Michael Verschueren: "On va essayer de finir la saison avec Rutten"

Vu le niveau de jeu de l’équipe dans ces playoffs, c’est même très dur à imaginer.

"Notre deuxième mi-temps n’était pas bonne dimanche, tout le monde l’a vu. Il y a plus de talent et plus de possibilités que ce qu’on voit actuellement. Se qualifier pour l’Europe sera dur, oui, mais ce n’est pas impossible."

Comment était l’ambiance ce lundi matin à Neerpede ?

"J’ai eu des discussions avec différentes personnes du département sportif et quelques joueurs. Je sens qu’il y a encore la grinta et l’envie dans l’effectif. L’envie de montrer qu’ils peuvent tous mieux faire."

Qu’avez-vous dit pendant ces discussions ?

"C’est une première étape pour combattre la crise. Maintenant, on va prendre match par match en essayant de voir sur le terrain la grinta que j’ai ressentie."

Anderlecht n’a-t-il tout simplement pas une équipe moins forte que ses concurrents dans ces playoffs ?

"C’est une question difficile. On a eu beaucoup de blessés. Avec tous nos joueurs, on aurait vu une autre équipe."

Mais là, tout le monde est fit ou presque.

"C’est facile de dire que les joueurs sont fit. Adrien a très peu joué depuis le Nouvel An, on ne peut pas encore dire qu’il est parfaitement fit. Il manque de rythme. Pareil pour Dimata quand il rejouera. Mais bon, ça ne peut pas être une excuse. Les blessures font partie du jeu et on devrait avoir un noyau suffisamment fort pour pallier ça."

Une absence des Coupe d’Europe coûterait-elle beaucoup d’argent au club ?

"Il y aurait évidemment des conséquences. La Ligue Europa rapporte entre 8 et 9 millions. Les contrats avec nos sponsors ont des clauses par rapport à la Coupe d’Europe. La marque ‘Anderlecht’ serait aussi touchée après 55 années de présence consécutive."

Ce serait aussi plus dur de convaincre des joueurs de venir cet été ?

"Oui, ce serait moins évident de faire le mercato. Chaque joueur d’Anderlecht a envie de jouer la Coupe d’Europe. Mais le plan qu’on a peut aussi les convaincre. Regardez l’Ajax. Après sa finale de Ligue Europa il y a trois ans, le club s’est fait éliminer en préliminaires de la Ligue des champions et n’a pas joué de Coupe d’Europe. Et vous voyez où l’Ajax se situe cette saison. Nous aussi, on a un plan. Le Sporting ne va pas s’écrouler s’il manque la Coupe d’Europe une fois."

Coucke compte-t-il dépenser beaucoup d’argent pour renforcer l’équipe cet été ?

"Marc a prouvé l’été passé qu’il avait envie d’investir. Et il l’a encore prouvé en cours de saison via l’augmentation de capital de 35 millions. Il reste très ambitieux. C’est l’un des rares présidents qui a osé intervenir en cours de saison. Il y a eu beaucoup de changements au sein du club."

N’y a-t-il pas eu trop de changements en peu de temps ?

"Marc a changé beaucoup de choses positivement. Quand Bart Verhaeghe a racheté Bruges, c’était pareil. C’était même parfois ridicule. Pareil au Standard."

Une partie de fans réclamait le départ de Coucke après le match dimanche.

"Le président est aussi déçu que les supporters. Beaucoup sont contre lui et je trouve ça injuste. Ces dix derniers jours, il y a eu beaucoup de communications négatives sur Anderlecht. Un ancien entraîneur qui parle, la licence… Mais on va continuer à mettre notre plan en place. Il y a des objectifs à moyen et long termes. On commencera à en récolter les fruits dès la saison prochaine."

L’absence de Coucke au stade dimanche était-elle une erreur ?

"Je suis allé vers les supporters fâchés dimanche et ça s’est mal passé. Ça aurait été la même chose avec le président. Il avait planifié cette semaine de congé depuis six mois. Il s’investit énormément pour le club. Parfois la nuit même. Ce n’était pas correct de remettre ça en cause."

Avez-vous été choqué par la colère de vos supporters ?

"On est une direction à l’écoute de ses fans. On a été surpris de leur réaction. Leur comportement était très convenable ces derniers mois. On peut critiquer mais il ne faut pas exagérer. Il faut rester derrière l’équipe. Je pensais qu’ils pouvaient le comprendre. On va avoir des discussions avec nos supporters. Pour voir ce qu’on peut faire."

Faut-il s’attendre à beaucoup de transferts cet été ?

"Le but n’est pas de travailler dans la quantité. Je n’y crois pas. On se renforcera là où on doit se renforcer. Les recrues doivent se marier avec notre politique de jeunes. En étant mieux entourés, nos jeunes pourraient avoir un meilleur rendement. N’attendez donc pas qu’on achète une toute nouvelle équipe la saison prochaine."

Est-il possible que Fred Rutten soit limogé avant la fin des playoffs ?

"Je n’ai pas de boule de cristal. Mais je ne pense pas que le problème actuel soit le coach. Il est soutenu par le groupe. (Il se tourne vers Trebel à ses côtés) C’est bien le sentiment dans le groupe, non ? (Trebel approuve). Rutten fait de bonnes choses et ses entraînements sont bons."

Pouvez-vous certifier que Rutten sera l’entraîneur d’Anderlecht jusqu’à la fin des playoffs ?

"On a dit qu’on aurait une discussion à la fin des playoffs. Dans la mesure du possible, on va essayer de finir les playoffs avec lui."

Mercredi, on saura si les clubs recalés en première instance reçoivent leur licence ou non. Avez-vous le moindre doute ?

"Non, aucun. J’ai moi-même défendu notre dossier et j’ai répondu à toutes les questions. C’est normal d’en avoir quand il y a eu une augmentation de capital de 35 millions."

Le paiement d’Hein Vanhaezebrouck ne sera donc pas un problème ?

"Non. Mais on communiquera plus précisément sur ça quand on aura eu la licence."

Dans son interview, Vanhaezebrouck a comparé la gestion de Coucke à la série télévisée flamande FC De Kampioenen, ce qui n’est pas flatteur du tout.

"Ça m’énerve qu’il ait lancé ça. Je suis surtout triste. Les entraîneurs vont et viennent, c’est ainsi. Hein a choisi son moment pour donner sa version des faits. De manière unilatérale. Tous les joueurs qui réussissent, c’est grâce à lui. Et tous ceux qui ne réussissent pas, c’est la faute de la direction. Ce n’est pas correct. Hein est arrivé dans le club sous l’ancienne direction. Si Anderlecht n’était pas le club du top qu’il attendait, il doit alors critiquer l’ancienne direction…"