Guillaume Deneffe: "Gommer l’échec de mon père"
Le Houyetois jouera la gagne dimanche sur Olne-Spa-Olne (70 km), classique du trail belge.
- Publié le 21-11-2019 à 08h17
- Mis à jour le 22-11-2019 à 12h13
Le Houyetois jouera la gagne dimanche sur Olne-Spa-Olne (70 km), classique du trail belge.
Onze trails en Belgique cette année. Bilan : neuf victoires et une 4e place au championnat national, derrière Bucci, Remacle et Carabin. Guillaume Deneffe a clairement été l’un des hommes en vue en 2019.
Dimanche, Guillaume vit à Liège depuis quelques mois. "Suite à une séparation, dit-il. J’en ai profité pour me rapprocher de mon lieu de travail, l’aéroport de Liège. J’y travaille de nuit à la maintenance de la flotte Fedex." Il disputera pour la première fois Olne-Spa-Olne. 70 km dans un profil typé ardennais (2 500 m de D +). Un gros morceau qui, depuis plus de 20 ans, fait partie des courses qu’il fait bon avoir à son palmarès.
"Ce sera mon dernier objectif de l’année", explique celui qui reste sur deux victoires impressionnantes lors de joggings de sa nouvelle province. "Après, repos et préparation d’une saison 2020 pour laquelle j’ai coché les 128 km de la Transgrancanaria, le marathon de Londres, les championnats de Belgique sur long, les 50 km de l’Eiger Trail et, enfin, l’UTMB, si je suis tiré au sort…"
Si tout se met bien en place, il s’agira d’une année bien chargée, avec quelques belles sorties typées "montagne". C’est que le gaillard aime cela. Sans doute l’effet "mimétisme" paternel. Son papa, Philippe, est un ultra-traileur qui a disputé, entre autres, trois UTMB.
"En 2016, il avait dû abandonner au km 85 de la TDS, course du programme UTMB, se souvient Guillaume (36 ans). J’ai eu comme un déclic. C’est là que j’ai pris la décision de me lancer sur le long. Comme pour gommer cet échec. Je courais depuis 2014 et j’étais en préparation à ce moment-là du marathon de Berlin (2h33’ tout de même). Lorsque moi-même j’ai couru en 2018 la TDS (35e sur un total de 1 600 coureurs), je me souviens de l’émotion de mon père lorsqu’il m’a vu passer à l’endroit où lui-même avait abandonné deux ans auparavant."
Depuis, Guillaume Deneffe a encore grandi dans l’ultra-trail. Après avoir souffert des quadriceps, il a travaillé en salle pour les renforcer. "On ne passe pas du jour au lendemain du marathon à l’ultra, raconte-t-il. Il faut que le corps s’adapte. Sinon, si on veut forcer les étapes, on se blesse. Je l’ai appris à mes dépens fin 2018, avec une usure prématurée du cartilage de la rotule diagnostiquée."