueurs qui aiment presser très haut. C’est leur registre. Ils s’exposent. Ils sont orientés sur le marquage d’un adversaire. À domicile, devant un public qui pousse, cela met une grosse pression sur l’adversaire car ils défendent en avançant. Mais à Gand, les mouvements et les permutations de l’entrejeu buffalo les ont perturbés. Il y avait toujours un espace libre, dans l’axe, devant la défense. Et c’est précisément là, dans cette zone très importante, qu’Agbo aurait fait du bien. Car c’est un joueur qui a l’habitude de penser et d’anticiper de manière préventive. C’est un pur numéro 6, qui a aussi la faculté de se replacer dans la ligne de quatre défensive lorsqu’un défenseur central sort de position. Bref, il a un profil précieux."
Dont le Standard s’est privé lors du dernier jour du mercato hivernal, en laissant le Nigérian filer en prêt (avec une option d’achat de 7 millions d’euros). "Mais on peut comprendre la décision qui a été prise, souligne Alex Teklak. Agbo sortait d’une saison en tant que titulaire indiscutable sous Ricardo Sa Pinto. Il a été convaincant et a été convoité, mais le Standard a fait des pieds et des mains pour le voir rester. Mais rapidement, Michel Preud’homme et Emilio Ferrera se sont rendu compte qu’il n’avait pas le profil pour mettre la pression très haut sur un adversaire, comme la philosophie qu’ils étaient en train de mettre en place l’imposait. Agbo est plus un contrôleur, un constructeur, un joueur d’attaque placée."
Ce décalage de style s’est, forcément, fait ressentir sur le temps de jeu du Nigérian, titularisé à douze reprises seulement depuis le début de la saison. "Il traînait son ennui et son nouveau statut, de joueur de complément, ne lui convenait pas. Au fil des semaines, son envie de quitter le club a décuplée, et c’est ce qui a fini par arriver. La gestion de son cas n’a pas été optimale."
Car désormais, le profil d’Agbo est manquant au sein de l’effectif liégeois. "Il était le meilleur médian défensif de Belgique la saison dernière et un joueur comme lui aurait été intéressant dans certains contextes de match, à l’extérieur notamment. Mais plus que le joueur en lui-même, c’est le profil de numéro 6, dont la présence est importante dans la construction d’un effectif, qu’il manque au Standard. Ils auraient peut-être pu aller en chercher un durant le mercato hivernal", termine Alex Teklak, qui ne veut toutefois pas faire de procès au Standard. "Ce serait ridicule. Je pense que, pour le moment, ce n’est pas une priorité pour Michel Preud’homme et son staff. Ce qui est finalement assez logique. Dans un premier temps, la priorité pour le Standard est de se qualifier pour les PO1 et, avec ou sans numéro 6, ils sont en passe de le faire, en ayant été impressionnants lors de plusieurs gros matchs, à domicile principalement. Lors du prochain mercato, les Liégeois chercheront sans doute un milieu défensif. Et en attendant, ils feront avec ce qu’ils ont dans leur effectif."
Pour tenter de gérer au mieux les cinq gros déplacements qui les attendent en PO1.