Kevin De Weert décrit son rôle chez Lotto-Soudal: "Chaque détail compte"
L’ancien sélectionneur national décrit son rôle chez Lotto-Soudal.
- Publié le 04-01-2019 à 06h53
- Mis à jour le 04-01-2019 à 08h19
L’ancien sélectionneur national décrit son rôle chez Lotto-Soudal. L’année 2019 a bien débuté pour Lotto-Soudal. La formation belge a entamé la nouvelle saison en fanfare, avec son sprinter Caleb Ewan. Un des nombreux nouveaux visages de l’équipe. Avec ce nouveau leader, qui vient de remporter deux des trois étapes de Lexus of Blackburn Bay Crits, en Australie. Mais aussi avec John Lelangue comme nouveau manager général. Et avec l’arrivée de Kevin De Weert au poste de responsable de la performance, une fonction qui n’existait pas avant chez Lotto-Soudal.
Mais en quoi consiste ce boulot ? "Globalement, cela ne change pas beaucoup de ce que je faisais quand j’étais sélectionneur national, raconte l’ancien coureur. Pour moi, c’est la même approche. Mon but reste le même : que les coureurs arrivent sur les courses qu’ils visent avec le moins de stress possible et, surtout, avec la meilleure préparation. Mon boulot, il se fait en amont des courses, même si je serai aussi sur les courses aux côtés des directeurs sportifs. Pour mon job, il faut beaucoup planifier. Quand j’étais à la tête de l’équipe nationale, je devais faire en sorte que les coureurs que je sélectionnais arrivent dans les meilleures conditions pour les championnats d’Europe ou du Monde. Ici, chez Lotto-Soudal, c’est la même vision. Mais c’est plus global, c’est sur toute la saison. Ce qui me plaît beaucoup."
Lors du premier stage de l’équipe, en décembre, à Majorque, Kevin De Weert a pris le temps de bien prendre ses marques avec l’ensemble de l’équipe. Coureurs, membres du staff, mécanos, kinés, diététiciens… "Je connaissais déjà beaucoup de monde, je n’ai pas été surpris en arrivant, et j’ai découvert une bonne ambiance familiale, continue Kevin De Weert. C’est une équipe avec de bons coureurs, avec des bons jeunes qui ont du potentiel et que nous voulons faire progresser. Dans le cyclisme moderne, chaque détail compte. Et le but d’un responsable de la performance, c’est de tenter d’améliorer de nombreux petits détails. Pour gagner quelques pourcents à gauche et à droite. Je suis un peu le coach du détail… C’est ce qu’on appelle les gains marginaux. Je suis donc à l’affût des innovations, à la recherche des chiffres qui prouvent que tel matériel est meilleur qu’un autre. Cela fait partie de l’évolution de notre sport."
Qui devient de plus en plus scientifique. "Oui, il y a vingt ans, on ne parlait pas autant de watts que maintenant, ajoute Kevin De Weert. Mais cela permet de meilleures préparations. Cela permet aussi de meilleures gestions des courses. Même si, finalement, ce seront toujours les jambes qui auront le dernier mot sur le vélo…"
"J’avais cette approche quand j’étais coureur"
Avant de devenir sélectionneur national de la Belgique, avec de belles réussites (notamment la médaille d’or de Greg Van Avermaet aux Jeux olympiques, mais aussi les deux titres de champion d’Europe du contre-la-montre de Victor Campenaerts) et responsable de la performance chez Lotto-Soudal, Kevin De Weert a longtemps été coureur. S’il n’a jamais roulé dans son équipe actuelle, il a porté les maillots de Quick Step, Cofidis, Quick Step à nouveau et enfin le Team LottoNL-Jumbo. "Quand j’étais coureur, j’étais déjà très attentif à de nombreux petits détails", se rappelle celui qui s’est classé 12e du Tour de France, en 2011. "J’ai arrêté en 2015, cela reste encore assez proche. Je me sens donc encore proche des coureurs. J’aime d’ailleurs mon nouveau job, pour accompagner tous les coureurs tout au long de la saison. Je le ferai pour les pros, mais j’essaierai aussi de voir l’évolution de nos jeunes au sein de l’équipe espoirs de Lotto-Soudal."
"Campenaerts est très pointilleux"
Kevin De Weert est proche de Victor Campenaerts, avec qui il a décroché de belles médailles quand il était sélectionneur national belge. "J’ai beaucoup appris de Victor, qui est très pointilleux, raconte Kevin De Weert. Il fait vraiment attention à de nombreux détails. Je veux étendre son expérience à celle de l’équipe. Je le répète, dans le vélo moderne, chaque détail compte. Pour illustrer cela, je vais prendre un exemple. Après sa victoire au championnat d’Europe du contre-la-montre, Victor n’était pas très optimiste par rapport au parcours du Mondial. Mais je l’ai convaincu du contraire. Il n’y croyait pas, mais j’étais persuadé qu’il passerait bien la bosse avec ses 67 kilos. On a cherché une solution pour rendre son vélo plus léger. Le jour J, son vélo pesait 600 grammes de moins que celui de Tom Dumoulin. Une petite différence qui est très importante à ce niveau de performance. D’ailleurs, Victor a menacé jusqu’au bout la deuxième place de Tom… C’était une différence de poids pour aider Victor dans son effort. Mais cela a aussi travaillé son mental. Il pouvait se dire qu’il avait des chances d’y arriver, sachant qu’il avait un meilleur vélo."