Olivier Suray de retour au Tondreau dimanche: "J’avais prédit ce qui est arrivé au RAEC Mons"
Actuel entraineur du RCS Brainois, Olivier Suray revient pour nous sur sa période au RAEC Mons en D1 alors qu'il affrontera Quévy-Mons dimanche.
- Publié le 05-10-2018 à 07h00
- Mis à jour le 05-10-2018 à 17h16
Actuel entraineur du RCS Brainois, Olivier Suray revient pour nous sur sa période au RAEC Mons en D1 alors qu'il affrontera Quévy-Mons dimanche.
Depuis qu’il a quitté le RAEC Mons en juin 2005, Olivier Suray n’est plus jamais revenu au Stade Tondreau en tant qu’acteur du jeu. Dimanche après-midi, ce sera donc une première avec sa formation du CS Brainois et ce retour ne lui rappelle pas forcément que des bons souvenirs.
Même si son histoire avec l’Albert ne se résume pas à l’épisode du Nutella (voir par ailleurs), elle ne fut pas un long fleuve tranquille, loin de là.
"Ça va me faire quelque chose quand je vais rentrer dans ce stade mais c’est surtout de le voir vide et à ce niveau-là. À cause de Sergio Brio, mon histoire à Mons est devenue extraordinaire. Pourtant, des gens extraordinaires, il y en avait là-bas. Mais ils n’avaient pas le niveau pour pouvoir perdurer au plus haut niveau et comme le président a souvent eu la fâcheuse habitude de mal s’entourer…"
Débarqué dans la foulée de la montée historique en D1, Suray avait pourtant connu une première saison 2002-2003 pleine de promesses.
"On avait fini 6e ou 7e sous les ordres de Marc Grosjean, mais dès les premières semaines de la saison suivante, j’ai senti que le président voulait changer les bases. Je l’ai rencontré à son bureau à Bernissart et je l’ai prévenu qu’en virant Grosjean, il allait jeter de l’eau bouillante sur de la glace. Mais c’est bien connu que si on veut réussir dans un club de foot, il faut que chacun reste à sa place."
Et Sergio Brio est donc arrivé…
"Un sociopathe et un type totalement incompétent sur le plan du foot. Grosjean avait tout fait pour professionnaliser le club et ils ont pris un gars qui avait peut-être joué à la Juve mais qui n’avait jamais entraîné avant. Et qui n’a d’ailleurs plus entraîné après."
Quand l’Italien a été débarqué une année plus tard, Daerden est arrivé. Et le gars d’Ham-sur-Heure vivait ses derniers mois dans le chef-lieu du Hainaut. Et sur un terrain de foot !
"Ils ont pris un très bon entraîneur mais un très mauvais coach. J’ai été T2 lors des quatre derniers matches mais tout était dit. À la fin de la saison, je souffrais d’une double hernie cervicale, que j’ai d’ailleurs toujours. J’ai donc arrêté. Triste parce que le club descendait en D2. Mais je n’étais pas vraiment surpris. Pas plus que je ne l’ai été quand le club a disparu. Parce que j’aimais beaucoup le président Leone mais il a rarement su s’entourer."
L'affaire du Nutella: “Je voulais en venir aux mains”
Suray et Nutella, deux noms à jamais liés au Tondreau Avec le recul, c’est tout de même une histoire ahurissante mais à l’époque, on n’était pas plus étonné que ça tant la vie au RAEC Mons était ubuesque. S’il a disputé trois saisons et 66 matches sous le maillot montois, c’est peut-être celui qu’il n’a pas disputé le 18 septembre 2004 qui reste le plus dans les mémoires. Il avait été évincé en dernière minute face au Sporting de Charleroi pour une sombre affaire de… Nutella.
“Il ne se passait rien de spécial par rapport à d’habitude et avant de prendre mon repas normal, j’ai mangé un morceau de baguette avec une cuillère à café de choco. Comme on le faisait depuis des années. De sa hauteur, Brio m’a dit que c’était interdit mais j’ai continué à manger. Il a décidé de ne pas me faire jouer le soir même, arguant qu’on avait été battus la semaine précédente et que j’avais été mauvais. Mais sur toutes ses feuilles, je figurais dans le onze et j’ai simplement été rayé au bic.”
Et là, on a frôlé un incident plus grave encore.
“J’étais la dernière grosse tête du vestiaire après qu’ils aient évincé des gars comme Joly, Rivenet ou Ciobotariu. J’étais déjà honteux d’avoir pris le brassard à un garçon comme Liviu. Je n’aime pas l’injustice, ni pour moi, ni pour les autres. J’ai pété un câble et je voulais en venir aux mains avec lui. C’est ce qui se serait passé si on ne s’était pas mis entre nous.”
Et comme la Belgique est le pays du surréalisme, Suray était versé dans le noyau B quatre jours plus tard, pour réintégrer le groupe principal… deux jours plus tard, retrouvant du même coup son brassard.
“C’est le président qui m’a imposé. Il m’a demandé ce que je voulais et j’ai dit : jouer dimanche et être capitaine. J’ai accepté de reconnaître mon erreur, mais seulement sur la forme et pas sur le fond.” Brio partira quelques semaines plus tard, mais le ressort était cassé…
“Quévy-Mons a la pression”
Celui qui aura roulé sa bosse aux quatre coins de la Wallonie et à Bruxelles reviendra donc sans véritable nostalgie. “Les délégués et les dirigeants ont changé. Je ne connais pas du tout l’entraîneur adverse. Franchement, je vois plus cette rencontre comme un match de gala pour mes joueurs. Jouer dans un stade de D1, ça n’arrive pas toutes les semaines. Sans oublier qu’il y a cinq ou six ans, on était encore en P2. Mais donc, rien d’émotionnel pour moi.” Comme pour chaque adversaire, le T1 brainois a eu ses infos sur le RAQM. “Défensivement et milieu, c’est assez athlétique. Ils évoluent avec deux attaquants ce qui est assez rare dans cette division. Mais c’est aussi une équipe un peu mise sous pression, vu que son début de championnat n’est pas à la hauteur des ambitions de la direction.” Et une équipe avec pas mal de maturité. “Si on veut monter dans la hiérarchie, on ne peut pas s’appuyer sur dix jeunes sur le terrain. J’en parle d’autant plus facilement qu’on a connu ça à Braine. C’est mieux d’en incorporer progressivement quand les circonstances sont favorables. Quévy-Mons a pas mal de qualités, mais leur problème, c’est que ni Aische, ni Namur, ni Braine n’a l’obligation de monter. Et ce n’est pas leur cas.”