Les dix premières opérations mauves du Docteur Rutten
Après un seul match amical et à l’aube d’un second (ce dimanche à 15h30), nous pouvons déjà tirer certains enseignements sur la mutation d’Anderlecht.
- Publié le 13-01-2019 à 08h33
- Mis à jour le 13-01-2019 à 11h02
Après un seul match amical et à l’aube d’un second (ce dimanche à 15h30), nous pouvons déjà tirer certains enseignements sur la mutation d’Anderlecht. Fred Rutten a ses méthodes et compte bien les imposer à Anderlecht. La mue a commencé et les premiers effets se sont déjà fait ressentir lors du premier match amical.
Une rencontre qui s’est déroulée sous les encouragements du coach qui a choisi une approche positive. Visiblement, il sent que la sauce prend doucement.
1. LE RETOUR AU 4-3-3 FAIT DU BIEN
"Le système n’est pas le problème." Hein Vanhaezebrouck l’a souvent dit et répété. Le retour au 4-3-3 (qui pourrait devenir un 4-2-3-1) fait pourtant un bien fou aux joueurs.
Beaucoup ont été formés avec ces principes plus traditionnels. Ils offrent également davantage de liberté aux joueurs offensifs qui savent qu’ils peuvent compter sur une défense plus équilibrée et un entrejeu renforcé.
Certains profils vont en pâtir mais beaucoup d’autres vont s’y retrouver. Et rapidement.
2. OBRADOVIC N’EST PLUS BANNI
Ivan Obradovic fait partie des grands gagnants du changement de coach. D’abord, parce qu’il a été sorti du noyau B. Ensuite, car le retour à quatre défenseurs va lui faire le plus grand bien.
Anderlecht ne jouait plus avec un vrai latéral gauche depuis bien longtemps et il n’a plus le volume pour assumer tout le flanc.
Sa réhabilitation se passe bien. Il est à l’aise dans le groupe et sur le terrain. Il a fait le job face à Hoffenheim et a impressionné à l’entraînement ne fût-ce que par sa qualité de centre.
3. ENCORE DE PETITES ERREURS DÉFENSIVES
En première période, Dennis Appiah et Andy Najar ont chacun fait une erreur lors de la première demi-heure. Antonio Milic s’est, lui, fait manger sur le corner du 1-1. Sur le 1-2 des Allemands, c’est la deuxième ligne qui se fait manger.
Ces erreurs, aussi souvent pointées que réalisées, sont encore trop présentes dans le chef des Mauves. Ce point de travail est une absolue priorité pour Fred Rutten.
4. TREBEL VA FAIRE DU BIEN
Il manque clairement un élément créatif depuis le départ de Sofiane Hanni l’année passée. Adrien Trebel a tant bien que mal tenté de combler le vide laissé par son copain parisien.
À raison, vu qu’il en est le seul capable. À tort, car il a un profil plus travailleur que créatif.
Il est officiellement de retour en pleine possession de ses moyens après un passage sous le bistouri pour soigner des abdominaux capricieux. Sa présence fait du bien à Anderlecht.
Dans le vestiaire, il est l’un des patrons. Sans lui, l’équilibre n’est plus le même. La présence de son pote Kara ne va pas déstabiliser sa position. Elle pourrait même la renforcer.
Sur le terrain, il soulage comme toujours. Le Français arrache beaucoup de ballons même s’il était à la peine sur certaines courses. Anderlecht galère à gagner sans lui. Ce n’est pas dû au hasard.
5. JOUER SIMPLE EST LA BASE DE LA PHILOSOPHIE DE RUTTEN
"Play simple." Fred Rutten n’a cessé de répéter qu’il fallait jouer le plus simplement possible. On l’a également entendu dire qu’il ne fallait pas hésiter à allonger s’il est impossible de construire.
Le nouveau coach se base sur un bloc bien compact et un jeu de passes sans complication.
6. SANNEH N’EST PAS ENCORE EN CONFIANCE MAIS ÉVOLUE
Le défenseur gambien est un point d’interrogation pour la deuxième partie de saison. Titulaire contre Hoffenheim, il a réalisé un bon match. Très sobre, il n’a pris aucun risque à la relance. Lui qui affirmait que les passes faisaient partie de ses points forts, il n’ose plus aucune relance à risque. Il n’est pas encore en confiance et ça se sent dans son jeu au pied.
7. NAJAR EST À SON MEILLEUR POSTE
Avec Appiah et Saelemaekers, Fred Rutten est paré au poste de latéral droit. Andy Najar devrait en profiter pour jouer un cran plus haut. Aligné au poste d’ailier droit, il a prouvé qu’il s’agissait de son meilleur poste.
Il peut y travailler pour venir en renfort du latéral droit (le profil défensif d’Appiah était complémentaire avec le sien) mais surtout faire parler ses qualités offensives. Il a régulièrement éliminé son adversaire direct grâce à son accélération et a provoqué un penalty en deux passes et une longue course. Sans oublier qu’il a trois poumons et peut se défoncer sans souci durant 90 minutes.
8. KAYEMBE DANS UN RÔLE PLUS DÉFENSIF
Au fil du match, Edo Kayembe s’est retrouvé dans une position plus défensive que Sven Kums et Adrien Trebel.
Le trio n’a pas mal fonctionné. Par ses qualités physiques hors-norme (puissance, endurance, etc.) le Congolais peut assurer le rôle de numéro 6. Il lui manque juste un peu d’habitudes tactiques au poste.
Cela permet à Sven Kums et Adrien Trebel de se faire davantage plaisir et de jouir de plus d’énergie pour distribuer le jeu, s’infiltrer et apporter offensivement.
9. LES AVANTS VONT DEVOIR BOSSER
Fred Rutten a plusieurs fois interpellé ses ailiers pour les forcer à revenir défendre. Le bloc est important dans la philosophie de jeu du nouveau coach et il n’accepte pas qu’un joueur traîne la patte devant.
Soit il presse directement pour récupérer le ballon très haut, soit il revient pour reformer les lignes défensives. Certains l’ont bien compris. On a parfois vu Rutten sauter de son banc pour crier : "Francis (Amuzu) reviens, reviens !"
10. LAWRENCE POURRAIT DÉPANNER DANS L’ENTREJEU
Avec seulement trois vrais médians axiaux (Makarenko et Sambi Lokonga sont blessés), Fred Rutten manque de solutions dans le cœur de son 4-3-3. Il en a peut-être trouvé une en la personne de James Lawrence.
Le défenseur central a joué la dernière demi-heure en tant que numéro 6 et a été assez convaincant. Il n’a pas encore ses marques mais possède un profil assez taillé pour le job. Il est intelligent, correct balle au pied. Puis, il a de grandes chances de perdre sa place en défense centrale vu l’arrivée de Kara.