Footgate: vous n'avez plus confiance dans le foot belge
Plus de 2 500 internautes de DH.be ont participé à notre sondage. En ressort un avis fort et tranché qui prouve que, suite au Footgate, ils n’ont plus confiance en l’intégrité du football.
- Publié le 21-12-2018 à 06h52
- Mis à jour le 21-12-2018 à 08h05
Plus de 2 500 internautes de DH.be ont participé à notre sondage. En ressort un avis fort et tranché qui prouve que, suite au Footgate, ils n’ont plus confiance en l’intégrité du football.
Question N°1: Matchs truqués? Oui à 92%!
Avec les 97 % des gens qui ne croient pas en l’honnêteté des agents (lire ci-contre), le chiffre le plus choquant est le suivant : 92 % des interrogés pensent que des matchs ont été truqués lors des cinq dernières années de championnat.
La Pro League ne peut que comprendre. "Nous acceptons ce que pensent les fans. Ils sont méfiants. Nous sommes conscients du souci et c’est pour cette raison que nous avons pris des mesures. En commençant avec les agents mais ça va beaucoup plus loin."
Question N° 2: "Si on a des preuves, on agira"
Roland Duchâtelet a clairement fait entendre qu’il avait de forts soupçons quant au titre d’Anderlecht en 2014.
“Certaines choses étranges se sont produites”, a-t-il affirmé. “Nous avions une belle avance qui s’est réduite. J’avais déjà dit que quelque chose n’allait pas. Mais cela n’a pas été investigué en profondeur.”
Les votes ont confirmé les soupçons. 61 % des votants émettent des doutes à ce sujet. “Si on a des preuves, on agira”, dit-on à la Pro League. “C’est logique que Duchâtelet se poste de la sorte vu qu’il a perdu le titre.”
Question N°3: "aucun doute sur nos arbitres"
Malgré les inculpations de Sébastien Delferière et Bart Vertenten, les arbitres sont bien moins mis en cause que les agents ou les dirigeants de club.
Les votants ont, à 69 %, estimé que les arbitres ne sont pas dignes de confiance. L’Union belge comprend cette mention de défiance mais veut rassurer à travers les paroles de Gérard Linard, son président.
“La procédure suit son cours. Elle déterminera si des fautes ont été commises. Et si faute il y a, ce ne sera qu’une minorité de personnes qui sera impliquée. Nous ne remettons pas en question l’intégrité des arbitres et des joueurs en cause. Je n’ai aucun doute sur l’intégrité des arbitres.”
Question N°4: "On vise toujours les grands"
Si 69 % des votants n’ont plus confiance en l’intégrité des arbitres, ils sont carrément 84 % à ne plus croire les dirigeants de club honnêtes. Le match entre Malines et Waasland-Beveren, tout comme le travail de certains dirigeants avec des agents inculpés, a eu la peau de la réputation des patrons de club.
“C’est comme en politique, on attaque plus les grands ministres fédéraux qu’un petit échevin”, utilise-t-on comme explication à la Pro League. “Nous levons les leviers qui sont en notre pouvoir, mais beaucoup relève de la loi. Il y a pas mal d’acteurs dans ce dossier et il est logique que la perception des gens diffère selon les profils.”
Question N°5: les joueurs les moins visés
Les joueurs sont les moins ciblés par les votes. Malgré 68 % des votants qui considèrent ne plus avoir confiance en l’intégrité des joueurs de Pro League.
Seul Olivier Myny (Waasland-Beveren) a été inculpé et pourtant le public a du mal à croire qu’ils sont blancs dans cette affaire.
“Nous avons autant confiance dans les joueurs que les arbitres, affirme le président de l’UB, Gérard Linard. Truquer un match pour un joueur, ça se voit normalement dans une équipe. Les joueurs continuent à jouer par passion.”
Question N°6: "Les clubs sont aussi coupables"
Pour répondre à la crise qui touche leur métier, les agents ont formé une association sous le nom BFFA. “C’est la bonne solution car on montre qu’on veut se mettre à table avec toutes les parties”, lance Patrick De Koster, agent de Kevin De Bruyne et vice-président de la BFFA. “On s’est réuni pour démontrer qu’on peut travailler différemment.”
Cela ne suffit pas encore à convaincre le public qui, à 97 %, n’a plus confiance en l’intégrité des agents. Pour l’opinion publique, ils sont les grands coupables du scandale qui a secoué le football belge.
“Dans chaque business, il y a des bons et des mauvais. Je suis pour un travail en toute transparence. Puis, il faudrait pointer aussi les clubs du doigt ! Si certains ont laissé des agents prendre le pouvoir chez eux, c’est leur faute.”
Conclusion: la fracture est profonde!
La confiance vient à pied et s’en va à cheval.” On se veut philosophe à la Pro League. Le fait que 76 % de votants ne font plus confiance à l’intégrité du football belge dans son ensemble fait froid dans le dos.
Les responsables des instances sportives affirment que ça fait réfléchir mais ne veulent pas se laisser abattre.
“On doit continuer notre travail”, dit la Pro League. “Les mesures vont plus loin que jamais. Et plus loin que les autres pays. Nous avons débuté avec des règles au sujet des agents mais ça va bien plus loin.”