Christophe Brandt: "Il nous fallait un nouveau souffle"

Christophe, il y a eu de nombreux changements cet hiver dans vos équipes…

"Pour le monde extérieur, oui, cela peut représenter des changements. Mais dans la réalité, cela reste la même chose. Nous avons toujours une équipe pro, Cycling Team Wallonie Bruxelles, et une équipe espoir, Wallonie Bruxelles Development Team. Elles vont désormais courir avec le même maillot et ne pourront donc plus être sur les mêmes courses ensemble. Le personnel des deux équipes est désormais réuni dans une seule structure. C’est plus facile au niveau organisationnel."

Mais au niveau sportif, l’équipe pro a beaucoup changé… Avec neuf départs et sept arrivées.

"C’était important d’insuffler un nouveau souffle à l’équipe. Nous avions une partie des coureurs qui étaient en fin de cycle. Et que nous n’avons pas prolongé. Ils n’ont d’ailleurs pas trouvé de contrat ailleurs. J’espère donc un vent nouveau avec nos recrues. Je veux voir une plus grande soif de réussite dans l’équipe, plus de hargne."

Cela n’a pas été assez le cas l’an passé ?

"Nous avons vécu une saison 2018 difficile. Quand nous sommes montés en procontinentale en 2017, tout le monde avait un peu peur et tout le monde s’était bien préparé. Par rapport à nos moyens, nous avions fait une superbe année. L’an passé, on s’est peut-être cru un peu trop beaux. Mais rien n’a été, dans l’ensemble. Tout n’est pas à jeter, mais cela a été une saison pourrie, avec de nombreux problèmes, des chutes, des ennuis de santé, des drames…"

Quels seront vos atouts en 2019 ?

"Nous allons récupérer Eliot Lietaer, qui va bien revenir après ses ennuis. Comme d’autres qui ont été diminués l’an passé, à l’image d’un Julien Mortier qui avait bien débuté. Kenny Dehaes a aussi connu une année chamboulée en 2018. Nous avons toujours Ista, qui fait le boulot et est un bon baromètre de l’équipe. Justin Jules reste une valeur sûre. Nos jeunes qui montent sont prometteurs. Et nous récupérons Baptiste Planckaert. Qui voulait revenir chez nous. Il avait bien marché quand il était chez nous avant de passer chez Katusha. Il vient chercher un encadrement et un programme qui lui conviennent mieux. Et à ses côtés, nous avons des gars qui ont le couteau entre les dents."

Comme Nommela et Liepins ? Avec eux, l’équipe s’internationalise…

"C’était nécessaire. Nous avons eu un déclencheur quand nous avions recruté Planckaert. Avoir que des Wallons entre eux, ce n’est pas toujours idéal. En Wallonie, il y a cette tendance à se contenter de peu. C’est important d’être confronté à d’autres mentalités. Et nous avons pris deux très bons coureurs avec Nommela et Liepns. Nommela a fait des résultats en devant se débrouiller tout seul ces dernières années. Et Liepins, attention à lui. C’est du haut niveau. Je l’ai vu gagner la Flèche de Heiste à la pédale. Au championnat d’Europe, il était dans la bonne échappée des huit avant d’être victime d’une crevaison…"

"Le nom de l’équipe peut encore changer"

De nouveaux partenaires pourraient arriver en cours de saison.

La formation de Christophe Brandt s’appelle à nouveau Wallonie Bruxelles. Comme à ses débuts, en 2011. Mais cela pourrait changer.

Christophe, on dit que la mise en place de votre équipe a été compliquée. Qu’en est-il ?

"Disons que nous sommes dans une année de transition. Avec des choses qui ne se débloquent pas aussi vite que ce nous voudrions. On a réussi à réunir un budget qui nous permet de bien travailler cette saison. Mais il a fallu faire des coupes dans certains budgets. Il a fallu faire des choix, car nous n’avons pas toutes les latitudes. Mais on n’a pas à se plaindre. Vous savez, rien n’est facile dans le vélo. Le meilleur exemple est sans doute celui de Quick Step, qui a été la meilleure équipe du monde l’an passé et qui a longtemps cherché un sponsor… Le vélo ne va pas bien. Pour les équipes, pour les organisateurs… À tous les niveaux. Le cyclisme se base sur un modèle fatigué, qui doit se renouveler. Nous, on a eu la chance d’avoir de l’aide du public pour mettre en place certaines choses…"

Il y avait la volonté pour l’équipe pro d’aller vers plus de sponsors privés et moins de soutien du public, mais ce n’est pas le cas cette année…

"Je le répète, c’est une transition. Nous avons beaucoup de contacts qui sont établis. Mais ils doivent aboutir à des accords."

Le nom de l’équipe pourrait donc changer en course de saison si un ou des sponsors arrivent ?

"Oui. C’est le but."

L’effectif de l’équipe pro

Kenny Dehaes , Kevyn Ista , Justin Jules (Fra), Emils Liepinš (Let), Eliot Lietaer , Kenny Molly , Julien Mortier , Aksel Nõmmela (Est), Mathijs Paasschens (P-B), Dimitri Peyskens , Baptiste Planckaert, Ludovic Robeet , Franklin Six , Lukas Spengler (Sui), Lionel Taminiaux, Tom Wirtgen (Lux). Les départs : Maxime Vantomme (Tarteletto-Isorex), Sébastien Delfosse (arrêt), Alex Kirsch (Trek-Segafredo), Grégory Habeaux (arrêt), Antoine Warnier (arrêt), Julien Stassen (arrêt), Ludwig De Winter (Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole), Thomas Deruette (Differdange-GeBa). Les nouveaux : Baptiste Planckaert (Katusha-Alpecin), Emils Liepins (Let, One Pro Cycling), Aksel Nommela (Est, BEAT), Tom Wirtgen (Lux, AGO-Aqua Service), Kenny Molly (AGO-Aqua Service), Lionel Taminiaux AGO-Aqua Service), Mathijs Paasschens (P-B). L’effectif de l’équipe U23 Jonas Castrique, Félix Dopchie, Emerson Fontaine, Jérémy Frehen, Sylvain Moniquet, Tom Paquot, Yann Pestiaux, Laurenz Rex, Jens Reynders, Marvin Tasset, Tom Van Vuchelen, Nathan Vandepitte (Fra), Quentin Venner, Sven Verbeeck, Nicolas Wernimont, Luc Wirtgen (Lux).