Leander Dendoncker et Youri Tielemans, le duo qui fait mouche: "Quand l’un fait une erreur, l’autre compense"

À deux, ils ont mis à mal l’entrejeu de Manchester United avec un but de Dendoncker au Parc Astrid. Ils ont également dominé Bruges avec deux assists de Tielemans dont un pour son comparse de l’entrejeu. Tielemans y est également allé de ses buts avec deux avions balancés dans les lucarnes d’Ostende. "Depuis, je lui envoie régulièrement des messages pour lui demander quand il en remettra d’aussi belles", blague Fabrice N’Sakala.

Le Franco-Congolais était aux premières loges lors de l’éclosion des deux Belges. Quand Anderlecht les alignait, les Mauves prenaient près de 70 % des points avec un pic encore supérieur à la fin de leur collaboration. Pas mal pour des gamins qui avaient 20 et 22 ans.

"Ils avaient une complémentarité folle sur la pelouse", affirme N’Sakala. "Quand l’un fait une erreur, l’autre compense. Les transitions offensives étaient dingues quand on avait les deux sur la pelouse. Youri jouait plus haut et distribuait. Leander défendait plus, travaillait derrière lui. Ils sont tellement bien à deux qu’ils peuvent jouer presque à la même hauteur. Avec un peu de liberté, Dendoncker peut apporter offensivement. Il possède une énorme frappe."

Mo Ouahbi confirme. Formateur des deux jeunes, le coach anderlechtois les voit en symbiose avec la philosophie des Diables. "La Belgique joue beaucoup via l’axe avec des percées et du jeu intérieur. Vu leur qualité de passe verticale, ils seront à l’aise dans ce système."

Comme le dit Ouahbi, ils savent tout faire : défendre, passer, distribuer. "Et encore plus quand ils sont à deux", ajoute Jean Kindermans, directeur de la formation au RSCA. "Leur complicité s’est créée chez les A. Ils n’ont jamais joué ensemble avant. Tout s’est fait naturellement."

Pour remplacer Axel Witsel, les deux joueurs devront travailler ensemble. Aucun des deux ne possède un profil aussi défensif que celui du médian de Dortmund. "Quand son équipe a le ballon, Witsel s’organise déjà à défendre en cas de perte de balle", analyse Ouahbi. "C’est vraiment un incontournable mais je suis certain que Dendoncker peut faire le travail. Dans son style. Il doit faire son truc et bien communiquer avec Tielemans. La Russie aime jouer en contre. Il faudra s’organiser et maintenir un équilibre entre les tâches offensives et défensives."

Leur formateur les imagine mal devoir surjouer. Tout simplement car il les pense au niveau pour faire le boulot. "C’est un lourd héritage de suppléer Witsel et De Bruyne mais ils sont doués et intelligents."

Roberto Martinez n’a pas embarqué les deux Anderlechtois en Russie par hasard. Il croit en leurs capacités. "Il sait qu’il peut demander à Leander de fermer le jeu comme peut le faire Witsel", explique Kindermans. "Le sélectionneur lui fait confiance et je suis certain qu’il a appris de Witsel. Je souhaite à Leander d’égaler le Liégeois dans sa simplicité et sa capacité à toujours être au niveau sans pour autant attirer l’attention."

Fabrice N’Sakala a déjà prévu de charrier ses copains avant la rencontre face à la Russie. "Tonton N’Sak va leur envoyer quelques messages pour mettre un coup de pression. Je peux me le permettre car j’ai confiance en eux, ils aiment les grands matchs. Leander, c’est même un sadique de la pression. Quand je vois comment ils ont géré à la Coupe du monde… Pfff ils m’impressionnent."

Les Diables plus efficaces sans Witsel

Les Diables rouges doivent se passer d’Axel Witsel. Ce n’est arrivé qu’à dix reprises depuis septembre 2012 et le début des qualifications pour la Coupe du monde 2014.

La tâche est donc lourde pour Leander Dendoncker qui devrait le remplacer sur la pelouse ce jeudi voire même dimanche.

Les statistiques ne sont étonnamment pas flatteuses pour le Liégeois. Sans lui, les Diables n’ont jamais été battus en plus de six ans. Ils restent même sur un magnifique 26 sur 30 soit 87 % de points pris contre 76 % quand il est sur le terrain.

Des résultats qui retirent un peu de pression des épaules de Dendoncker. Ils sont toutefois à prendre avec un certain recul. Witsel a disputé tous les grands matchs à enjeu ces dernières années et n’a principalement loupé que des matchs amicaux ou ne comptant plus réellement (face à la Corée du Sud et à l’Angleterre aux Mondiaux 2014 et 2018).