Virgil Vandeput, cinq ans après avoir été aux Jeux de Sotchi: "Mon corps fait un rejet du ski"
Voici cinq ans, jour pour jour, le Tellinois Virgil Vandeput était à Sotchi pour participer aux Jeux olympiques.
- Publié le 15-02-2019 à 15h19
- Mis à jour le 15-02-2019 à 16h01
Voici cinq ans, jour pour jour, le Tellinois Virgil Vandeput était à Sotchi pour participer aux Jeux olympiques. Le Tellinois Virgil Vandeput a tourné définitivement la page du ski. Après avoir pris part aux Jeux de Sotchi en 2014 sous les couleurs d’Israël, il est aujourd’hui passé à tout autre chose. Et s’il est retourné récemment à la montagne, c’était dans un cadre scolaire. Des retrouvailles qui se sont mal passées.
Virgil Vandeput, quel regard portez-vous sur votre expérience aux Jeux olympiques et ce qui a été votre fin de carrière dans la foulée ?
"C’est difficile d’être présent à un grand événement comme celui-là et d’avoir une blessure qui tombe au plus mauvais moment. Mais ça m’a poussé à faire des choses et aujourd’hui, je n’ai aucun regret."
Le choix de quitter complètement le monde du ski n’a donc pas été trop compliqué ?
"Après m’être fait soigner pendant près de six semaines en Israël (NdlR : Virgil possède la double nationalité) , je suis rentré au pays et j’ai décidé de changer de vie. Tout a été très vite et c’est sans doute pour mes parents que ça a été le plus compliqué. Toute ma vie tournait autour du ski et, du jour au lendemain, tout a été fini."
Place à une vie dite plus traditionnelle. Avec des études supérieures…
"En effet. Je suis désormais en Masters à l’UCL pour devenir ingénieur de gestion. J’ai tiré un trait sur ma vie d’avant et récemment, nous sommes allés aux sports d’hiver avec l’école. C’était la première fois que je rechaussais des skis depuis Sotchi. J’ai skié trois jours… et j’ai dû arrêter. Je n’ai plus envie, c’était presque un rejet du corps et de l’esprit…"
Comment peut-on expliquer ça ?
"Sans doute parce que je n’ai jamais connu que la compétition. Et qu’aujourd’hui, je n’arrive pas à uniquement skier sans avoir l’aspect de la compétition en tête."
Au-delà de la pratique, vous avez encore un intérêt pour la discipline via les médias ou les réseaux sociaux ?
"Je ne regarde jamais la TV à vrai dire. Et je ne me suis plus intéressé à ce qui se passe en compétition. Au début, c’était sans doute un refus mais par la suite, c’était tout simplement un manque de temps. J’ai bien vu les résultats des Belges comme Marchand ou Van Den Broecke avec qui j’ai eu l’occasion de skier à l’époque."
Et là encore, aucun regret ?
"Non. Pourtant, certains qui étaient à mon niveau à l’époque sur les Coupe du monde sont devenus de tout bons skieurs, mais je ne les envie pas. Je suis bien où je suis maintenant."
Reconversion sportive: Il joue au volley en N3
Un sportif reste un sportif. Après avoir tourné la page du ski, Virgil Vandeput ne pouvait rester sans rien faire. Fallait-il encore faire un choix. Et c’est vers le volley-ball qu’il s’est tourné. “En période estivale, à côté du travail de la condition physique, je faisais des tournois de beach-volley avec mes amis, explique Virgil. Ç a me plaisait beaucoup et quand je suis revenu en Belgique, que ma blessure n’était plus qu’un mauvais souvenir, mes amis m’ont proposé de jouer avec eux. D’abord à un niveau provincial avant de rejoindre Guibertin où j’évolue en N3.” Et comme on s’en doute, pas question de faire les choses à moitié. “J’ai ce besoin de faire du sport et ici, je m’entraîne entre deux et trois fois par semaine en plus des matchs le week-end.” Une reconversion sportive pour le moins réussie.
“Pas seulement les Jeux Olympiques”
Les Jeux, les Mondiaux ou Israël : sa carrière a été jalonnée de moments sportifs et personnels importants. Les grands moments n’ont pas manqué dans la carrière du Tellinois âgé aujourd’hui de 24 ans. Et ce, même s’il a arrêté relativement tôt. Son plus haut fait d’arme fut sans doute les Jeux olympiques de Sotchi. “Mais ça serait un peu réducteur de résumer ma carrière aux JO, s’empresse de préciser Virgil. Ça reste évidemment un moment particulier, un rêve pour beaucoup de sportifs. Et même s’il y a eu cette blessure, j’en garde évidemment un grand souvenir. Mais je retiens aussi deux autres grands moments : à savoir les championnats du monde à Garmich-Partenkirchen et à Schladming.”
Dans un premier temps, Virgil Vandeput espérait pouvoir revenir rapidement dans le parcours après sa blessure et repartir de plus belle sur le grand cirque blanc.
“Je m’étais fixé la Coupe du monde à Beaver Creek aux États-Unis, explique-t-il. J’ai bossé à raison de huit heures par jour pendant plusieurs semaines au centre de revalidation en Israël. Ce n’était pas évident. Moralement mais aussi au niveau de la douleur. Et les choses ne se sont pas arrangées comme je pouvais l’espérer. Je suis rentré au pays parce que ma famille me manquait et c’est à ce moment-là que j’ai pris ma décision d’arrêter.”
S’il ne faisait partie de l’équipe nationale israélienne que depuis quelques mois, c’est surtout au niveau de ses parents que l’annonce de la décision a été la plus compliquée à faire admettre.
“Je n’étais pas en position de vivre de mon sport et depuis le début, ce sont mes parents qui ont tout supporté pour me permettre de vivre mon rêve. C’était aussi difficile de continuer de la sorte indéfiniment. Donc, là encore, j’estime avoir fait le bon choix.”