Samuel Bastien retrouve l'Italie: "Je savais pourquoi j’allais là-bas"
La carrière de Samuel Bastien a décollé en Italie. Où il a passé trois ans de 2015 à 2018.
- Publié le 21-06-2019 à 07h51
- Mis à jour le 21-06-2019 à 10h52
La carrière de Samuel Bastien a décollé en Italie. Où il a passé trois ans de 2015 à 2018. Son visage, plutôt fermé jusque-là, s’illumine d’un coup. Une petite flamme naît dans son regard à l’évocation de l’Italie.
"C’est quelque chose de fort de venir ici avec mon pays", lâche dans un sourire Samuel Bastien au lendemain de sa belle prestation contre l’Espagne où son volume de jeu a fait du bien au milieu des Diablotins.
Cet Euro a pour lui quelque chose d’un retour aux sources. Ce match un parfum forcément particulier. Le raccourci est facile, tentant, mais très vrai : Bastien rime avec italien.
Été 2015 : alors qu’Anderlecht lui fait comprendre "que je pouvais rester mais sans avoir de temps de jeu", le milieu qui s’apprête à fêter ses 19 ans préfère "prendre son envol", comme il le résume. "Parce que quand tu vois que c’est bloqué, il faut prendre des risques. Je savais pourquoi j’allais là-bas."
Là-bas ? Le milieu parle sans la nommer d’Avellino, cette petite ville de 55 000 habitants à 50 kilomètres de Naples, au milieu d’une colonie belge où Benjamin Mokulu le prend rapidement sous son aile.
"On s’est vite rapproché", sourit l’attaquant qui évolue désormais en réserve à la Juventus Turin. "Pour, lui, ce n’était pas facile d’arriver dans un championnat très fermé, rentre-dedans comme peut l’être la Serie B. Mais il a fait son trou très rapidement et nous a tous surpris. Il a gagné sa place très vite et le Chievo Vérone est venu le chercher."
Récupérant alors selon Mokulu "un joueur totalement différent en termes de maturité dans le jeu : il était plus calme avec le ballon, il voyait plus vite ses partenaires, il tombait moins dans les duels. Il a eu une évolution de fou."
"Quand tu joues contre des hommes, ce n’est pas la même chose que quand tu joues contre des jeunes", résume le principal intéressé qui garde un souvenir particulier des préparations à l’italienne. "C’était costaud. On partait trois semaines en stage dans les montagnes, on courait, on courait."
Une charge de travail nécessaire parfaitement assimilée par le milieu qui, après ses 31 apparitions en Serie B, va compiler au Chievo 33 matchs en deux saisons. Faisant le plein de souvenirs lors de ses rencontres avec les autres Belges de Serie A.
"Radja, Dries me disaient de ne rien lâcher parce que tout va vite dans le football. Et comme le Chievo se battait pour se sauver, ils me disaient de continuer à me battre et m’ont beaucoup conseillé."
De professionnalisme aussi, en mettant l’accent sur la récupération invisible avec un soin particulier pour son corps. Jusqu’à importer au Standard, en accord avec le staff, cette habitude née à Vérone : "Un kiné et un préparateur physique viennent chez moi. C’est important le travail à la maison, les soins", nous expliquait-il en novembre dernier "On s’entraîne beaucoup, on a les matchs et on n’a pas forcément tout le temps au club l’opportunité de faire ce qu’on aimerait. Là, il y a quelqu’un qui vient que pour toi et qui connaît ton corps."
"Clairement, j’ai beaucoup appris et j’ai beaucoup mûri", lâche Bastien, italien jusque dans la manière de s’habiller.
"Disons qu’il aime beaucoup les marques", le chambre Mokulu. Ce qui ne manquera pas de le faire sourire. Comme souvent avec lui lorsqu’il est question d’Italie.