Bruno Venanzi se confie: "Je suis insatisfait mais certainement pas inquiet"
Malgré un bilan comptable négatif en championnat et une élimination en Coupe de Belgique, Bruno Venanzi reste serein quant à l’avenir de son Standard
- Publié le 07-11-2018 à 08h08
- Mis à jour le 07-11-2018 à 19h51
Malgré un bilan comptable négatif en championnat et une élimination en Coupe de Belgique, Bruno Venanzi reste serein quant à l’avenir de son Standard Pour ce qui sera déjà son huitième déplacement européen en tant que président du Standard, Bruno Venanzi espère qu’il pourra entrouvrir les portes d’une qualification. "L’ambition a toujours été de passer l’hiver au chaud. Après un tirage délicat, elle est intacte", commente le patron du Standard qui n’élude ensuite aucun sujet.
Président, suite aux récents résultats, on vous imagine insatisfait et inquiet ?
"Insatisfait, sans doute un petit peu mais inquiet, pas du tout."
Pourquoi?
"Car on peut constater au sein de l’équipe, du staff ou encore de mes collaborateurs, qu’il y a une certaine dynamique de groupe. On va là vers où nous voulons aller. Il est vrai que, sur les deux dernières semaines, le groupe est un peu fatigué avec l’accumulation des matches, ce qui est actuellement dommageable dans le championnat belge quand on a la chance de participer aux Coupes d’Europe, et cela se ressent dans les prestations de l’équipe. Mais il est également vrai que, lors de certains matches comme contre Bruges et Genk, la dynamique était excellente."
Cette équipe manque tout de même de constance.
"On peut effectivement le dire au regard des derniers résultats et du classement actuel. C’est cette régularité que l’on doit acquérir et qu’on retrouvera dans quelques semaines après un peu de répit car cela fait un mois que l’on enchaîne deux matches de rang par semaine."
Le duo Preud’homme-Ferrera ne donne-t-il pas trop d’informations tactiques à un groupe qui n’a justement pas été, la saison dernière, habitué à un tel rythme ?
"C’est aux joueurs qu’il convient de poser la question. J’assiste parfois à certaines théories et je peux dire qu’elles sont très instructives et que les joueurs y sont attentifs. Il y a un nouveau coach, un nouveau staff et donc un nouveau mode de préparation, notamment physique auquel il faut s’adapter. La saison dernière, ce groupe a également dû s’adapter à la méthode de Ricardo et on m’a suffisamment reproché, à cette époque-ci de l’année, de garder ma confiance en Ricardo et, sur le moyen terme, on a vu que cela a payé avec des concours de circonstances, certes. Je constate qu’aujourd’hui, ce qui se produit sur le terrain lors des bonnes prestations, est nettement supérieur à ce qui se produisait la saison dernière."
Le noyau manque-t-il de qualité?
"Je ne le pense pas. Il n’y a que 11 joueurs qui peuvent être titularisés chaque semaine. En défense, le duo Laifis-Luyindama est difficile à déboulonner alors que derrière, on a deux excellents défenseurs centraux que sont Vanheusden et Kosanovic. Il y a des joueurs qui ont une place difficile à prendre mais ce n’est pas pour ça que le recrutement de cet été, qui a été assez calme, est mauvais. On a vu Bastien jouer de beaux matches avant d’être freiné par des blessures. Je pense aussi à Oulare qui, d’ici quelques semaines, sera probablement présent sur le terrain."
Vous évoquez la défense centrale, n’avez-vous pas peur qu’un Zinho Vanheusden perde patience sur le banc?
"Il faut le lui demander mais il a un contrat jusqu’au terme de la saison. Zinho est un très grand professionnel. Il a envie de jouer tous les matches et est prêt à aller au front dès que le coach fera appel à lui."
On a souvent pointé le problème de mentalité au sein du groupe, cela vous énerve?
"Quand on ne gagne pas, je suis toujours fâché, quelle que soit la mentalité affichée. Si elle n’est pas bonne, je serai davantage sous le coup de la déception. Il y a beaucoup de matches et il faut tenir compte du facteur de récupération physique, d’autant qu’on a eu quelques blessures importantes. La fatigue peut être légitime mais j’espère que, pour les prochains matches, elle sera sublimée par l’ampleur de l’enjeu."
