Bruno: "Je n’ai pas encore répondu aux attentes"
Buteur contre le Club Bruges, Massimo Bruno souhaite enfin lancer sa saison.
- Publié le 24-11-2018 à 07h44
- Mis à jour le 24-11-2018 à 12h58
Buteur contre le Club Bruges, Massimo Bruno souhaite enfin lancer sa saison. Cela va bientôt faire trois mois qu’il a débarqué à Charleroi, un peu à la manière d’un messie.
"Massimo Bruno, le gros coup carolo du mercato", titrions-nous d’ailleurs le lendemain de sa signature, sur le gong, le 31 août.
Huit matchs, un assist et un but, qui a offert la victoire contre le Club Bruges, plus tard, le médian belge ne cache pas son insatisfaction. "Je n’ai pas encore répondu aux attentes", précise-t-il avec beaucoup de lucidité. "Ce but face à Bruges est arrivé à un moment où tout n’était pas simple."
Et pourrait bien lancer sa saison, tout en faisant taire les critiques qui étaient apparues le concernant.
Massimo, avez-vous été touché par ces critiques ?
"Honnêtement, je m’en fous un petit peu. J’ai pris l’habitude, avec le temps. L’important, c’est que moi, je parvienne à faire mon autocritique, comme je l’ai toujours fait. Je sais exactement ce que je fais de bien et de moins bien."
Comment jugez-vous votre début de saison ?
"C’est un peu compliqué, il ne faut pas le cacher. Lors de mes premiers matchs, j’avais deux ou trois grosses occasions par match mais une fois ça touchait la barre, une fois ça ne rentrait pas. Si je les avais transformées, je serais à quatre buts. Tout le monde dirait que ce n’est pas encore top, mais que ce n’est pas mal, car tous les joueurs offensifs sont jugés sur leurs stats. Cette première réalisation, face à Bruges, je l’attendais, comme le coach l’attendait, mes équipiers et les supporters, aussi."
Il y a eu un peu de pression sur vous, au moment de votre signature, très commentée ?
"La pression est normale dans un club comme Charleroi, qui a pris l’habitude de jouer les PO1 pratiquement chaque saison. On a encore cet objectif cette saison mais si c’est un autre joueur qui prend les rênes, ce n’est pas un souci. D’ailleurs, la concurrence est forte avec Ali ( Gholizadeh ) et David ( Henen ). Je sais que pour récupérer ma place, je vais devoir être bon car eux le sont. Mais le plus important, c’est le top 6. Après, si j’arrive à être décisif, ça aidera évidemment l’équipe."
On n’attend pas non plus quinze buts de votre part.
"Non, de toute façon, je n’ai jamais été un grand buteur. J’ai atteint une fois la barre des dix buts avec Anderlecht. Mais je pense que pour un ailier, la bonne moyenne c’est 7-8 buts et 6-7 assists. Mais il n’y a pas que ça. Je suis aussi content avec un pré-assist."
Et vous faites votre part de travail défensif, ce qui est, forcément, moins souligné.
"C’est le lot des joueurs offensifs, encore une fois. Mais il faut être capable de trouver le juste milieu entre le travail offensif et défensif. À Anderlecht, on m’a parfois reproché mon travail défensif. Mais ça arrivait uniquement dans les périodes où je ne marquais pas. Un joueur offensif ne peut pas défendre tout le match car ça use de l’énergie et ça peut lui faire manquer de ce petit truc, offensivement."
C’est en partie une question de rythme aussi. Où en êtes-vous sur ce plan-là ?
"Physiquement, je suis bien. Le coffre, je l’ai. Ce n’est pas une question de rythme. Je dois juste parvenir à retrouver certains mouvements que je faisais avant. Ce n’est pas grand-chose, un changement de rythme, un dribble. Des choses qu’on ne peut voir qu’en match. Et là, je sens que je ne suis pas encore top. Parfois, je me sens plus lent… alors que mes tests physiques n’ont pas changé. C’est normal, je crois, car j’ai peu joué lors des deux dernières saisons. Mais à l’entraînement, je sens que ça revient, petit à petit. Il me faudrait un top match avec tout ça pour me remettre dedans et me donner la confiance. Pour retrouver, petit à petit, le niveau que j’avais lorsque j’ai quitté Anderlecht pour Salzbourg. Car mes premiers mois en Autriche, je pense que c’était ma meilleure période. Je marchais sur l’eau."
