Quel Zèbre sera au rendez-vous face à Courtrai ?
Pour écarter Courtrai, le Sporting devra s’appuyer sur un collectif fort mais aussi sur le talent de ses individualités.
- Publié le 22-05-2019 à 08h14
- Mis à jour le 22-05-2019 à 22h41
Pour écarter Courtrai, le Sporting devra s’appuyer sur un collectif fort mais aussi sur le talent de ses individualités.
Ce mercredi soir (20 h 30) le Sporting va disputer la première de ses deux finales. Vainqueur de son groupe A des playoffs 2 après un début de parcours catastrophique (zéro point sur six), Charleroi se déplace à Courtrai pour désigner le vainqueur des playoffs 2 mais surtout l’équipe qui aura le droit de défier l’Antwerp, dimanche (18 h) à Deurne, dans un match offrant le dernier ticket européen. Ce qui représenterait une magnifique récompense pour les Zèbres qui ont connu une saison difficile faite de nombreuses désillusions (élimination en Coupe de Belgique par Genk, non-qualification pour les playoffs 1, début de crise au début des PO2).
Mais le mérite des Carolos aura été de ne jamais rien lâcher, de toujours croire en leur bonne étoile pour profiter d’un système qui vous donne une dernière chance de mettre votre nom sur le tableau des lauréats en étant seulement performant à partir du mois d’avril. En oubliant tout ce qui s’est passé avant dans la saison.
Mais pour atteindre leur objectif, les Carolos vont devoir sortir une grosse prestation à Courtrai, face à un adversaire qui a brillé dans les playoffs 2. Une fois de plus, le collectif hennuyer tentera de répondre présent pour réaliser un exploit loin de ses bases. Mais dans une rencontre comme celle de ce mercredi, ce ne sera pas suffisant.
Felice Mazzù sait qu’une - ou plusieurs - des fortes individualités de son groupe devra sortir de sa boîte pour faire basculer le match du bon côté. Et dans son noyau, l’entraîneur du Sporting compte plusieurs joueurs qui peuvent revêtir, l’espace d’une soirée, le costume d’un super-héros. Dans chaque ligne, Charleroi possède des garçons avec des talents particuliers. Il reste à savoir lequel pourrait envoyer Charleroi vers une bataille finale à Anvers…
Rémy Riou
Des arrêts déterminants
"Je pense que je possède les qualités pour défendre les buts du Sporting et je suis venu à Charleroi pour jouer." Relégué dans l’ombre de Nicolas Penneteau pendant toute la saison, l’ancien gardien de Nantes a rongé son frein pendant de longues semaines mais a profité de la blessure de son compatriote pour s’installer, depuis le milieu des playoffs 2, entre les perches du Sporting. Avec un bilan très intéressant de quatre clean sheets en cinq rencontres. Mais au-delà des chiffres, le dernier rempart des Zèbres a montré de belles choses et a pleinement participé aux derniers bons résultats de Charleroi en sortant, par-ci par-là, des arrêts déterminants. Grâce à ses bonnes performances, Rémy Riou a prouvé qu’il était plus qu’une simple doublure et c’est bien pour cela que Felice Mazzù ne devrait pas le sortir de l’équipe malgré le retour aux affaires de Nicolas Penneteau. Face à Courtrai, le Lyonnais aura certainement des ballons chauds à négocier. S’il parvient à se montrer décisif dans un match couperet, il entrera encore un peu plus dans le cœur des supporters qui l’apprécient de plus en plus et qui commencent régulièrement à scander son nom. Pas encore comme Penneteau, mais il y a un début à tout…
Marco Ilaimaharitra
La clé de l'entrejeu
"Marco il est trop fort", "Marco il possède le niveau pour jouer plus haut", "Marco il est impressionnant", voilà des phrases régulièrement entendues dans les travées du Mambourg depuis que Marco Ilaimaharitra y a posé ses valises en juillet 2017. Mais cette saison, à nos yeux, le Franco-Malgache a connu trop de hauts et de bas pour que l’on puisse faire de lui une des grandes satisfactions de la saison. Ses statistiques sont trop faibles (un but et trois assists mais rien en 2019) et son influence sur le jeu carolo pas assez importante. Cela dit, Marco est encore jeune, 23 ans, et possède toutes les qualités nécessaires pour faire une belle carrière. Comme le reste de l’équipe, il se sent mieux depuis que Felice Mazzù évolue avec une défense à cinq et qu’il a positionné son joueur franco-malgache en numéro 6. Il peut y faire parler sa capacité à récupérer des ballons mais aussi sa faculté à faire vivre le cuir. Pour revenir de Courtrai avec une qualification, Charleroi devra compter sur un bon Marco et son gros moteur dans l’entrejeu. Les duels y seront nombreux et importants. Un bon test pour l’ancien joueur de Sochaux qui, s’il le réussit, fera renaître des "Marco il est trop fort" dans les tribunes…
Dorian Dessoleil