Depuis le début de saison, vous avez fait passer le message que le club primerait toujours sur les individus.
"On veut s’inscrire dans une certaine stabilité donc, c’est la direction et le staff qui décident. Les joueurs doivent respecter leur contrat."
Ceux qui n’adhèrent pas au projet peuvent partir?
"Cela dépend des conditions contractuelles mais c’est clair qu’il y a une philosophie, un ADN du club qu’on veut retrouver, même s’il n’est pas encore présent à chaque match, et les joueurs doivent adhérer à cela, qu’ils le veuillent ou non."
Certains joueurs ne sont pas à leur niveau, à l’image d’un Orlando Sa qui éprouve les pires difficultés à retrouver le rythme, cela vous inquiète?
"Pas du tout. Il n’a pas perdu toutes ses qualités. Un attaquant a besoin de jouer et de marquer. Je suis persuadé que, dans les prochaines semaines, il va revenir à son niveau et donner ainsi de la concurrence à Renaud qui n’en a pas peur. La concurrence est toujours très saine dans le groupe."
Le groupe ne manque-t-il pas de leaders?
"Il y en a dans l’équipe. Ce n’est pas le problème. Encore une fois, je remets davantage les récents résultats sur le coup de la fatigue physique due à l’enchaînement de matches compliqués. Je ne suis pas inquiet."
Michel Preud’homme est-il bien impliqué dans toute la stratégie globale du club?
"La structure du club a évolué et c’est en termes de groupe, de comité exécutif que nous prenons les décisions. Cela veut donc dire qu’Olivier Renard est au courant des budgets au même titre que Michel Preud’homme. Il y a une cellule de scouting qui travaille derrière Olivier, qui propose des profils, des prix et, en fonction de départs éventuels, on peut se permettre d’autres arrivées qui sont, parfois, censées jouer directement et d’autres qui sont sur le moyen et le long terme."
À quoi devrait ressembler le mercato hivernal du Standard?
"Il sera à mettre sur le compte de la stabilité et du calme sans exclure l’un ou l’autre renfort."
"En général, on est qualifié avec douze points"
Bruno Venanzi ne condamne pas l’avenir de son club en cas de défaite ce jeudi
Ce mercredi soir, les joueurs du Standard s’entraîneront pour la première fois dans le magnifique stade de Krasnodar. L’occasion pour eux de prendre encore plus la mesure de la rencontre qui se déroulera le lendemain. Un résultat favorable permettrait aux Liégeois de rêver encore plus d’une qualification pour les seizièmes de finale de l’Europa League."On a vu au match aller que Krasnodar était une équipe très redoutable. Il y a de l’impact physique dans leur jeu, mais également une belle présence technique. On sait que ce déplacement sera compliqué, tout comme on savait que l’aller allait être délicat. Finalement, l’issue fut positive et c’est également ce qu’on espère pour jeudi. On s’attend évidemment à ce que cette équipe de Krasnodar soit habitée par une certaine hargne et un esprit de revanche à l’heure de nous recevoir."
Il est difficile de savoir ce qu’il adviendrait de l’avenir européen du Standard en cas de défaite. Ce groupe européen a déjà prouvé qu’il était difficile d’émettre le moindre pronostic. "Défaite interdite ? C’est difficile à dire, car certains résultats peuvent parfois être surprenants. On ne s’attendait à une défaite de Séville contre Krasnodar, par exemple. Une défaite serait dommageable, mais il restera encore six points à prendre et, en général, avec 12 points, on est qualifié même si la situation du groupe est un peu particulière avec trois équipes à six points."
"C'est petit de la part de Bölöni"
Invité de l’émission de la Tribune sur la RTBF, Laszlo Bölöni, qui s’était payé le scalp du Standard un jour plus tôt, n’a pas hésité à tacler la direction du Standard en précisant que, si cette dernière cherchait un coach plus jeune, lui, était en quête d’une direction compétente. "Je n’ai pas entendu ses propos mais on me les a rapportés", précise Bruno Venanzi. "Vu qu’il me juge plus jeune que lui, je trouve que lancer des piques comme ça, c’est un peu gratuit d’autant que je n’ai jamais pris contact avec lui ou quelqu’un de son entourage pour discuter de sa venue au Standard. Je trouve ça triste de sa part de faire de telles déclarations."