Le transfert de Bolasie décrypté: "Il va amener la folie qui manquait"
Après avoir essuyé plusieurs refus, Anderlecht a finalisé in extremis le prêt de l’attaquant congolais d’Everton Yannick Bolasie : "Le coup du mercato" pour certains !
- Publié le 01-02-2019 à 07h15
- Mis à jour le 01-02-2019 à 12h54
Après avoir essuyé plusieurs refus, Anderlecht a finalisé in extremis le prêt de l’attaquant congolais d’Everton Yannick Bolasie : "Le coup du mercato" pour certains ! Tous les amateurs de football connaissent la Madjer et la Panenka mais les supporters d’Anderlecht vont bientôt découvrir le Bolasie Flick. Oui, le nouveau transfuge du Sporting a un geste technique qui porte son nom. Sorte de roulette aérienne réussie pour la première fois contre Tottenham en décembre 2014 avec Crystal Palace. Un geste de futsal qui avait fait le tour du monde.
Recruté lors du deadline day, Yannick Bolasie (29 ans) arrive en prêt d’Everton (sans option d’achat) pour six mois. Anderlecht prendra en charge une partie de son plantureux contrat (il touche 85 000 € par semaine !). Le but des Anglais est clair : relancer le joueur pour lui permettre de retrouver de la valeur cet été.
Bolasie était déjà loué à Aston Villa depuis le début de la saison mais il n’y était pas heureux (21 apparitions, 2 buts et 5 passes décisives en D2 anglaise). Il avait mis un terme à son contrat temporaire via une clause. De retour à Goodison Park, il n’était qu’en transit, à la recherche de temps de jeu pour disputer la Coupe d’Afrique cet été en Égypte.
Un joli coup pour le Sporting. "Je suis choqué qu’Anderlecht arrive à le recruter, même pour un prêt, avoue le Carolo David Henen, équipier de Bolasie deux saisons à Everton. C’est le coup du mercato à mes yeux. Yannick est un joueur avec d’énormes qualités."
Des qualités qui avaient poussé Everton à signer un chèque de 28,9 millions le 15 août 2016 pour l’acheter à Crystal Palace. "Ses débuts étaient très bons mais sa blessure a tout changé", poursuit Henen. Après un contact avec Anthony Martial de Manchester United le 4 décembre 2016, Bolasie se relève avec une rupture du ligament croisé antérieur. "Il est resté sur la touche un peu plus d’un an."
Les six derniers mois de la saison passée sont compliqués pour Bolasie. Il passe du banc au terrain, sans réussir à s’imposer totalement (1 but en 17 apparitions, contre Manchester City). "Mais il n’a pas perdu ses qualités, reprend Henen. Il peut jouer sur les deux côtés de l’attaque. Sa technique, sa vitesse et sa puissance vont faire très mal. Yannick, c’est un gars qui est impossible à bouger dans les duels. Et ses dribbles vont beaucoup plaire au public."
Sa technique, Yannick Bolasie l’a apprise dans la rue. Le Congolais, né à Lyon mais qui est arrivé en Angleterre à l’âge de sept mois, n’a jamais fréquenté les centres de formation. À seize ans, il jouait déjà avec les adultes en… D7, à Hilingdon Borough, avant de signer à Malte pour commencer à toucher ses premiers salaires. Sa seule parenthèse hors de l’Angleterre où il est rapidement rentré pour écumer toutes les divisions professionnelles (Plymouth, Barnet, Bristol City…). "Un parcours qui lui a permis de se forger un caractère de battant sur le terrain. Il ne lâche rien, à l’anglaise", précise Christian N’Sengui, directeur technique de la fédération congolaise et… entraîneur de jeunes à Anderlecht.
Attentif aux matchs de l’équipe première, N’Sengui estime qu’il pourrait bien être la pièce manquante au RSCA. "Pour moi, la défense et le milieu sont bons. Il manquait juste un peu de fantaisie devant et c’est ce que Bolasie peut amener. Il a de la folie dans les pieds et peut subitement inventer quelque chose. Il faut lui laisser de la liberté sur le terrain mais avec le coach néerlandais que nous avons, je crois que ce sera le cas."
Pendant ce mercato, la direction a longtemps cherché un vrai avant-centre pour finalement recruter un ailier. La chasse au neuf s’est poursuivie jusqu’à mercredi matin avec le dossier Blessing Eleke de Lucerne. Mais Michael Verschueren n’a pas voulu participer à la surenchère du club suisse après le refus de l’offre d’un million pour la location assortie d’une option d’achat à quatre millions. Le Nigérian était finalement à l’entraînement de René Weiler mercredi, tout simplement.
Ce nouveau refus, après celui de Facundo Ferreyra, a poussé les dirigeants à se tourner définitivement vers le dossier de Yannick Bolasie en fin de matinée. Une opportunité de dernière minute dans ce mercato qui s’est rapidement bouclée sous forme d’un prêt. Les négociations ont eu lieu entre les bureaux d’Everton et… le restaurant italien La Bella Vita d’où le quatuor Verschueren-Arnesen-Plancke-Rutten est sorti avec le sourire en début d’après-midi.
Bolasie a atterri à 21 h 27 à Zaventem en provenance de Bristol. Tout juste pour régler les derniers détails et s’engager avant la fin du coup de sifflet d’un mercato éprouvant au RSCA. Après avoir pris ses renseignements sur le club auprès de Romelu Lukaku, son ancien voisin dans un quartier chic de Manchester, il espère se relancer en Belgique. Et peut-être aussi apprendre le français, la langue du vestiaire en République démocratique du Congo. Langue qu’il comprend mais qu’il ne parle pas encore.