Dario Gjergja, nouveau coach des Lions se confie: "La Belgique, c’est mon pays !"
Nouveau coach des Lions, Dario Gjergja se confie sur son amour pour la Belgique
- Publié le 13-09-2018 à 07h09
- Mis à jour le 13-09-2018 à 07h52
Nouveau coach des Lions, Dario Gjergja se confie sur son amour pour la Belgique Il y a quelques semaines, Dario Gjergja, l’actuel entraîneur du septuple champion de Belgique ostendais, prenait la place d’Eddy Casteels à la tête des Lions. "Il m’a beaucoup aidé et j’ai énormément de respect pour lui. Quand on reste treize ans à la tête de la sélection nationale, c’est qu’il y a une bonne raison et qu’il a fait du bon travail." Rencontre avec le nouveau sélectionneur.
Quelle a été votre première réaction quand vous avez appris que vous étiez nommé coach de l’équipe nationale belge ?
"C’est un grand honneur pour moi surtout que ça fait plus de dix ans que j’habite ici. Pouvoir représenter son pays, c’est le top pour tous les coaches mais cela représente également de grosses responsabilités car il sera important d’avoir de bons résultats."
L’équipe nationale, vous y pensiez avant ?
"Je n’ai jamais voulu sauter dans les chaussures de quelqu’un d’autre et ce n’est pas comme ça que je vois les choses. Avant, je n’y avais jamais vraiment pensé mais je suis honoré d’avoir reçu cette belle opportunité et c’est une belle preuve de confiance de la part de la fédération."
Vous êtes en Belgique depuis plus de dix ans. On peut dire que la Belgique est votre deuxième pays de cœur après la Croatie ?
"Je me sens complètement belge. La Belgique, c’est mon premier pays. Je ne passe peut-être que treize jours par an en Croatie, donc la Belgique, c’est bien mon pays."
Et qu’est ce qui vous plaît ici ?
"Franchement, j’aime tout en Belgique. Mais le plus important, c’est qu’on peut avoir une vie normale. J’ai l’occasion de passer du temps en famille dans un environnement normal et c’est ça qui me plaît le plus."
Vous avez tout gagné avec Ostende, quelles sont vos motivations avec les Lions ?
"Je veux aussi gagner tous les matches. C’est pour ça qu’on fait du sport non ? Au niveau de l’équipe, il faut faire en fonction des disponibilités mais tous les gars qui sont là le méritent."
Outre les nombreux anciens Ostendais qu’on retrouvera sur le terrain, est-ce que le style de jeu qui sera proposé sera similaire à celui des Côtiers ?
"Je l’espère. Pour moi, en équipe nationale, il n’y a pas de raison d’avoir un joueur qui joue plus de 30 minutes par match vu que tous les meilleurs joueurs sont là."
Être coach de l’équipe nationale et coach d’Ostende, c’est le même travail ?
"Pas du tout. L’impact que l’on peut avoir sur les joueurs est totalement différent. Par exemple, ici, en dix jours, on doit apprendre à se connaître, se préparer pour le match et analyser nos adversaires. Tout doit être fait en même temps alors qu’en club, tu travailles pendant dix mois avec les joueurs et tu peux avoir un impact sur eux quotidiennement. Le travail est donc complètement différent."
Comme un air d’Ostende dans l’effectif des Lions
De nombreux joueurs sont passés par la Côte avant d’exploser à l’étranger
Quel est le point commun entre Khalid Boukichou, Pierre-Antoine Gillet, Jean Salumu, Quentin Serron, Elias Lasisi ou encore Vincent Kesteloot et Tim Lambrecht, outre le fait qu’ils sont en équipe nationale ? La réponse est simple : ils sont tous passés (ou sont encore) entre les mains de Dario Gjergja à Ostende. Une véritable colonie dédiée au succès, qui s’exporte parfaitement et qui met également en exergue les talents de formateur du nouveau sélectionneur national. "Je suis plus que fier de voir leur réussite, sourit Dario Gjergja. Pour moi, le coaching, ce n’est pas seulement avoir de bons résultats sur le terrain. Ceux qui pensent ça se trompent. Par contre, voir des gars s’épanouir, former des familles, avoir des enfants, comprendre le jeu, travailler dur et réussir, ça me parle. Quand je vois leur réussite, je suis fier du travail que j’ai pu accomplir avec eux et c’est un peu comme si moi aussi j’avais réussi quelque chose."
