Coach viré : À la Real "la sauce ne prenait pas"
La direction du club s’est séparée ce mardi d’Anthony Petaccia.
- Publié le 05-12-2018 à 11h37
- Mis à jour le 05-12-2018 à 11h40
La direction du club s’est séparée ce mardi d’Anthony Petaccia.
Lundi soir, le comité sportif de la Real s’était réuni pour discuter de la lourde défaite subie dimanche face à Rebecq, 0-6, par son équipe fanion. Une défaite qui a fait tache. "Nous attendions un électrochoc en nommant Anthony Petaccia et il n’y en a pas eu", déplorait Claude Buydens, le responsable de la communication de la Real. "Le deal n’a pas été rempli."
Le deal ? C’était de prendre un maximum de points. Anthony Petaccia a été jugé sur cinq rencontres. "Il y a les résultats mais aussi la façon dont il a géré le groupe. On peut le dire : la sauce ne prenait pas avec les joueurs. Le match de ce dimanche en a été la preuve : c’était la débandade. Nous ne nous améliorons pas. Nous régressons."
On peut aussi se demander si la longue suspension d’Anthony Petaccia n’a pas pesé dans la balance. "Non ! Nous savions qu’il était suspendu. Bon, d’accord, pas aussi longtemps mais il pouvait de toute façon coacher à un mètre du banc." Alors, la Real a posé un acte fort : Il s’est séparé de son second entraîneur cette saison. Et cette fois, elle a choisi une personne en interne pour prendre la succession du Carolo. Et pas n’importe qui puisque c’est Denis Dehaene himself, le manager du club, qui prend les commandes de l’équipe première.
"Cette option s’est affirmée à nous", explique Claude Buydens. "Dans notre situation, il fallait trouver une solution en interne. C’était la meilleure chose à faire. Denis Dehaene connaît le groupe. Le groupe le connaît aussi. Et il l’apprécie. Avec sa nomination, nous n’aurons pas besoin d’un temps d’adaptation. Il pourra directement lancer l’équipe."
Reste à voir si l’Acrenois pourra prendre les points qui, pour l’instant, se refusent à la Real. Car les mauvais résultats du club fusionné sont aussi une preuve d’un manque de qualité dans le noyau. "Nous sommes conscients qu’il s’agit aussi d’un manque de qualité dans le groupe. Tout ce qui nous arrive aujourd’hui, c’est une faute collective. Nous ne nions pas notre faute, ni celle des joueurs. Eux aussi doivent se conscientiser."
La Real ne s’est pas mis trop de pression pour la suite de la saison. "Si nous devions descendre en D3, cela ne sera pas une catastrophe. Mais nous sommes des compétiteurs et nous espérons toujours nous maintenir."
"Deux coaches que l'on brise"
Le capitaine Vinny Mayele a honte de la situation actuelle de la Real. Dimanche, pour la venue de Rebecq, Vinny Mayele n’était pas sur le terrain. Il était suspendu. "J’ai assisté à la rencontre, enfin, à la déroute depuis la tribune", explique le capitaine. "À la fin du match, j’ai été trouver les supporters pour discuter avec eux. J’avais honte de la situation dans laquelle nous sommes. Mais nous ne devons pas tout remettre en cause."
Et donc, ne pas remettre en cause le travail de l’entraîneur ? "Pour moi, le souci, ce n’est pas l’entraîneur. Peut-être que son extrasportif a joué dans la décision du comité mais je n’ai pas ressenti particulièrement un malaise avec le groupe. Il avait amené du punch dans l’équipe. Il savait gueuler quand il fallait gueuler mais c’était bon selon moi. Et dans la théorie, on voyait qu’il maîtrisait ce qu’il faisait."
Ce qui fait mal à Vinny Mayele, c’est que deux personnes ont été virées à cause du groupe. "Nous avons une grande part de responsabilités dans ce qui nous arrive aujourd’hui. Il faut que les gars comprennent que nous venons de briser le parcours de deux coachs car après Grégory Vandenbulcke, c’est Anthony Petaccia qui se retrouve sans club à cause de nous. Personnellement, cela me choque un peu."
Malgré tout, Vinny Mayele comprend la décision du club. "J’ai discuté avec Denis De haene, alors manager du club. Lui n’était pas spécialement satisfait de ce que le coach apportait au groupe. Je peux comprendre parce qu’il n’y a pas eu d’électrochoc. Mais il y avait tout de même du positif. Nous avons été chercher un point face à de belles équipes. Comme le prouve le point pris face aux Francs Borains. Nous sommes revenus par deux fois au score. C’est la preuve qu’il y a du caractère et de la qualité."
"Surpris sans l'être"
Anthony Petaccia a pris la nouvelle de son licenciement avec philosophie. "Je ne comprends pas trop… Enfin, j’ai été surpris sans vraiment l’être. Quand j’ai été engagé par le club, j’ai appris qu’ils avaient déjà voulu gérer certains entraînements en interne en semaine. Ils ont toutefois voulu essayer autre chose avec moi mais cela n’a pas marché."
Les raisons sont multiples. Mais la première qui vient à l’esprit d’Anthony Petaccia est simple : "Il a manqué une victoire. Tout simplement. Nous avions réalisé quelques petits miracles avec l’Olympic et les Francs Borains. Mais ce 0-6 face à Rebecq aura été de trop."
Cette défaite aussi peut s’expliquer selon Anthony Petaccia. "J’avais un noyau de 18 joueurs à ma disposition. Là, il me manquait cinq titulaires à part entière. Comment voulez-vous faire un résultat." Anthony Petaccia ne le dira pas mais le manque de qualité dans le groupe a précipité sa chute.
Cette saison n’aura pas été de tout repos pour Anthony Petaccia qui aura été viré de Binche et de la Real et qui a pris onze matchs de suspension. "Cette fin d’année 2018 est loin d’être bonne. Mais j’en tire que des enseignements. Cette situation va me faire grandir. Et puis, tout va si vite dans le football. Dans un sens comme dans l’autre."