Thibaut Courtois s'apprête à vivre un premier Clasico très "caliente"
La cohabitation avec Navas n’est pas évidente pour le gardien des Diables. Décryptage.
- Publié le 27-10-2018 à 08h37
- Mis à jour le 27-10-2018 à 09h55
La cohabitation avec Navas n’est pas évidente pour le gardien des Diables. Décryptage. Sauf improbable surprise de dernière minute, c’est Thibaut Courtois qui défendra, ce dimanche (16 h 15), la cage du Real Madrid au Camp Nou. Depuis plusieurs semaines, l’entraîneur Julen Lopetegui titularise le gardien des Diables rouges pour les matches de la Liga et son alter ego Keylor Navas pour les rencontres de la Champions League.
Il se chuchote d’ailleurs que cette gestion en "bon père de famille" est loin de plaire à tout le monde dans les hautes sphères de la "Maison blanche". Pour la plupart des dirigeants madrilènes, cette curieuse alternance - un jour l’un, un jour l’autre - n’est pas une bonne idée. Ils estiment qu’il serait préférable, pour la confiance de toute la ligne défensive, de désigner un seul véritable gardien titulaire.
Chacun pensait , en août dernier, que Thibaut Courtois, tout auréolé de son remarquable Mondial, serait celui-là. Mais Lopetegui a préféré répartir les rôles, histoire, sans doute, de ne fâcher personne. À Madrid, tous les observateurs reconnaissent les connaissances tactiques de l’entraîneur basque. Les joueurs sont d’ailleurs les premiers à le défendre en cette période difficile. Mais il est clair qu’il manque souvent de fermeté et qu’il a du mal à prendre les fameuses décisions du chef, celles qui fâchent. À la tête d’une équipe nationale, où les matches sont répartis tout au long de l’année, ce déficit d’autorité n’est pas très grave. Mais dans un club de très haut niveau, avec deux rencontres au menu de chaque semaine, il pose problème au quotidien. Surtout lorsque les résultats ne suivent pas.
Le cas Courtois-Navas symbolise, en vérité, très bien le flou artistique actuel du Real. Personne ne remet en cause l’arrivée de l’ex-ultime rempart de Chelsea, surtout pour une somme relativement accessible (moins de 40 millions d’euros). C’était une occasion à ne pas manquer. Mais ne fallait-il pas, parallèlement, pousser Navas vers la sortie ? Certes, le gardien costaricain, qui a largement contribué aux trois derniers sacres madrilènes en Ligue des champions, n’était pas demandeur d’un transfert. Mais il était écrit que la cohabitation de deux des meilleurs gardiens du monde serait délicate.
En attendant, voilà Thibaut Courtois devant ses responsabilités. Un premier Clasico au Camp Nou, ça compte. Jusqu’ici, le géant limbourgeois n’a pas véritablement eu l’occasion d’afficher son talent sous son nouveau maillot merengue. Il a encaissé des buts imparables et, pour le reste, c’est à peine s’il a touché le ballon. L’occasion est donc belle de sortir le grand jeu face aux artilleurs blaugranas.
Les joueurs madrilènes joueront gros, très gros, sous les lambris du Camp Nou. Une défaite les reléguerait à 7 points du Barça et scellerait le sort de condamné de Lopetegui. Or, le noyau du dur du Real (Ramos, Marcelo, Benzema, Modric) s’est ouvertement prononcé en faveur du maintien du coach. Voilà qui pose clairement le problème...
Courtois et Navas au coude-à-coude
Courtois vs Navas, le duel est donc toujours d’actualité. Mais qui s’en sort le mieux en termes de chiffres ? Trois mois après l’arrivée du Diable rouge à Madrid, focus sur les stats des deux portiers merengues .
Au niveau du temps de jeu, Courtois cumule 630 minutes disputées (sept matches), contre 570 pour son numéro 1 bis (six rencontres, plus une prolongation en Supercoupe d’Europe face à l’Atlético).
La pieuvre de Bree s’est pris huit buts durant ce laps de temps, contre sept au Costaricain. Cela fait donc une moyenne d’un but encaissé toutes les 79 minutes pour Courtois, contre un toutes les 81 minutes pour Navas. Sachant que tous les deux ont réussi à ramener deux clean sheets , difficile de départager les deux joueurs jusqu’à présent.
Côté résultats, l’avantage est cependant pour Navas, qui a contribué à quatre victoires en six matches (deux défaites), contre deux seulement pour le Limbourgeois, qui a été battu à trois reprises et a ramené deux nuls.
Évidemment, il s’agit de contextualiser ces face-à-face. Le Real et Courtois ont déjà dû affronter un FC Séville en pleine bourre et l’Atlético (avec une belle perf’ du gardien à la clé). Mais cela n’explique pas les naufrages collectifs subis contre Levante (match où le Belge s’est retrouvé avec un Raphaël Varane fantomatique pour le défendre) et Alavés, un club auquel tout sourit en ce moment. Quand l’équipe toute entière ne tourne pas, le gardien ne peut pas non plus faire de miracles.
De son côté, Navas s’est mangé quatre buts contre l’Atléti en Supercoupe d’Europe, mais a ramené des gants tout propres face à la Roma.
Aucun des deux n’a donc vraiment pris le dessus sur l’autre jusqu’à présent. Ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle, car le choix que Lopetegui va devoir opérer n’en sera que plus difficile.