Bavcevic, le nouveau coach du Spirou, joue déjà gros: "Ce qui m’a séduit à Charleroi? Le challenge!"
Le nouveau coach du Spirou se livre à quelques heures de sa première grosse échéance avec les Carolos en quart de finale de la Coupe de Belgique face à Mons.
- Publié le 07-12-2018 à 07h24
- Mis à jour le 07-12-2018 à 10h08
Le nouveau coach du Spirou se livre à quelques heures de sa première grosse échéance avec les Carolos en quart de finale de la Coupe de Belgique face à Mons. Ce soir, Niksa Bavcevic, le nouveau coach du Spirou, joue déjà gros dans ce choc wallon face à Mons en quart de finale de la Coupe de Belgique. "Charleroi a gagné facilement il y a quelques semaines et le risque, c’est que les joueurs pensent que ce sera facile. Mais on sait très bien que ce ne sera pas le cas car Mons va changer son approche et en Coupe de Belgique, on n’a pas droit à l’erreur." Rencontre avec celui qui doit ramener cette poigne qu’attendent les dirigeants sur le banc carolo.
Après 14 ans, ça fait quoi d’être de retour en Belgique ?
"Ça me fait plaisir même si d’un côté, je suis toujours resté car j’ai continué de suivre le championnat. Je connais encore beaucoup de monde mais c’est vrai que ça n’a pas été facile de quitter la situation confortable dans laquelle je me trouvais en Suisse."
Justement, pourquoi avoir choisi cette aventure risquée à Charleroi ?
"Le challenge ! Je suis accro au basket. Pour certains c’est l’alcool ou le tabac. Pour moi, c’est le basket. D’ailleurs, mes parents n’étaient pas contents que je choisisse le basket. Mais je suis heureux car je fais ce que j’aime et peu de personnes peuvent en dire autant. J’ai encore faim de basket et à Charleroi, j’ai trouvé le challenge que je cherchais. Le club n’a pas gagné grand-chose ces dernières saisons et il a envie de revenir sur le devant de la scène."
À quel style de jeu peut-on s’attendre ?
"J’ai un credo : la collectivité. Ce dont je suis fier, c’est que ces dernières années, mon équipe était à chaque fois la meilleure dans deux secteurs du jeu : le rebond et les assists. Le rebond signifie qu’on travaille bien en défense et les assists prouvent que l’assemblage des joueurs est bon."
La direction avait fixé des objectifs élevés à Brian Lynch : un titre en Belgique. Qu’en est-il pour vous ?
"On n’a pas parlé d’objectif car tout le monde sait que la situation est compliquée. Personne ne m’a parlé de titre. Personnellement, j’ai deux objectifs : faire de notre mieux avec notre effectif et remplir le Spiroudôme."
Justement, que pensez-vous de l’effectif ?
"Il y a beaucoup de talent et sans sous-estimer personne, avec Ostende et Anvers, on possède l’une des équipes les plus fortes du championnat."
Dernière chose : le tempérament chaud de Niksa Bavcevic, il s’est calmé ?
"Je dirais que je ne suis plus le même. Je suis plus calme mais à l’intérieur, j’ai toujours mon tempérament. Avec l’âge, on apprend à avoir une approche différente de certaines situations."
"Beaucoup de respect pour Dario Gjergja"
Si Niksa Bavcevic est arrivé au Spirou, c’est pour remporter des titres mais pour cela, il faudra mettre fin à l’hégémonie ostendaise en Belgique. Une équipe du BCO qu’il respecte énormément. "Déjà à l’époque, l’organisation était très bonne. J’ai beaucoup de respect pour Dario Gjergja. Ce qu’il fait avec Ostende, c’est incroyable. Le rêve de chaque club, c’est de trouver son Guy Roux ou son Alex Ferguson. Avoir une telle longévité, c’est exceptionnel."
