Bayat réclame un peu plus d’1,5 million au RSCA: quelles conséquences pour les Mauves?
Voilà l’autre suite du Footgate : la guerre est déclarée entre Coucke et Mogi Bayat, après la saisie sur les avoirs d’Anderlecht demandée par l’agent.
- Publié le 21-02-2019 à 06h52
- Mis à jour le 21-02-2019 à 08h14
Voilà l’autre suite du Footgate : la guerre est déclarée entre Coucke et Mogi Bayat, après la saisie sur les avoirs d’Anderlecht demandée par l’agent. Mogi Bayat réclame qu’Anderlecht lui paie toutes ses commissions, pour un montant d’un peu plus d’1,5 million d’euros via différentes factures. Mais le club refuse car les montages financiers de l’agent manquent de transparence, ce dont Marc Coucke ne veut plus. En réaction, Bayat a lancé une saisie sur les avoirs du club mardi. Quelles sont les conséquences d’une telle décision ? Éclairage.
1. Bayat va-t-il recevoir l’argent du RSCA ?
Pas directement en tout cas. Il y a deux types de saisie. La conservatoire et l’exécutoire. Mardi, Bayat a lancé une saisie conservatoire. Cela signifie que la somme qu’il réclame est bloquée sur le compte bancaire du RSCA. Pour que l’agent puisse toucher concrètement l’argent, il faut que la saisie devienne exécutoire. Et ça, seul un juge peut l’ordonner. Une plainte a été déposée par Bayat au tribunal de première instance. Le juge des saisies devra trancher. Les procès de ce genre se font, en général, très rapidement. Souvent en un ou deux mois.
2. Cela peut-il causer des soucis financiers au RSCA ?
Non, Anderlecht pourra continuer à vivre, malgré la somme bloquée sur son compte. Ce n’est pas la première fois qu’une saisie des avoirs se produit au club. Dans le cadre du transfert entrant d’un attaquant il y a quelques années, le club vendeur estimait que le Sporting n’avait pas payé ce qu’il devait et avait lancé une saisie des avoirs. Jusqu’à ce que le conflit se règle. Cette technique peut en revanche avoir des conséquences quand elle touche directement un joueur. Récemment, un attaquant du championnat de Belgique a vu son compte bancaire bloqué parce que son ancien agent avait procédé à une saisie. Il ne pouvait même plus recevoir son salaire.
3. Pourquoi Bayat est-il le seul agent à utiliser ce procédé ?
Parce qu’il n’a plus rien à perdre. D’autres agents attendent encore d’être payés par Anderlecht dans différents dossiers mais jusqu’à présent, ils prennent leur mal en patience. Ils savent qu’ils seront encore amenés à travailler avec le RSCA à l’avenir et ils ne veulent pas se fermer la porte. Bayat, lui, sait qu’il ne fera plus de deal avec Anderlecht. La relation entre Coucke et lui s’est bien trop détériorée. Il est prêt à tout pour faire plier Anderlecht dans cette histoire de gros sous mais aussi par fierté. Plusieurs insiders du foot belge pensent que la guerre entre Coucke et Bayat ne fait d’ailleurs que commencer.
4. Les joueurs de Bayat au RSCA en seront-ils victimes ?
Le risque existe. Bayat est encore présent à Anderlecht via plusieurs joueurs (Trebel, Kara, Kums…) et un membre du staff (Belhocine). Tant que le conflit n’est pas réglé, le jeu va se durcir entre le club et l’agent. Bayat ne fera aucun cadeau dans les négociations. Dans l’autre sens, Anderlecht pourrait aussi sévir. Prenons le cas de Trebel, actuellement blessé. Au bout d’un temps d’absence défini, c’est l’assurance qui prend le relais pour payer le salaire. Mais l’assurance paie évidemment beaucoup moins que le salaire classique. Depuis toujours, le Sporting compense le manque à gagner de ses blessés longue durée en versant la partie manquante du salaire. La direction serait-elle encore généreuse dans ce cas-là ?
5. Des conséquences sont-elles possibles sur la licence ?
Non. Les commissions d’agent ne sont pas reconnues comme des dettes par l’Union belge, sauf pour les commissions inférieures à 3 % du salaire ou du transfert. Ce qui n’est pas le cas ici.