"Mogi est quelqu’un de bien"
Très proche de son agent, Massimo Bruno soutient la famille Bayat. "N’oublions que c’est un père qui se retrouve en prison…"
Coïncidence ou pas, les moins bonnes prestations de Massimo Bruno sont intervenues au moment où son agent, Mogi Bayat, a été interpellé dans le cadre du footgate. "Mais cela n’a pas joué sur mes performances", assure le joueur. "Sur le terrain, on ne pense qu’au terrain."
Mais en dehors, il scrute les infos. "Comme tout le monde, je crois. Je me tiens informé de ce qu’il se passe, ce qu’il se dit, ce qu’il s’écrit. Et pour le moment, j’attends. Car on sait quoi pour le moment ? Rien… Mais si des faits sont avérés, ce serait un énorme scandale. Tout pourrait être remis en cause."
Mais pas la relation d’amitié qu’il a tissée avec Mogi Bayat (son agent depuis ses débuts dans le monde pro) et sa famille. "Je suis triste de ce qu’il se passe pour lui", admet Bruno. "Surtout pour sa famille et ses enfants. Car c’est avant tout un père de famille qui se retrouve derrière les barreaux. J’essaie, en tant que joueur de Mogi, d’aider sa famille du mieux que je peux. En étant à l’écoute, en envoyant un message de temps à autre. Ma famille et la sienne, on se connaît bien. Ce sont des gens très bien. Mogi a ce côté mystérieux mais c’est quelqu’un de bien, qui essaie toujours d’aider, de bon cœur. Il est là quand on a un souci. Même en dehors du foot, alors qu’il n’a rien à gagner dans l’histoire. Bien sûr, il ne peut pas faire ça avec tout le monde. Mais moi, je sais qu’un jour, si j’ai un souci, je sais que je pourrai compter sur lui."
L’inverse semble vrai aussi.
"On n'a plus le droit à l'erreur"
Les Zèbres et Bruno doivent absolument enchaîner pour ne pas se faire distancer.
Un visage convaincant à domicile et un visage décevant à l’extérieur. Voilà comment résumer, grossièrement, la première partie de saison du Sporting. "C’est difficile à expliquer ces deux visages", précise Massimo Bruno. "On se parle avant les matchs à l’extérieur, on se le dit : aujourd’hui, on doit faire très attention. Puis on a l’impression que l’on n’est pas dedans. Que l’adversaire joue mieux et prend le dessus. Ce n’est pas une question de motivation ou de suffisance."
Ce dont il est bien placé pour parler. "J’ai connu ça à Anderlecht, la suffisance. On devait gagner chaque match. À Charleroi, c’est différent. Croyez-moi : on ne rentre jamais sur le terrain en se disant que ça va être facile. Mais on attend de nous plus de constance."
Pour parvenir à atteindre les objectifs fixés par le club. "Quand on regarde le classement, nous ne sommes qu’à trois points du top 6. Trois points, c’est une victoire. C’est clair que l’on a fait quelques bêtises durant la première partie de saison. Si l’on ne les avait pas faites, on serait bien plus à l’aise. On sait que l’on n’a plus le droit à l’erreur."
Et qu’il faut parvenir à entrer dans une spirale positive. "Enchaîner, c’est la seule façon d’y arriver. Peu importe la manière, d’ailleurs, on doit battre Lokeren, dimanche. Et capitaliser la confiance acquise face à Bruges."
Telle est la mission zébrée.
"Le même style de blessure que Trebel"
Si Massimo Bruno a loupé quelques matchs, ce n’est pas uniquement à cause de sa méforme. "J’ai une inflammation au niveau des abdominaux", précise-t-il. "Je l’avais déjà un peu à Anderlecht. C’est quelque chose que je gère depuis plusieurs mois. C’est une surcharge dans la zone du pubis, en fait. Beaucoup de footballeurs ont ça. Et la seule chose que l’on peut faire pour la soigner, c’est faire des exercices de renforcement ou prendre du repos." Comme il l’a fait après le match à Gand. "Je sentais un peu trop la douleur donc je me suis dit stop, ça ne sert à rien. En plus, je n’étais pas à mon meilleur niveau et continuer à traîner ça n’était pas top, pour l’équipe. Donc j’ai décidé de prendre un peu de temps pour récupérer et, là, ça va mieux."
En espérant que cela ne s’aggrave pas. "Car quand c’est trop grave, il faut opérer", indique Bruno. "Comme ce fut le cas pour Adri Trebel. Ma blessure est du même style que la sienne sauf que pour le moment, j’arrive toujours à m’arrêter à temps et à bien récupérer. On va dire que je suis au premier stade, celui où je peux gérer la blessure. Je n’ai, par exemple, encore jamais eu d’infiltration."