Les Belgian Cats vont défier la France en 1/4 de l'Euro: "Une motivation supplémentaire"
Les Belgian Cats ont joué à se faire peur avant d’émerger aux forceps de leur barrage face à la Slovénie.
- Publié le 02-07-2019 à 23h17
- Mis à jour le 03-07-2019 à 12h44
Les Belgian Cats ont joué à se faire peur avant d’émerger aux forceps de leur barrage face à la Slovénie (72-67).
(--> Lien vers les stats du match)
"Pfff… Je crois que je n’ai jamais vu une équipe belge aussi stressée." En une formule, Philip Mestdagh venait de résumer une paire d’heures qui aura sans doute fait prendre dix ans aux plus sensibles des supporters belges. C’est que les Belgian Cats sont passées par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel avant de finalement s’imposer au bout du suspense. "La victoire, c’est tout ce qui comptait. Les attentes ont grandi depuis deux ans et la pression également. Contre la France, une grosse écurie, on va enfin pouvoir reprendre un rôle qui nous convient mieux, celui d’outsider."
Et c’est vrai que les Cats ont eu bien du mal à assurer leur rôle de favoris dans cette rencontre piège par excellence. Heureusement, Julie Allemand avait cette fois décidé d’enfiler cette panoplie de superwoman qui lui va si bien. Un costume sur mesure en championnat de France mais qu’elle avait jusqu’ici eu bien du mal à assumer.
"Ils avaient pris le parti de serrer Emma et de me laisser ouverte. J’ai pris ce qu’ils me donnaient et marqué les dix premiers points de l’équipe et surtout mon premier triple. Finie la gamberge, ça m’a libéré." Ces paniers, ils venaient bien à point car après les premières escarmouches, le quart initial tournait bien vite à la catastrophe pour les Cats. Jouant à l’envers, les Belges étaient distancées de 10 pts à l’issue du premier acte (10-20) et même repoussées à 15 longueurs (12-27) peu après. Alors que les Cats avaient déjà un pied dans l’avion, c’est de Jana Raman que venait la révolte en défense et au rebond. "On a enfin joué notre basket de mouvement", relevait Antonia Delaere avant d’ajouter, contrite : "Ça n’a duré 8 minutes."
De quoi combler le trou et virer en tête au repos (34-32). Commençait alors un insoutenable suspense qui allait perdurer durant toute la seconde période. Si Emma Meesseman, prise à deux, voire à trois, était limitée à la réalisation, elle galvanisait ses équipières qui vivaient pourtant mille morts. Au final, c’est encore de Julie Allemand que venait le triple salvateur avant que cette partie ne s’achève par une bataille de lancers. Jeudi, les Belgian Cats retrouveront avec la France leur "meilleur ennemie" pour un quart aux allures de revanche, neuf mois après le match historique de Tenerife.
La chair de poule sur le terrain !
Pour les Cats, le soulagement à l’issue de la rencontre était à la hauteur du stress vécu. Les joueuses n’en faisaient d’ailleurs pas mystère, à l’image d’Antonia Delaere. "Ce n’était pas notre jeu aujourd’hui, on est passées par le chas de l’aiguille mais on est en quart de finale et c’est tout ce qui compte. Notre rêve olympique reste d’actualité. En quart, je crois que la France est une équipe qui nous convient mieux et puis on a pour nous le fait de les avoir battues l’année dernière."
La future Nantaise confirmait également le stress vécu : "Déjà à l’échauffement, ce n’était pas comme d’habitude. On sentait la crispation, c’était un quitte ou double. Après, pendant la partie, je n’avais jamais vu une défense aussi repliée sur la raquette et Emma. C’est vraiment rare d’être ouverts comme cela à ce niveau."
De son côté , Jana Raman jouissait de l’instant présent : "Beaucoup de stress mais quel soulagement. On avait bien mal commencé et il fallait de l’énergie en défense et au rebond !" Tout ce que la compagne de Sam Van Rossom peut apporter sur un terrain. "On s’est battues jusqu’à la fin et surtout on a joué jusqu’au bout en équipe. Emma et Kim ont l’expérience et elles nous ont bien canalisées. Pour moi c’est inhabituel de terminer la partie surtout quand c’est serré comme cela. J’en avais la chair de poule sur le terrain tellement c’était stressant !"
Vaincre les Françaises en quarts de finale sera un tout autre challenge
Arrivée en cours de journée de Riga via un vol spécial emmenant les quatre autres équipes qualifiées, la délégation française a bien sûr suivi d’un œil intéressé le chemin de croix des Belgian Cats. C’est qu’après l’énorme surprise du quart de finale de la dernière Coupe du monde, les Tricolores rêvent de revanche. "Nous serons sans doute plus à l’aise car nous allons reprendre notre rôle traditionnel d’underdog", relevait Philip Mestdagh.
De son côté, l’héroïne du jour Julie Allemand répondait à la question d’une journaliste française : "Jouer la France, ce sera encore une motivation supplémentaire pour moi. Je les connais et je les aime." L’inverse est naturellement vrai mais il n’y aura pas de cadeaux pour autant. "Affronter Marine Johannès, ma future coéquipière à Lyon ? J’adore son jeu, son style. On va avoir de bons moments ensemble les prochains mois, mais jeudi c’est une qualification pour les demi-finales. C’est mon adversaire et si je dois la flinguer pour passer, je le ferai sans hésitation."
Si les Slovènes avaient pris l’option de lui laisser beaucoup d’espace, nul doute que l’équipe de France sera bien plus attentive. C’est qu’outre-Quiévrain, on connaît les qualités qui ont conduit la Liégeoise dans le cinq idéal de la Ligue féminine de basket.