Victor Campenaerts: "Les JO avant de penser aux courses par étapes"
Le recordman de l’Heure a réussi son test en remportant l’étape reine du Tour de Belgique.
- Publié le 19-06-2019 à 08h16
- Mis à jour le 19-06-2019 à 13h29
Le recordman de l’Heure a réussi son test en remportant l’étape reine du Tour de Belgique. La Belgique a brillé, ces derniers jours, sur les épreuves par étapes. Au niveau du classement général. Avec la victoire finale de Remco Evenepoel sur le Baloise Belgium Tour, mais aussi avec la prometteuse douzième place d’un autre jeune talent belge, Bjorg Lambrecht, sur le Critérium du Dauphiné. Sur lequel le grimpeur de poche de Lotto-Soudal a décroché le maillot blanc de meilleur jeune. Sans oublier la sixième place de Dylan Teuns sur l’épreuve française. Mais aussi la deuxième place sur le Baloise Belgium Tour de Victor Campenaerts.
Le recordman de l’Heure voulait se tester pour la première fois quant à la lutte pour un classement général. Et le test a été réussi, même s’il a dû s’avouer vaincu par la fougue et la force de Remco Evenepoel. "Jusqu’à présent, Victor a toujours été très concentré sur les contre-la-montre" , commente son directeur sportif, Kevin De Weert. "Il n’avait que les chronos en tête et, sur les épreuves par étapes, il ne pensait dès lors pas au classement général. Une fois qu’il avait terminé son contre-la-montre, il levait le pied dans les étapes plus difficiles afin de récupérer en vue d’objectifs futurs, en vue de prochains contre-la-montre. Il ne s’était jamais mis en tête de tenter de suivre les meilleurs dans les montées."
Mais l’idée est venue le titiller. Surtout après les propos de Dave Brailsford à son égard. Pour rappel, le patron de la formation Ineos avait évoqué qu’un tel rouleur pouvait l’intéresser. "Il a déjà réalisé des contre-la-montre fantastiques et il a certainement une marge de progression, notamment pour les courses par étapes" , avait-il déclaré.
Ce que confirme Kevin De Weert. "Après le Tour d’Italie, sur lequel il était à nouveau concentré sur les contre-la-montre, sa spécialité, il a voulu se tester sur le Tour de Belgique et cela a bien fonctionné" , poursuit l’ancien sélectionneur national, qui avait mené le rouleur belge vers le titre de champion d’Europe de la discipline l’an passé.
"Ce n’était que le Tour de Belgique, il n’y avait pas le niveau World Tour, mais il y avait quand même de la concurrence et il a bien passé le test. Il est arrivé avec une bonne condition du Tour d’Italie et il a bien enchaîné sur le Tour de Belgique. C’est intéressant en vue du futur. Mais pas pour le futur proche. Car Victor Campenaerts reste pour l’instant concentré sur les chronos et ce sera le cas jusqu’aux Jeux olympiques de Tokyo l’an prochain. Ensuite, son idée sera effectivement de tenter d’évoluer vers le profil de coureur pour les courses par étapes, notamment en adaptant ses entraînements. Pour gagner des courses d’une semaine. On ne parle pas encore d’épreuves de trois semaines. Commençons d’abord par les courses d’une semaine."
Il y a pris goût !
Campenaerts a apprécié les joies d’une victoire sur une course sur route. Son palmarès recense sept victoires chez les pros. Six contre-la-montre, parmi lesquels plusieurs de très haut niveau (deux titres de champion d’Europe, une étape de Tirreno-Adriatico…). Et un succès sur une course en ligne. Conquis samedi, à Seraing, sur l’étape reine du Baloise Belgium Tour. Au terme d’un solide numéro, puisqu’il avait été toute la journée à l’offensive pour tenter de déstabiliser le leader, Remco Evenepoel. “C’est assez chouette de gagner ailleurs que sur un contre-la-montre, mais n’oubliez pas que je l’avais déjà fait ; j’avais battu Yves Lampaert sur un… critérium”, déclare, dans un grand éclat de rire, Victor Campenaerts. “Mais cela a été une belle expérience de décrocher ce succès d’étape.”
Samedi, il est apparu sûr de lui, en attaquant Remco Evenepoel dans la dernière montée de la Roche-aux-Faucons.
En cours de route, en pleine échappée, il avait d’ailleurs lancé à son coéquipier Lawrence Naesen, qui assistait en spectateur à la course, qu’il allait gagner !
“Je me sentais assez fort, j’ai roulé à un haut niveau, j’avais bien récupéré du Tour d’Italie”, ajoute Victor Campenaerts. “Et si j’étais très déçu de ne pas avoir remporté le contre-la-montre, vendredi, après avoir commis l’erreur de ne pas être parti assez vite, je pense que je suis plus content d’avoir gagné l’étape reine du Tour de Belgique que le chrono. Cela change ! Et puis, on retiendra que j’ai gagné en devançant celui qui sera peut-être le plus grand coureur de sa génération, Remco ! Qui est, je le répète, impressionnant.”
Un Evenepoel qui sera à nouveau son adversaire dans la défense de son titre de champion de Belgique du chrono, jeudi prochain, à Middelkerke. “Un solide adversaire, comme de nombreux autres”, prévient celui qui fera ensuite un stage en altitude, avant de prendre part au BinckBank Tour et de penser au championnat d’Europe et du monde du contre-la-montre.