Au final, les joueurs qu’il connaît le moins actuellement, c’est Manu Lecomte et Noé Botuli. "Pour moi, c’est aussi très important d’avoir des jeunes talents lors de chaque fenêtre internationale. C’est pour cette raison que j’ai fait appel à Noé par exemple. Mais la prochaine fois, ça pourrait être un jeune d’Anvers, pourquoi pas ?"
Et pas question de déforcer un adversaire en championnat en sélectionnant tous ses joueurs en équipe nationale. "Je me vois mal prendre par exemple cinq gars d’Anvers alors qu’ils ont un match important pour la qualification en Coupe d’Europe, avoue le coach ostendais. Avec le coach Moors par exemple, on discute beaucoup, et il n’y a aucune animosité entre nous du fait que je suis l’entraîneur de l’équipe nationale mais également le coach d’Ostende. Ce qu’on fait avec les Lions, c’est pour le bien du pays, et on travaille tous en parfaite collaboration."
Six joueurs chez les Lions sont… sans contrat !
L’arrivée de Dario Gjergja coïncide aussi avec le retour de Boukichou dans l’effectif
C’est un fait certain : les Lio ns ne manquent pas de qualité au sein de leur effectif. Mais pourtant, à y regarder de plus près, la moitié de l’équipe est actuellement… sans club ! En effet, des joueurs comme Khalid Boukichou, Pierre-Antoine Gillet, Jonathan Tabu, Amaury Gorgemans ou encore Manu Lecomte et Ioann Iarochevitch attendent encore de parapher ce précieux contrat en vue de la saison prochaine.
Faut-il s’inquiéter de cette situation assez étonnante ? "Au final, pour les Lions, c’est peut-être mieux comme ça, sourit Dario Gjergja. S’ils avaient été en club, ils n’auraient pu être présents que quelques jours avec nous. Ici, ils n’ont pas des coaches qui les sonnent tout le temps pour savoir où ils sont et ce qu’ils font."
Ce qui est certain, c’est que le sélectionneur national ne s’inquiète pas trop pour le sort de ses joueurs. "Que ce soit Jonathan, Khalid, Pierre-Antoine, Amaury ou Ioann, je suis certain qu’ils vont trouver un club prochainement. Quant à Manu Lecomte, il va certainement aller tenter sa chance en G-League pour peut-être arriver enfin en NBA."
En tout cas, Dario Gjergja ne leur dirait pas non à Ostende. "J’aimerais bien tous les avoir chez moi, mais ce n’est pas possible", sourit-il.
Et parmi ces joueurs, on notera le retour en équipe nationale de Khalid Boukichou. Même si cela n’a jamais été ouvertement déclaré, il semblait bien y avoir un " problème" entre le pivot et l’ancien coach national, Eddy Casteels. "Personnellement, je n’ai jamais entendu parler de ça. Quand on est sélectionneur national, il faut faire des choix en fonction des joueurs disponibles et des adversaires. La situation ici fait que Kevin Tumba est blessé, et on choisit les meilleurs joueurs disponibles, ce qui est le cas avec Khalid."
"Comment ne pas être fier de Quentin ?"
Ce n’est un secret pour personne : la relation entre Quentin Serron et Dario Gjergja dépasse les frontières d’un terrain de basket. Alors quand son ancien poulain a décidé cet été de rejoindre Strasbourg, ce n’était pas sans compter sur les bons conseils de son ancien mentor. "On a eu un lunch pour en discuter , avoue le Croate. Je lui ai conseillé d’y aller sans aucune hésitation."
Et malgré d’autres offres d’Espagne notamment, l’ancien meneur du BCO a donc pris la direction du club coaché par Vincent Collet, également sélectionneur… de l’équipe de France depuis de nombreuses années. "S’il est arrivé là, c’est grâce à ses qualités sur le terrain mais également humaines. Il a pris la bonne décision car on lui offrait un contrat de deux ans. Pourquoi aller en Espagne sans savoir de quoi l’avenir sera fait alors qu’on lui propose une belle offre dans une superbe équipe en France ? De plus, il gagnera certainement plus d’argent à Strasbourg qu’en Espagne. Quand une opportunité s’offre à vous, il faut la saisir car on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir. Ce qui est certain, c’est que chaque succès dans la vie de Quentin, je le prends pour un succès pour moi et je suis très fier de lui."