Mehdi Bayat, nouveau président de l'Union belge: "Que Charleroi se rassure, ce ne sera pas un poids supplémentaire"
Mehdi Bayat a été élu président de l’Union belge de football.
- Publié le 23-06-2019 à 08h56
- Mis à jour le 23-06-2019 à 20h43
Mehdi Bayat a été élu président de l’Union belge de football. "Ma responsabilité est d’assurer la continuité du processus de professionnalisation. Nous devons faire grandir cette structure. Je dois l’accompagner et de faire le lien avec le monde du football pro et amateur."
Les premiers mots de Mehdi Bayat ont tout de ceux d’un politicien. Le directeur général du Sporting de Charleroi, fraîchement élu président de l’Union belge, n’oublie pas son club pour autant. Il plaisante d’ailleurs quand on lui demande comment il réagira aux traditionnels chants "Union belge mafia" de ses tribunes. "Ils diront que le parrain est là", lance-t-il en guise de boutade.
Avant même de passer en revu ses objectifs et son rôle, le premier président de l’URBSFA ne possédant pas un passeport belge ("mais belge de cœur", précise-t-il toujours) a rassuré les membres et supporters de son club.
"Il n’y a aucun problème à allier mes responsabilités à Charleroi, à l’Union belge et à la Pro League. Je ne suis pas là pour être dans l’opérationnel. Puis, je siège déjà au Conseil d’administration de la fédé depuis un certain temps. J’en deviens juste le président."
Vous avez quand même évoqué la situation avec le président et d’autres personnes au sein du club…
"J’en ai parlé à Charleroi mais je le répète, je siège déjà dans plusieurs autres instances et j’ai eu beaucoup plus de responsabilités dans l’opérationnel de la fédération par le passé que maintenant. Je ne vais pas dire que j’aurai moins de travail qu’avant mais cette fonction ne sera pas un poids en plus, que du contraire."
N’est-ce pas compliqué ce cumul de fonction ?
"Le plus important quand on cumule, c’est d’avoir la confiance des autres. J’ai toujours été un travailleur, celui qu’on envoyait au charbon. Je peux me vanter de ne pas avoir d’ennemis dans le football. J’ai su gagner la confiance de mes pairs et je ne compte pas la gâcher."
S’il y a un souci avec Charleroi et que l’Union belge doit intervenir, qu’allez-vous faire ?
"Je sais que cette double casquette peut être difficile à gérer. Vu la nouvelle structure, tout sera plus simple et transparent. La différenciation et la séparation des rôles seront très claires sur les cas où il pourrait y avoir des conflits d’intérêt. Je compte bien être inattaquable de ce point de vue. J’ai même souvent voté à l’encontre des intérêts du Sporting de Charleroi car je savais que la décision prise l’était pour le bien commun."
Quel type de président comptez-vous être ?
"Ma volonté n’est pas de m’immiscer dans le travail d’autrui mais de soutenir ce qui est mis en place. Éventuellement, si quelque chose ne se passe pas bien, je devrai envoyer une piqûre de rappel."
Pour que Philippe Godin, le candidat de l’ACFF, vous laisse sa place, vous lui avez fait certaines promesses pour les amateurs francophones…
"J’ai essayé de faire comprendre à Philippe qu’il était peut-être dans l’intérêt de l’ACFF de soutenir mon projet et ma vision. C’est pour cette raison que Philippe a décidé de se retirer. Qu’on soit clair : je n’ai pas marchandé sa sortie. J’ai présenté ma stratégie à l’ACFF et ils m’ont fait confiance."
Quelle est cette stratégie ?
"De laisser les instances faire le travail. Je ne suis pas là pour me mêler de ce qui se passe. Je dois juste permettre à Peter Bossaert (NdlR : le Secrétaire Général de l’UB) de mettre en place son plan en 11 points pour faire évoluer notre football. Ma responsabilité est que tout le monde du foot belge suive Peter dans la mise en place de son plan."
Les amateurs néerlandophones ont tous voté pour Gilbert Timmermans, leur candidat. Frans Houwaerts, ancien président de Strombeek, a même crié après la séance que votre élection n’était pas logique. Le fait que vous ne connaissiez pas le néerlandais est un souci selon certains…
"C’est tout à fait normal. Nous vivons dans un pays bilingue et il est logique de voir ce genre de réactions émotionnelles. Je devrai justement prouver au quotidien que je peux représenter le pays. Je ferai les efforts pour aller vers tout le monde. J’ai déjà fait le tour du pays avec mon club et je me suis rendu compte de la sympathie des Flamands à mon égard. Peut-être parfois plus qu’en Wallonie. Et pourtant tout le monde sait que je ne parle pas le néerlandais. Nous sommes dans un pays moderne et je pense qu’il faut passer au-delà de cela. Je réussirai à me faire comprendre."
Allez-vous faire un effort pour apprendre le néerlandais ?
"Bien sûr. Il n’y a rien de mal à apprendre une langue supplémentaire. Il faut juste le temps pour faire les choses bien. J’ai envie de le faire. Les autres ont toujours fait l’effort de parler en français avec moi. Je dois leur rendre la pareille."
Une nouvelle structure pour la fédé
"C’est un pas très important dans l’histoire du football car il offre une vision pour l’avenir et nous permettra de surfer sur la génération actuelle des Diables pour prévoir l’avenir."
Mehdi Bayat était dithyrambique quant à la restructuration de l’Union belge. L’association de fait et l’asbl ont fusionné en une seule entité. Un projet mené à bien par Peter Bossaert, Secrétaire général de l’UB.
"Nous allons fonctionner comme une entreprise privée avec un Conseil d’administration, une assemblée générale et un management", explique Bossaert. "C’est nettement plus professionnel, tout est plus transparent et les rôles sont mieux définis."
Un Conseil Supérieur sera créé pour tout ce qui concerne le règlement. Les commissions indépendantes (Disciplinaire, Licences, etc.) ne changent pas.