Final Four à Anvers: pour les Giants, "l’objectif, c’est la finale"
Les Giants abordent "leur" Final Four avec beaucoup d’ambition.
- Publié le 03-05-2019 à 06h51
- Mis à jour le 03-05-2019 à 14h15
Les Giants abordent "leur" Final Four avec beaucoup d’ambition.
Le temps d’un week-end, Anvers va devenir la capitale du basket européen et les yeux seront rivés sur le Sportpaleis qui accueille le Final Four de la Champions League. Et le gigantesque décor, que rejoindront plus de 17 000 personnes dès ce vendredi lors des demi-finales, aura des allures NBA avec un écran géant suspendu au milieu de la salle. De quoi mettre les Giants dans des conditions idéales pour aborder cet événement historique pour le basket-ball belge. "Il y aura beaucoup de monde et l’ambiance s’annonce fantastique. Cela augure d’une grande fête", a déclaré Roel Moors lors de la conférence de presse des coachs ce jeudi tenue sur le parquet au beau milieu de l’écrin anversois. "J’espère que mes joueurs vont pleinement en profiter. La plupart sont au début de leur carrière mais peut-être n’auront-ils plus jamais la chance de connaître une telle expérience, peut-être même pas moi en tant que coach. La pression sera quelque peu présente mais une fois que le ballon sera lancé, les joueurs en feront abstraction."
Roel Moors, qui n’est pas encore certain de pouvoir compter sur son ailier Tyler Kalinoski touché au mollet, dispose de l’équipe la plus jeune de la compétition avec 23 ans de moyenne d’âge, mais cela ne l’empêche pas de placer la barre haut. "Quand tu atteins un Final Four, tu peux te montrer ambitieux. Nous visons la finale. Personne ne nous attendait ici mais on a démontré que notre philosophie collective pouvait déjouer les pronostics. Nous devons bien sûr respecter nos adversaires mais surtout croire en nos qualités. Nous avons été compétitifs dans tous les matchs depuis le début. Nous grandissons ensemble depuis presque deux ans et cela se sent sur le terrain."
Et lorsque tenerife a été désigné comme adversaire des Giants en demi-finale, nous avions évoqué un tirage compliqué. Roel Moors est de cet avis aussi. "Tenerife est sans doute l’équipe la plus expérimentée du tournoi. Sept joueurs présents lors du sacre décroché par le club en Champions League il y a deux ans font encore partie du noyau actuel. C’est dire la dose d’expérience à laquelle nous devrons faire face."
Et lorsqu’on lui demande si les 60 matchs officiels déjà joués par les Giants cette saison pourraient être préjudiciables au niveau de la fraîcheur, le coach anversois rétorque : "Dans une telle ambiance, croyez-moi, les joueurs ne sentiront pas la fatigue physique. En revanche, on risque d’accuser le coup après avec notre calendrier chargé."
"Sur un match, tout est possible"
Maxime De Zeeuw a déjà affronté tous les clubs présents au Final Four.
Un joueur belge a la particularité, en plus d’avoir porté la vareuse des Giants, d’aussi avoir évolué dans les trois championnats étrangers représentés lors de ce Final Four. Maxime De Zeeuw a donc déjà affronté les clubs présents dans la Métropole belge à plusieurs reprises dans sa carrière. L’international belge de 32 ans, qui évolue cette saison à Obradoiro en Espagne, nous en a dit plus sur les concurrents du Final Four.
"Tenerife est très fort collectivement"
"Tenerife a fait une très grosse première partie de saison. Depuis leur participation à la Coupe du Roi en Espagne, leur rendement a quelque peu diminué sauf sur la scène européenne. Mais cela reste une équipe extrêment forte collectivement. La cohésion est sans aucun doute leur plus grosse arme. Chacun connaît son rôle à l’image de Pierre-Antoine Gillet (NdlR : son coéquipier chez les Belgian Lions) qui fait son travail en sortant du banc. Tactiquement, cette équipe est aussi très bien coachée. La tâche s’annonce difficile mais sur un match les Giants sont tout à fait capables de l’emporter. C’est presque du 50-50."
"Bamberg possède un 5 de base talentueux"
"L’équipe a pas mal changé depuis mon passage en Allemagne. Au moment où j’ai affronté Bamberg, le club était en Euroleague et évoluait un cran plus haut que maintenant et n’a plus le même calibre actuellement. Mais le cinq de base reste très costaud avec un joueur comme Tyrese Rice en tant que maître à jouer. À l’intérieur du jeu, Augustine Rubit représente une grosse menace également. Tandis que des joueurs comme Zizis et Hickman possèdent une grosse dose d’expérience et un passé en Euroleague."
