Contrôle polémique de Pieter Serry: "C’est une contrainte de notre métier"
Les coureurs peuvent subir des contrôles antidopage tout au long de l’année.
- Publié le 08-11-2018 à 07h19
- Mis à jour le 08-11-2018 à 07h59
Les coureurs peuvent subir des contrôles antidopage tout au long de l’année. Le contrôle antidopage subi par Pieter Serry mardi soir, en pleine cérémonie du Trophée du Flandrien, a fait polémique. Et alimenté de nombreuses conversations ce mercredi. Pour rappel, la soirée de gala a dû être interrompue pour que le présentateur, Karl Vannieuwkerke, puisse prévenir le coureur, présent parmi le public. Afin qu’il quitte les gradins et rejoigne les contrôleurs.
"C’est risible, mais ce n’est pas une blague", a répété le présentateur. Le coureur de Quick-Step Floors était logiquement énervé par ce contrôle inopiné (urinaire et sanguin) tombé en pleine cérémonie.
"Vous ruinez ma soirée", a-t-il pesté à l’encontre des contrôleurs. Avant de déclarer. "Je comprends qu’il y ait des contrôles antidopage et que ces personnes fassent leur boulot. Mais j’avais déjà été contrôlé il y a deux semaines. Deux contrôles en dehors de la saison, c’est de l’argent gaspillé. Je me sens comme un prisonnier avec un bracelet électronique."
Les coureurs sont effectivement pistés tout au long de l’année. "Cela fait partie de notre quotidien", confirme Maxime Monfort. "Par rapport à cette polémique, il y a deux sons de cloche. D’un côté, ce n’était pas très subtil de la part des contrôleurs de venir à cette cérémonie pour ce contrôle. D’un autre côté, c’est le règlement… Cela arrive à tous les coureurs. Cela m’est déjà arrivé aussi, quand j’étais à la maison, avec des amis…"
Comment, en tant que coureur cycliste pro, vit-on le fait de devoir toujours signaler où on se trouve, de pouvoir être contrôlé à tout moment ? "C’est une contrainte de notre métier", répond Maxime Monfort. "Pour ma part, c’est rentré dans mon quotidien. C’est devenu un automatisme. Je trouve que c’est plus simple de le prendre comme ça. Mais quoi que je fasse, je dois le renseigner, je dois informer où je me trouve. Tout au long de l’année, 365 jours par an. Je dois donner une heure par jour où je suis chez moi. Une heure pendant laquelle les contrôleurs peuvent me trouver à la maison. J’ai mis tôt au matin, c’est plus facile. C’est moins évident quand je suis en déplacement. Mais en dehors de cette heure, je peux aussi être appelé."
C’est ce qui est arrivé à Pieter Serry, contacté par les contrôleurs alors qu’il venait d’arriver au Gala du Flandrien.
"La base de la lutte antidopage"
Sport constamment pointé du doigt quand le sujet du dopage revient sur la table, le cyclisme a fait un ménage énorme ces dernières décennies pour traquer les tricheurs. Le Mouvement pour un cyclisme crédible avait d’ailleurs publié un rapport, à la fin de l’été, reprenant tous les cas de dopage depuis le début de l’année. Au 31 août, sur les 380 cas de dopage, fraude ou corruption révélés dans le sport mondial de haut niveau, il n’y en avait que six qui concernaient le cyclisme. Le vélo n’arrivait d’ailleurs qu’en dixième position dans le classement des sports par cas de dopage, bien derrière le baseball (69 cas), l’athlétisme (63 cas) et même derrière le football. "Nous ne sommes pas le pire des sports", évoque Maxime Monfort. "C’est vrai que le vélo a fait beaucoup pour la lutte contre le dopage. Je pense que certaines détections pourraient encore être améliorées, mais le passeport biologique et le système Adams sont très importants pour notre sport. C’est la base de la lutte contre le dopage. Ils permettent de trouver des cas, mais ils ont aussi, je pense, un effet dissuasif."