La sélection espoirs rime avec De Sart: “Avec Julien, on était au bord du terrain”
Alexis De Sart est désormais de l’autre côté de la barrière.
- Publié le 20-06-2019 à 22h18
- Mis à jour le 21-06-2019 à 08h13
Alexis De Sart est désormais de l’autre côté de la barrière.
Sélection espoirs rime forcément avec De Sart. Le cadet de la famille s’en amuse : “C’est une histoire un peu particulière par rapport à papa, à Julien. On a suivi papa toute notre enfance quand il était entraîneur des Espoirs, on a vécu de très beaux moments avec cette équipe là avec l’Euro aux Pays-Bas en 2007 puis Pékin.” Vous en avez des souvenirs encore ?
“Oui. On a vu tous les matchs aux Pays-Bas. Après la qualification pour les demi-finales, on était allé à leur hôtel. Quand on le pouvait, durant les éliminatoires, on allait à l’entraînement. C’était encore à Kraainem. Avec Julien, on était au bord du terrain, on prenait un ballon et on jouait pendant l’entraînement. Ce sont des bons souvenirs. Maintenant qu’on est à leur place, on voit cela autrement et c’est tout aussi chouette dans un sens comme dans un autre.”
Cette génération forme le noyau dur des A. Est-ce qu’ils vous reconnaissent quand vous les croisez à Tubize ?
“Je pense qu’ils me reconnaissent, ils savent qui je suis. Mais je ne pense pas qu’ils se souviennent que j’étais là aux entraînements (sourire)”
Vous êtes désormais de l’autre côté de la barrière. Que ressentez-vous ?
“C’est réaliser un rêve. J’avais 10 ans, Julien 12. On avait la chance de les côtoyer. On se rend compte de ce que cela fait pour les petits qui viennent nous voir, l’admiration qu’on a petit pour les pros, cela permet de garder les pieds sur terre.”
Vous aviez perçu à l’époque de l’Euro le côté historique de leur compétition ?
“Non. J’avais 10 ans. C’est l’équipe nationale espoir mais je n’avais pas conscience que c’était aussi difficile d’y arriver et que l’Euro, ce sont des top matchs tous les trois jours. Quelques joueurs étaient à l’étranger déjà, Mirallas à Lille, Vertonghen et Vermaelen à l’Ajax. On ne se rend pas compte du niveau. Maintenant que j’y suis, je me rends compte que ce sont des sacrifices et énormément de travail.”
Le sacrifice existait aussi pour l’enfant que vous étiez puisque votre père était moins présent sur ces périodes-là...
“On le voyait moins, c’est sur. Cela a été une période un peu difficile aussi. D’un côté, c’était beau, parce que c’était la première fois qu’une équipe belge allait si loin à l’Euro puis aux Jeux. Papa est parti trois ou quatre semaines pour l’Euro, cela allait, on arrivait à voir les matchs. Pour les Jeux, c’était plus long avec deux semaines pour visiter les installations, puis un stage à Malte. C’était presque de mi-juillet à début septembre. C’était difficile pour maman parce que Julien et moi, on était déjà au Standard et on avait les tournois de début de saison. Julien en avait un en France, moi aux Pays-Bas. Heureusement que les grands parents étaient là. Cela n’avait pas été facile mais quand on voit comment ils ont écrit l’histoire, papa referait ses sacrifices et nous aussi.”
“Si cela ne tenait qu’à moi, je regarderais tous les matchs”
S’il adore voyager avec sa petite amie présente en Italie pour le tournoi, Alexis De Sart l’avoue : “Si cela ne tenait qu’à moi, je les regarderai tous. Ma copine en a parfois un peu ras le bol. Faut faire des sacrifices parfois (sourire). J’aime regarder le foot mais parfois c’est un peu trop et c’est bien aussi de se changer les idées. Cela fait du bien”, explique-t-il. Tout en concédant être victime d’une certaine déformation professionnelle : “J’essaie de profiter des matchs dans mon fauteuil. Avant, avec papa, à la maison, forcément, on avait des discussions. Tout footballeur pro quand il regarde un match regarde le joueur à son poste ou la tactique, il se rend compte des choses ; mais j’essaie d’en profiter.” Notamment des matchs de Ligue des Champions : “quand on les voit, c’est un objectif. Certains sont passés par la D1 belge comme Wanyama au Beerschot, Mignolet à Saint-Trond. Cela prouve qu’avec de l’envie, du travail, on peut arriver au top niveau. Il n’y a pas de limite d’âge pour y arriver. Certains le font à 18 ans, d’autres à 32 ans. Tout est possible dans le foot.”