Tenir la boutique Le défenseur central carolo ne livre certainement pas sa meilleure saison sous le maillot du Sporting, mais il a retrouvé dans les playoffs 2 un niveau de jeu plus qu’intéressant. Ce qui sera nécessaire pour contrer Courtrai qui est l’équipe qui a le plus marqué (26 fois) dans cette compétition. Face à des garçons comme Ezekiel, Chevalier ou Lepoint, la défense hennuyère aura bien plus de travail que face aux attaques de Westerlo ou du Beerschot. La vigilance et la concentration devront être bien plus grandes. Et dans la nouvelle défense à cinq de Charleroi, Dorian Dessoleil aura un rôle important à jouer. S’il veut devenir, dans le futur, le patron de la défense zébrée ou pouvoir rêver à un beau transfert, c’est dans le genre de matchs comme celui de ce mercredi que le Zèbre doit montrer à tous ses qualités, son intransigeance et la qualité de ses relances. Et s’il peut marquer un but sur une phase arrêtée, ce serait la cerise sur le gâteau…
Massimo Bruno
Répondre aux attentes
"J’ai séquestré mon frère dans mon bureau toute la journée en lui disant qu’il n’en sortirait pas tant que je n’aurais pas Massimo Bruno." Voilà la déclaration faite par Mehdi Bayat après la signature de l’ancien Anderlechtois qui est arrivé au Mambourg avec une grosse étiquette dans le dos mais aussi un beau palmarès (trois titres de champion de Belgique, un titre de champion d’Autriche). Avec quatre buts et huit assists, le Hennuyer n’a pas complètement répondu aux attentes. Il le sait et il a eu le mérite de ne pas chercher des excuses. Il a tout simplement continué à bosser pour retrouver son meilleur niveau. Et son investissement est en train de payer car depuis plusieurs semaines, Charleroi a retrouvé un Massimo Bruno plus tranchant et plus décisif pour ses couleurs. C’est donc le moment idéal pour l’ancien Mauve de sortir de sa boîte et de proposer une prestation cinq étoiles à Courtrai. Ce qui ferait oublier sa saison moyenne et justifierait l’investissement financier fait par le club pour l’acquérir…
Ryota Morioka
Un petit coup de génie
Pour réussir une belle partition, il faut pouvoir compter sur un maître de musique. Dans les rangs hennuyers, ce rôle incombe à Ryota Morioka. Le Japonais doit donner vie aux actions offensives du Sporting. Ce n’est pas lui qui va arracher un ballon dans un duel acharné ou faire la différence sur une course de 40 mètres. Mais par un déplacement intelligent, une passe qui coupe les lignes adverses ou un envoi subtil, l’ancien joueur d’Anderlecht peut décider de l’issue d’un match. Même les matchs où il passe inaperçu pendant de longues minutes. Si Charleroi a transféré Morioka lors du mercato hivernal, c’est pour jouer un rôle important et décisif dans son équipe. Avec trois buts et un assist dans les playoffs 2, le Japonais l’a été. Mais il faudra surtout l’être ce mercredi face à une opposition de qualité et dans un match à élimination directe. Le type de rencontre où l’issue finale peut se jouer sur un coup de génie. Au travail Ryota…
Victor Osimhen
15 millions ? Ok, prouve-le !
C’est la trouvaille de la saison dans les rangs de Charleroi. Arrivé en prêt de Wolsbourg dans la peau d’un parfait inconnu malgré un titre de champion du monde U17 (où il a terminé meilleur buteur du tournoi), Victor Osimhen (20 ans) a rapidement fait parler toutes ses qualités d’attaquant en faisant trembler à 17 reprises, toutes compétitions confondues (16 en championnat et un en Coupe), les filets adverses cette saison. Le Nigérian est devenu la principale force de frappe des Zèbres et son nom est déjà sur les tablettes de plusieurs clubs étrangers. Ce qui a fait mettre par Mehdi Bayat un prix sur sa tête lors du dernier mercato d’hiver : “Il ne partira pas pour moins de 15 millions car en dessous de cela, je ne discuterai même pas…” Quand un joueur est estimé à ce prix-là en Jupiler Pro League, il doit se montrer décisif lors des matchs importants de son équipe. Et celui de ce mercredi à Courtrai est très important puisqu’il peut envoyer le Sporting à l’Antwerp, dimanche, pour jouer une rencontre dont l’enjeu sera un ticket européen.
Jérémy Perbet
L'homme du Felice Time
Sauf très, très grosse surprise, Jérémy Perbet ne commencera pas le match à Courtrai. Tant mieux pour Charleroi serait-on tenté d’écrire. Car cette saison, c’est quand il est sorti du banc des réservistes que le buteur français s’est montré le plus déterminant pour ses couleurs. C’est dans ce schéma qu’il a trouvé le chemin des filets à sept reprises en à peine 487 minutes de jeu. Ce qui fait une moyenne d’un but toutes les 69 minutes quand il est remplaçant. Et pas des buts de raccroc. On pense à la réalisation marquée à… Courtrai (victoire 1-2) qui a permis en fin de phase régulière à Charleroi d’encore rêver aux playoffs 1 ou au but inscrit à Eupen en PO2 (succès 0-1) qui a relancé les Zèbres après leurs deux défaites initiales. Si ce mercredi soir, entre 22 h et 22 h 15, Courtrai et Charleroi sont toujours dos-à-dos et que le Français monte au jeu, on sait qui pourrait être le héros de cette finale des PO2. Et vous lirez dans toute la presse belge : “Perbet qualifie Charleroi dans le Felice Time”…