Pour le nouveau coach carolo, l’autre clé de la réussite du BCO, c’est Dusan Djordjevic. "Il a apporté une autre approche du meneur de jeu. Il a prouvé qu’il n’était pas important d’être explosif ni d’être un grand scoreur pour avoir un impact sur le jeu. En fait, ce qui fait la force d’Ostende, c’est son travail dans la continuité et en Europe, c’est très rare !"
Sa période pépine: "Pepinster, ça reste une plaie ouverte pour moi !"
Il y a quelques années encore, Pepinster tenait le haut de l’affiche. C’était l’époque Bavcevic mais depuis, le club a disparu des parquets de D1. "Quand je vois ça, c’est une plaie ouverte pour moi. Je suis très touché et triste par la disparition d’un club comme Pepinster." Un sentiment compréhensible quand on sait jusqu’où le technicien croate les a menés. "J’y ai commencé ma carrière en Belgique, on a remporté la Supercoupe et on a participé à la Coupe d’Europe. Il y avait une ambiance incroyable et il ne faut pas oublier qu’on a sorti des joueurs comme Dimitri Jorssen, Kris Sergeant, Sacha Massot, Guy Muy et Axel Hervelle. Des joueurs qui ont donné le ton en Belgique pendant des années et qui prouvent que le centre de formation à Pepinster était exceptionnel. Ça me fait très mal de parler de ce club après ce qu’il s’est passé et je pense que Pepinster manque au basket belge. Avec sa philosophie et ses supporters qui mettaient une ambiance incroyable, le basket belge était bien plus fort avec Pepinster."
Sa période montoise: "Mons restera toujours spécial..."
Si ce soir Niksa Bavcevic affronte Mons, il n’a pas oublié qu’il a été le premier à ramener un trophée (Coupe de Belgique) à la mons.arena. "Ce sera toujours spécial pour moi. Je ne pourrai jamais oublier cette finale face à Charleroi. Il y avait une ambiance incroyable et le groupe qu’on avait formé était exceptionnel." Et sur le terrain, le coach croate avait aussi eu l’audace de lancer quelques (très) jeunes joueurs belges. "Lorenzo Giancaterino avait 16 ans, Niels Marnegrave 17 et Alex Libert 15. À l’époque, c’était encore des gamins et ils ont bien évolué dans leur carrière respective." Sans oublier de saluer le manager montois, Thierry Wilquin. "C’est un très grand Monsieur et un manager phénoménal. L’organisation du club était tout simplement impeccable." Et l’histoire d’amour avec Mons n’est pas terminée puisque Niksa Bavcevic est encore en contact avec quelques supporters. "Il y en a 4-5 avec qui je parle encore régulièrement. Notre relation est exceptionnelle et Mons restera toujours une équipe particulière à mes yeux."
"Hervelle ? Le meilleur joueur belge de tous les temps !"
De retour en Belgique, Niksa Bavcevic retrouve un certain Axel Hervelle qu’il avait lancé en D1 à Pepinster alors qu’il n’avait que 18 ans. "Axel était en 4e ou 5e division et à 18 ans, j’en ai fait mon capitaine à Pepinster. À l’époque, certains m’ont pris pour un fou."
Une incroyable intuition pour le coach croate même si tout ne s’est pas passé comme il l’aurait voulu. "J’ai l’impression de ne pas avoir fini mon travail avec Axel. Il a fait son choix de partir et moi, j’étais en conflit avec les dirigeants de Pepinster qui ont réalisé ce transfert dans mon dos. J’ai trouvé cette manière de faire peu correcte et c’est pour ça que j’étais très fâché."
Mais cette rancœur, elle est oubliée et Niksa Bavcevic manque de superlatifs pour décrire la carrière de celui qu’il a lancé en D1 il y a 17 ans. "Il a eu une carrière exceptionnelle et c’est tout simplement le meilleur joueur belge de l’histoire. C’est une personne charismatique et son éthique de travail est phénoménale. C’est un grand Monsieur du basket et si l’équipe nationale a augmenté son niveau, c’est grâce à lui car il a pris la sélection sur ses épaules. C’est avec beaucoup de plaisir que je le retrouve ici à Charleroi dont il est une pièce importante sur le terrain mais aussi en dehors."