Hazard, déjà président à la "Maison blanche": retour sur la folle première journée d'Eden à Madrid
Eden Hazard a vécu une première journée folle au Real Madrid. Entre rires, fierté, larmes et même une blague de Roberto Carlos.
- Publié le 14-06-2019 à 06h18
- Mis à jour le 14-06-2019 à 10h34
Eden Hazard a vécu une première journée folle au Real Madrid. Entre rires, fierté, larmes et même une blague de Roberto Carlos. Il est 19 h 37, le stade Santiago Bernabeu se tait. Les écrans géants du stade s’allument pour diffuser un clip des plus beaux buts de la carrière d’Eden Hazard. À Lille, à Chelsea puis en équipe nationale. Chaque but est acclamé par les 50 000 personnes venues garnir les tribunes. Le record de Cristiano Ronaldo (70 000) n’est pas battu mais l’effet est impressionnant. Certains ont fait la file quatre heures pour participer à la fête.
Assis entre son père et sa mère, Eden regarde ça avec les yeux qui pétillent. S’il avait encore un doute sur la grandeur absolue du Real Madrid, il s’est envolé à ce moment précis. Oui, faire un pas en avant quand on est la star de Chelsea, c’est possible. "Nous sommes fiers d’accueillir un tel joueur ", commentait, enthousiaste, Florentino Pérez, le président du Real. "Il est incroyable et l’histoire de notre club s’est écrite avec des joueurs de ce calibre. Eden, tu fais à présent partie de ce club où tu as toujours rêvé de jouer. Ton rêve commence aujourd’hui."
On ne peut pas donner tort au big boss du Real. Même si son aventure sportive ne débutera que dans un mois, Hazard n’oubliera pas sa première journée madrilène.
Vêtu d’un costume gris et d’une chemise blanche de bon ton chez les Merengue, il semble déjà chez lui. "Je vous avoue que j’étais quand même un peu nerveux. Je suis plus à l’aise sur le terrain mais ma famille m’a permis de relâcher la pression."
Pendant les photos officielles avec le maillot, c’est sa maman qui en fait les frais : il la taquine en la voyant si impressionnée par le crépitement des flashs.
Une fois le discours du président terminé, Hazard prend le micro. "Ola todos !" Acclamation des fans. "Bon, je continue en français, l’espagnol arrivera pour plus tard" , annonce-t-il avant de remercier sa famille et de confirmer que son rêve avait toujours été de porter ce maillot.
Le timing est parfait : il doit descendre au vestiaire pour se changer et enfiler la vareuse blanche. Dix petites minutes et Hazard apparaît sur la pelouse dans sa tenue blanche immaculée. Quelques jonglages parfaitement maîtrisés qui se terminent par un bisou au ballon. Le stade est conquis, c’est la cohue chez les photographes.
Le tour d’honneur peut commencer. Une centaine de ballons ont été disposés autour de la pelouse. Chaque dégagement d’Hazard entraîne un mouvement de foule dans les tribunes. Ouf, personne n’a chuté d’un étage, même s’il y a beaucoup de déçus.
Devant les bancs de touche, la famille Hazard observe la scène. Thierry, le papa, filme tout avec son portable. Carine, la maman, doit enlever ses lunettes. Les larmes l’aveuglent. Thorgan et Kylian se pressent pour la prendre dans leurs bras. Carine a ensuite droit à un câlin de Florentino Pérez en personne. Ethan, le cadet, est scotché. Depuis le début, il semble impressionné par la grandeur de l’événement.
Soudain, une clameur assourdissante dans un coin des tribunes. Tout le monde sursaute. Les légendes du Real Madrid de toutes les époques, venues spécialement pour l’événement, se retournent. C’est Eden Hazard qui vient d’embrasser l’écusson du Real Madrid sur son maillot. Les socios crient leur joie. Le Diable rigole.
Le très long tour d’honneur prend fin au bout de longues minutes. La musique solennelle s’arrête. Eden reprend le micro près du rond central : " Hala Madrid !" Nouvelle clameur.
Roberto Carlos, venu lui aussi pour l’occasion, est hilare : il félicite Hazard pour son accent. Eden se marre aussi. La maîtrise de la langue de Cervantes n’est pas encore pour demain.
Le club a heureusement prévu une traduction simultanée pour la conférence de presse qui suit.
De retour dans son costume gris, Eden aborde l’exercice avec son habituelle bonne humeur. "Les gars, vous pouvez aussi me poser des questions", lance-t-il à ses frères, assis au premier rang.
Le stress, il est pour les journalistes. Une bonne centaine, et tout le monde veut poser une question. Tout le monde lève le doigt et c’est une femme blonde qui décide. On sera resté le bras en l’air pendant trente minutes pour rien.
Au bout d’une demi-heure de questions/réponses, la femme blonde déçoit d’un signe ferme de la main tous les journalistes restés muets. Hazard se lève sous les applaudissements de sa famille.
La légende (et le vice-président) Emilo Butragueño, assis à côté de lui pendant la conférence de presse, le félicite. Il a amusé sans dire de bêtises.
La presse madrilène retient surtout qu’il a tenté d’avoir le numéro 10 de Modric et qu’il laissera les penaltys à Ramos. Sans avoir compris le second degré que le Belge distille régulièrement aux journalistes.
Il est 21 h 20 et la journée, débutée par des tests médicaux puis la signature du contrat, se termine pour Hazard. Ou plutôt "Razar", comme on prononce ici. Madrid avait la frite et Eden est adopté.