Eddy Merckx: "Eden, marque l’histoire du sport belge comme moi"
Eddy Merckx himself voit Eden Hazard comme l’un de ses possibles successeurs dans le Hall of Fame du sport belge. Pareil pour les nombreux anciens vainqueurs du trophée du sportif de l’année qui sont tous fans du Diable rouge.
- Publié le 22-12-2018 à 07h14
- Mis à jour le 22-12-2018 à 07h55
Eddy Merckx himself voit Eden Hazard comme l’un de ses possibles successeurs dans le Hall of Fame du sport belge. Pareil pour les nombreux anciens vainqueurs du trophée du sportif de l’année qui sont tous fans du Diable rouge. La concurrence est rude pour Bart Swings et Koen Naert. Le médaillé d’argent en patinage de vitesse aux Jeux olympiques a marqué l’histoire du pays tout comme le champion d’Europe du marathon.
Deux grands athlètes qui ont inscrit leur nom au palmarès du sport belge à leur manière mais qui seront certainement largement dépassés par Eden Hazard ce samedi lors de la remise du trophée du sportif de l’année.
Après une Coupe du monde sur laquelle il a marché et assumé son statut de patron technique des Diables rouges, il a tout simplement été le meilleur joueur au monde durant les premiers mois de la saison.
Sa place dans le fond du top 10 du Ballon d’or n’illustre pas le niveau qu’il a atteint durant l’année 2018.
Un week-end sans un but, un assist, les deux, une déclaration d’amour de son coach ou d’un consultant ou un geste de classe mondiale est devenu presque inconcevable pour le Brainois.
Si, comme ses chiffres fous et son talent le laissent penser, Eden Hazard remporte le trophée du sportif de l’année 2018, il rejoindra des légendes du sport belge au palmarès.
Outre ses équipiers Thibaut Courtois et Kevin De Bruyne, les noms les plus ronflants du sport belge font partie de la liste des lauréats.
Parmi ceux-ci, Eddy Merckx l’a remporté six fois. Et de rang. Le plus grand sportif belge de tous les temps n’a rien à envier à Eden Hazard. Et pourtant, le Cannibale adore le joueur de Chelsea. "Il faut être fou pour ne pas l’aimer. C’est un joueur d’exception. S’il obtient le titre samedi, c’est mérité. Et de très loin."
Être validé par Eddy Merckx, ça veut tout dire sur l’importance qu’a pris Eden Hazard en Belgique. Si l’ancien cycliste affirme ne pas spécialement lui envier ses qualités ("J’en avais beaucoup, hein", plaisante-t-il), il n’en est pas moins épaté par ce qu’il est capable de faire avec un ballon "Sa technique est incroyable. Il est juste beau à voir jouer. Il a une vista digne des plus grands et est capable de dribbler sur un mètre carré sans perdre le ballon. Physiquement, il est très impressionnant. Il va très vite."
À l’instar du quintuple vainqueur du Tour de France, Eden Hazard se rapproche de plus en plus du statut d’icône nationale. Au nord comme au sud du pays, on apprécie Eden Hazard. "Il devient une sorte de symbole", affirme Merckx. "Je lui souhaite de marquer, comme moi, l’histoire de notre sport et qu’il devienne aussi important que moi pour le sport belge."
David Goffin (lauréat en 2017): "Un magicien du football"
"Je suis un fan absolu d’Eden Hazard." Difficile d’être plus clair que David Goffin, lauréat de l’année passée. Les deux hommes entretiennent une bonne relation. Le footballeur était même passer saluer son pote tennisman dans son vestiaire après ses énormes matchs en finale de Coupe Davis à Lille.
Quand il en a l’occasion, Goffin jette un œil aux highlights d’Hazard. "Il possède un talent naturel incroyable. Pour moi, c’est un véritable magicien du football. Balle au pied, il est fabuleux. Son année a été incroyable, tant avec Chelsea qu’avec les Diables. Et, en plus, il a fait preuve d’une grande régularité en enchaînant les performances dans toutes les compétitions."
Comme Goffin, Hazard ne cesse d’évoluer et passe des étapes importantes au fil des années. "Il a vraiment franchi un cap et est pour moi une source d’inspiration par son relâchement. Il donne toujours l’impression de prendre du plaisir en jouant tout en restant très concentré. C’est une sorte d’équilibre parfait. Je pense qu’il mérite d’être Sportif de l’année"
Thierry Boutsen (lauréat en 1989): "Il a une aura"
"Je ne suis pas fan de football, loin de là, mais j’ai adoré la Coupe du monde, même si je l’ai vécue depuis Monaco. Eden Hazard est un peu mon chouchou.
