Adrie Van der Poel impressionné par son fils: "Je ne sais pas où il va s’arrêter"
Adrie Van der Poel est impressionné par son fils : "Même Liège peut lui convenir."
- Publié le 23-04-2019 à 06h48
- Mis à jour le 23-04-2019 à 08h12
Adrie Van der Poel est impressionné par son fils : "Même Liège peut lui convenir." Au moment où son fils franchissait la ligne d’arrivée, Adrie Van der Poel était occupé à regarder les images de la course dans un véhicule de l’équipe, quelques hectomètres plus loin.
"Il y avait un décalage de deux minutes et des gens sont venus me féliciter", sourit l’ancien champion. "Je leur ai répondu en les envoyant promener : ‘C’est ça, foutez-vous de moi !’ Je ne pouvais pas imaginer ce qui s’était passé, mais j’ai vite compris que ‘Matje’ avait réussi quelque chose d’unique. Tout son printemps d’ailleurs est unique."
Ainsi, le fils retrouve le père au palmarès de l’Amstel.
"C’est en effet spécial. Il gagne 29 ans, jour pour jour, après moi, dans des conditions comparables, j’étais revenu in extremis sur Luc Roosen qui pensait avoir gagné et était échappé. Mais l’écart n’avait jamais été très grand. Ici, c’était 40-50", dit celui qui a aussi gagné le Ronde et la Doyenne.
En général, le beau-fils de Raymond Poulidor n’est jamais le premier à s’enthousiasmer. Cette fois, son fils l’a surpris.
"Il avait sans doute commis une petite faute en attaquant à 45 km de l’arrivée, il espérait qu’un groupe se forme", poursuit-il. "Ce n’était pas le meilleur endroit, la côte la plus intéressante et en plus, il y avait un long faux plat ensuite avec vent de face. Un peu plus loin, il a manqué un bidon que je lui donnais. L’Amstel est vraiment dure et exigeante et surtout avec cette météo, il fallait boire et manger sans cesse. Il s’est retrouvé sur la défensive. Sa chance, c’est qu’il y avait toujours des groupes et des coureurs intercalés. Sur la fin, il a sauté de l’un à l’autre pour revenir. On a toujours dit qu’il n’avait pas de caractère, que c’est un dilettante, mais ce n’est pas vrai. Il a prouvé qu’il faut toujours y croire."
Malgré tout, Adrie Van der Poel refuse de s’enflammer.
"Avant le début de la saison, on ne pouvait pas dire Mathieu va gagner là ou là, ou sera bon là ou là. On ne savait pas comment il allait s’adapter à toutes ces courses, il manquait d’expérience, n’avait couru que sur 200 kilomètres", dit-il. "Ici, il connaissait les routes, car quand il était chez les jeunes, on est venu très souvent en stage dans la région. Il a réussi l’examen, mais, si l’an prochain, il peut confirmer, ce sera déjà un grand pas en avant."
Quant au futur, proche ou éloigné, le père ne veut pas trop y penser.
"Je ne sais pas ce qu’il va faire dans les prochains jours et semaines", poursuit Adrie. "Aucune idée. On veut d’abord profiter de ce moment. Pour la suite de sa carrière, je n’ai pas vraiment d’idée non plus. Ces classiques, maintenant, on sait ce qu’il peut y réaliser et même Liège, avec le changement de parcours, peut lui convenir, ça devient plus intéressant."
Mais pas pour cette année…