"À Bologne, ça aurait été un enfer"
"Il y a énormément de talents individuels au sein de l’équipe de Bologne avec plusieurs joueurs capables de mettre le feu. Des gars comme Mario Chalmers ou Kevin Punter peuvent changer un match. Et ils sont coachés par un grand du basket : Aleksandar Djordjevic. C’est un club de tradition en Italie suivi par beaucoup de supporters fanatiques. Si le Final Four avait eu lieu dans leur salle, ça aurait été un enfer pour leurs adversaires. Mais toutes les équipes ont leurs chances dans ce genre de rendez-vous."
Programme
Vendredi (demi-finales)
18h30 : Bologne (Ita) - Bamberg (All)
21h15 : ANVERS - Tenerife (Esp)
Dimanche
15h00 : petite finale
18h00 : finale
Les clubs belges dans l'histoire européenne
1. Standard et Malines : les précurseurs
Bien évidemment, Anvers n’est pas la première équipe belge à atteindre le dernier carré d’une coupe d’Europe. Et le précurseur en la matière, c’est le Standard, en 1969, qui a atteint la demi-finale de la coupe des Champions de l’époque. Quatre ans plus tard, en 1973, c’était au tour de la grande équipe de Malines d’arriver en finale de la coupe Korac. Une finale qui s’est jouée en aller-retour avec une victoire 94-85 à l’aller et une lourde défaite des Malinois au retour à Pallacanestro Cantù (106-75).
2. Ostende : le plus capé
Le BCO est sans conteste l’équipe qui a le mieux performé en coupe d’Europe. On retiendra cette demi-finale de coupe Korac en 1999 avec un certain Jean-Marc Jaumin à la mène, lui qui quittera les Côtiers quelques années plus tard pour rejoindre Mons et ensuite endosser le costume de coach. C’est d’ailleurs en tant qu’entraîneur qu’il mènera le BCO jusqu’à la troisième place de l’EuroChallenge en 2011. Au terme d’un match à suspense et d’une prolongation, les Ostendais arrachaient finalement la troisième place en venant à bout de Saint-Pétersbourg (92-94). Une compétition remportée par Novo Mestro. Enfin, plus proche de nous encore, en 2017, Ostende terminait également dans le dernier carré de la coupe d’Europe Fiba, remportée par Nanterre. À noter qu’il n’y a pas eu de match pour la troisième place cette année-là.
3. Ypres : la surprise du chef
En 2001, Ypres a bien failli s’offrir une incroyable finale de la coupe Korac. Mais pour cela, en demi-finale, il fallait encore venir à bout des Yougoslaves de Vrsac. Malheureusement pour les hommes d’Eddy Casteels, la défaite de douze points au match aller était trop importante et les Yprois n’ont pas réussi à rejoindre Malaga en finale. Une équipe espagnole qui s’est imposée dans le sillage d’un certain… Jean-Marc Jaumin !
4. Mons : à un point près !
Les Montois ont, jusqu’à présent, été l’équipe belge la plus proche de remporter un titre sur la scène européenne. C’était en 2008 en Eurocoupe. Après n’avoir fait qu’une bouchée de l’équipe hôte du Final Four, les Chypriotes de Limassol (70-55), les Renards n’étaient plus qu’à 40 minutes du Graal. Mais pour ça, il fallait encore passer un obstacle letton : celui de Riga. Si dans un premier temps, les Montois ont couru derrière le score, dans le sillage d’un bon Ben Ebong et d’un Nate Reinking affûté, Mons recollait au score et prenait même la tête à l’entame du money-time. Le sacre tendait les mains aux Montois qui, finalement, échouaient d’une petite unité (63-62) et loupaient une consécration européenne sur le plus petit écart.
5. Anvers : les premiers ?
Ce week-end, les Giants ont donc l’occasion d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du club mais également de la Belgique tout en vengeant les équipes précitées qui ont atteint le même stade de la compétition sans pour autant avoir la chance de soulever le trophée. À la maison, les protégés de Roel Moors ont toutes les cartes en main pour y arriver même si ce ne sera pas facile face à Tenerife dans un premier temps. Mais avec des joueurs comme Lee, Bako ou encore Tate, tout est possible. Surtout qu’ils seront poussés par 17 000 personnes acquises à leur cause.