Il a joué à un très haut niveau. Il a prouvé qu’il faisait partie des meilleurs au monde. Il a montré beaucoup de choses durant ce tournoi. Eden se démarque par son jeu mais surtout pas son aura. Il dégage quelque chose qui fait qu’il est plus fédérateur que les autres. Il mérite ce trophée de sportif de l’année. Comme tout le reste de l’équipe nationale en fait."
Jean-Michel Saive (lauréat en 1991 et 1994): "Il ramasse durant 90 minutes mais ne se plaint jamais"
"Je pense aussi que ce sera Eden Hazard même si c’est dommage pour Bart Swings. Ce qu’il a réussi à faire, prendre une médaille aux Jeux olympiques d’hiver dans une discipline qui n’est pas populaire en Belgique, est incroyable."
Jean-Michel Saive a du mal à trouver les mots pour définir ce qu’il apprécie le plus chez Eden Hazard. "Il y a d’un côté le joueur et, de l’autre, la personne", réfléchit le pongiste. "Ce qui me marque le plus, c’est qu’il ramasse durant 90 minutes sans jamais se plaindre. Il ne rouspète jamais. Il prend peut-être un peu moins de coups que Neymar, et encore, mais il gueule à peine. Pourtant, vu les chocs, ça doit faire mal. Ça m’impressionne encore plus que ses dribbles."
Réputé pour sa bonhomie et son humour, Jean-Mi doit un peu se reconnaître en Hazard. "Il a un côté désinvolte que j’adore. Il a le don de ne pas se prendre au sérieux. Chaque interview d’Eden finit par me faire rire. Puis, quand je l’ai vu sur le bus et sur le balcon à l’hôtel de ville, je me suis rendu compte qu’il s’en fichait des codes. Il ne se prend pas la tête."
Il apprécie également le talent de footballeur d’Hazard. "C’est tellement naturel chez lui. Cette année, il a balayé certaines critiques à son égard. C’était un peu injuste parfois et tout est désormais derrière lui."
Bart Swings: "Fier qu’on ait pensé à moi"
Médaillé d’argent de la mass-start aux JO de Pyeongchang, le patineur de vitesse Bart Swings se satisfait d’être dans les nominés. "Ce fut une année historique pour la Belgique. Je trouverais étonnant que quelqu’un dise : je dois gagner le trophée ce samedi", dit-il.
"Pour ma part, je suis déjà fier que mon nom figure parmi les trois derniers candidats. Eden Hazard et Koen Naert sont deux sportifs exceptionnels. Ma performance aux Jeux n’était pas mal non plus mais, étant donné que les Diables rouges ont réalisé une performance unique, je pourrais donc m’y retrouver si Eden était élu..."
Greg Van Avermaet (Lauréat en 2016): "C’est sa force, mais je n’aime pas sa nonchalance"
"C’est plus difficile d’obtenir ce trophée quand tu fais partie d’une équipe. Mais c’est mérité dans son cas. Sa Coupe du monde a été géniale et il a continué à Chelsea. Il s’est fait un nom à l’international. C’est un joueur très créatif qui trouve toujours la solution. Parfois, je n’aime pas trop sa nonchalance mais c’est l’une de ses forces. Il est juste comme ça. J’ai été gardien chez les jeunes et je peux vous dire qu’il doit être un cauchemar pour les portiers car il est capable de frapper de tous les endroits du terrain et dans tous les coins."
Frederik Van Lierde (Lauréat en 2013): "Pas la grosse tête"
"Si je dois vous donner un nom, j’hésite un peu entre Koen Naert et Eden Hazard. C’est vrai que le footballeur a montré des choses fantastiques en club et avec les Diables. Il a clairement quelque chose de spécial. Il m’a impressionné à la Coupe du monde. Dommage qu’elle ne s’est pas terminée avec le trophée… Ce que j’aime chez Hazard, c’est aussi qu’il fait partie du top mondial mais ne prend pas la grosse tête."
Fred Deburghgraeve (lauréat 1995, 1996 et 1998): "Le top mondial"
"Je suis plus un homme de sports individuels et j’ai donc tendance à me dire que Koen Naert peut aussi obtenir ce titre. Dans son sport ultra-populaire comme le foot, Hazard émane au top mondial. Sa victoire serait méritée. Quand on voit quelle folie s’était emparée du pays à la Coupe du monde… Puis, la différence de niveau par rapport aux années entre 2002 et 2012, c’est fou. Et je suis conscient du niveau qu’il a atteint, un niveau incroyable durant le Mondial."