Akhisarspor, le Petit Poucet de l'Europa League, vivra son premier déplacement européen à Sclessin
Une participation historique à une Coupe d'Europe en plein milieu d'un début de saison compliqué, deux changements de coach en peu de temps et un ancien Rouche dans ses rangs il y a quelques mois.
- Publié le 02-10-2018 à 17h57
- Mis à jour le 27-10-2018 à 11h41
Une participation historique à une Coupe d'Europe en plein milieu d'un début de saison compliqué, deux changements de coach en peu de temps et un ancien Rouche dans ses rangs il y a quelques mois. Akhisarspor, aussi appelé en Turquie sous le nom de Akhisar Belediyespor, recèle pas mal de secrets avant de débarquer à Sclessin jeudi. On lève le voile sur ce club qui végétait encore en D2 il y a sept ans.
Theofánis Gekas, Ricardo Vaz Tê, Didier Zokora ou encore Hugo Rodallega. Voilà un aperçu des joueurs relativement connus qui ont transité par Akhisarspor ces cinq dernières années. Pourtant, aucun d'entre eux n'a goûté au succès avec le futur adversaire du Standard en Europa League. Seul visage connu dans nos contrées à y être parvenu : Geoffrey Mujangi Bia qui a disputé la deuxième partie de la saison 2017-2018 avec le club turc, remportant au passage la Coupe nationale.
Qualifié pour la phase de poules de l'Europa League grâce au premier trophée d'une histoire débutée en 1970, Akhisarspor débarque cette année dans un environnement totalement inconnu. Jamais en effet ce club du centre de la Turquie n'avait tutoyé l'Europe.
Cette entrée dans la cour des grands, Akhisarspor l'a pourtant conquise avec les tripes. Après un parcours relativement aisé jusqu'en demi-finale de la Coupe, il se retrouvait face à l'ogre stambouliote de Galatasaray (battu 3-2 au terme d'une double confrontation) avant de venir à bout de Fenerbahçe en finale au mois de mai (3-2). Trois mois plus tard, et malgré un changement de coach (Safet Susic succèdant à Okan Buruk, parti à Çaykur Rizespor suite à un désaccord sur la prolongation de son contrat) le club remportait encore un trophée : la Supercoupe aux dépens de Galatasaray au terme des tirs au but.
Mais l'ascension, jusque-là rectiligne, du club semble connaître un coup d'arrêt au moment de se déplacer au Standard ce jeudi. La victoire en Supercoupe en août dernier s'apparente à un arbre cachant la forêt, car ce succès est longtemps resté le seul du club cette saison.
Trois défaites et deux partages lors des cinq premières journées de Süper Lig ont coûté la place de l'ancien sélectionneur bosnien, démis de ses fonctions voici deux semaines. S'en est suivie une courte défaite contre Krasnodar pour le baptême du feu du club en Coupe d'Europe, mais surtout une victoire autoritaire 3-0 face à Galatasaray, leader de la compétition domestique, sous les ordres de Cem Kavçak qui assurait l’intérim.
Depuis le 25 septembre, c'est Cihat Arslan qui est en charge de l'équipe, qu'il avait déjà entraînée de juin 2015 à septembre 2016. Ses débuts n'ont pas été couronnés de succès avec une défaite contre Alanyaspor, reléguant le club dans la zone rouge du tableau. C'est donc une équipe en crise de confiance, mais avide de rompre la spirale négative pour son premier déplacement européen, qui débarque à Sclessin ce jeudi.
Une équipe qui marque quasiment tout le temps
Depuis le début du présent exercice, le club a disputé neuf rencontres toutes compétitions confondues, avec comme bilan deux victoires face au Gala, deux partages et cinq défaites. Des revers qui ont néanmoins pour dénominateur commun leur faible écart car un seul s'est ponctué par plus d'un but d'écart. Autre aspect que les Liégeois devront tenir à l’œil, c'est la faculté de cette équipe turque à marquer lors de pratiquement tous ses matches (sept fois sur neuf).
Du côté des individualités, les Liégeois seront en outre inspirés de ne pas lâcher la pointe ukrainienne de l'équipe, car sur les neuf buts inscrits par le club cette saison, un tiers l'a été des oeuvres de Yevgen Seleznov. Finaliste de l'Europa League en 2015 avec le Dnipropetrovsk, il aurait même pu scorer davantage sans une suspension de quatre matches. Il sera donc une menace pour une défense principautaire pas toujours à son avantage.
L'international ukrainien est la seule certitude d'une division offensive assez instable, qui se partage entre Elvis Manu (deux buts et un assist) et Güray Vural (un but et deux assists) sur les ailes, tandis que Bilal Kisa (l'ancien capitaine auteur d'un assist), Adrien Regattin (un assist) et Josué Pesqueira se relayent au numéro 10.
Derrière eux, le secteur défensif, bien que perfectible, reste stable. Abdoul Sissoko et Eray Ataseven constituent les deux pare-chocs devant une défense à quatre composée d'Avdija Vršajević, de la tour Mustafa Yumlu (deux buts cette saison), du capitaine Caner Osmanpaşa (ancien équipier de Wilfried Dalmat à Orduspor) et de Kadir Keleş.
Le portier Fatih Öztürk (qui compte deux clean sheets à son actif) est quant à lui le seul élément de l'équipe à compter un temps de jeu maximal depuis le début de saison.
Si la seizième position au classement de Süper Lig de Akhisarspor laisse penser que l'équipe est en difficulté, le Standard a donc néanmoins des raisons de se méfier d'un adversaire qui n'a rien à perdre pour sa première campagne européenne. Toujours en contact avec Geoffrey Mujangi Bia, certains Rouches pourraient ainsi demander des tuyaux au joueur de Lokeren pour éviter de se prendre les pieds dans le tapis... turc.