Lisa Lichtfus: "Mon rêve ? Jouer pour Arsenal"

Actuellement en Grèce avec les Red Flames, Lisa Lichtfus, originaire de Marche-en-Famenne, débriefe avec nous sa saison au Standard de Liège. Sa 3e déjà en tant que gardienne titulaire des Rouches. Entretien.

Lisa Lichtfus, à seulement 19 ans, vous venez de recevoir le titre de meilleure gardienne de Belgique pour la deuxième fois de votre jeune carrière. Une surprise pour vous ?

"Je dois vous avouer que je ne m’y attendais pas du tout. C’est une belle reconnaissance. Une récompense individuelle, cela fait toujours plaisir. Surtout que nous n’avons pas eu de titre collectif cette saison. Mais je dois avant tout remercier mes coéquipières, et le staff, sans qui je n’aurais pas pu obtenir ce prix."

Pour revenir sur cette saison avec le Standard, vous et votre équipe avez échoué à la deuxième place en playoffs, derrière Anderlecht. Une déception ?

"Oui parce que même si Anderlecht avait survolé la phase classique, nous avions toujours une chance de revenir dans les playoffs, aussi infime soit-elle. Finalement, nous avons terminé deuxième. Nous voulions absolument cette place. Pour y arriver, nous avons même battu Anderlecht lors de la dernière journée. Une belle façon de finir le championnat sur une note positive."

Malheureusement, vous n’avez pas eu plus de réussite en Coupe de Belgique. En finale face à Gand, une équipe qui vous avait plutôt bien réussi en championnat, vous vous êtes inclinées sur un score arsenal de 1-0.

"Cette finale aurait pu être le plus beau moment de la saison, malheureusement, nous sommes passées à côté de notre match. Nous n’avons jamais réussi à trouver notre football. Je pense qu’il nous a manqué la hargne nécessaire pour faire la différence dans ce genre de rencontre. Pour tout vous dire, je n’ai même pas eu grand chose à faire sur l’ensemble des 90 minutes. C’est un peu frustrant de réaliser une belle saison sans décrocher le moindre titre. On a le sentiment qu’il nous manque quelque chose."

Malgré tout, vos prestations de haut vol durant l’ensemble de la saison vous ont permis de faire le voyage aux États-Unis avec les Red Flames. Un beau moment ?

"C’est quelque chose de spécial d’affronter les championnes du monde, c’est certain. Et puis durant ce séjour, nous avons pu voir ce qu’était le vrai monde professionnel dans le foot féminin. C’est une autre dimension par rapport au championnat belge."

Vous êtes actuellement à Kalamata en Grèce, avec l’équipe nationale, avant d’y affronter la sélection grecque vendredi. Vous pensez que vous aurez du temps de jeu ?

"Pour être franche, je ne pense pas. Je suis actuellement troisième gardienne et le coach fera plus que probablement confiance à la numéro 1 et à la numéro 2. Il n’y a que 3 places pour 4 joueuses, c’est très serré. Je dois encore faire mes preuves."

Vous êtes actuellement en deuxième année de kinésithérapie à l’Université de Liège. Ce n’est pas trop dur de concilier vos études et le football à haut niveau ?

"Si, très. Rien que pour le deuxième quadrimestre, j’ai déjà raté 3 semaines complètes de cours. Je suis censée être en blocus pour le moment. Mes examens commencent la semaine prochaine. Je ferai pour le mieux."

L’an prochain, vous serez toujours au Standard ?

"Oui, je vais encore y rester au moins un an. Ensuite, si j’ai l’opportunité de partir, j’étudierai les offres. Je n’ai pas envie de brûler les étapes trop vite. Un club qui me fait rêver ? Arsenal ! Ce serait un rêve pour moi d’y évoluer, surtout dans le championnat anglais. Le club vient même d’être sacré champion cette année."

“Le coach a commencé à me faire confiance”

Originaire de Bercheux (Vaux-sur-Sûre), Sophie Strepenne a rejoint le Standard en début de saison. La coéquipière de Lisa Lichtfus évolue un cran devant sa gardienne sur le terrain. Si Lisa Lichtfus est un pur produit de l’académie Robert Louis-Dreyfus, ce n’est pas le cas de Sophie Strepenne. La Bercheutoise a gravi les échelons un à un. C’est à Sibret, en D2 nationale, que l’arrière centrale s’est révélée au grand public, en décrochant notamment le Soulier d’or luxembourgeois en 2017.

Elle a ensuite rejoint

les bords de Meuse à l’été 2018. “Le Standard m’avait déjà contactée deux années auparavant, mais c’était encore trop tôt, précise l’ancienne sibrétoise. Je combine désormais des études d’éducation physique la journée avec les entraînements au Standard le soir.” Titulaire pour terminer la saison, Sophie Strepenne a cravaché dur pour obtenir cette place. L’adaptation de la joueuse de 18 ans a pris plusieurs mois à se faire. “L’écart est énorme entre la D2 et la Superleague, que ce soit physiquement ou au niveau du rythme. Et puis la rivalité entre les filles du groupe est très rude. Il faut jouer des coudes pour se faire une place. Au début, je jouais en D1 avec l’équipe B. Ensuite, j’ai commencé à rentrer en fin de match avec l’équipe première et vers le mois de mars, le coach a commencé à me faire confiance.”

Habituée à une défense à 4 dans son ancien club, la coéquipière de Lisa Lichtfus a également dû s’adapter à un nouveau schéma de jeu. “En Superleague, on évolue à 3 derrière. On m’a souvent repositionné au back droit ou alors au poste de milieu défensif. Je suis quelqu’un qui n’a pas peur d’aller au duel et je possède un bon jeu de passe, ça m’a permis de gagner mes galons.”

Un cran derrière elle sur le terrain, Lisa Lichtfus parle beaucoup avec sa nouvelle coéquipière. “Comme c’est la gardienne titulaire, elle occupe une place très importante dans l’équipe, affirme Sophie Strepenne. Elle donne des consignes, nous replace sur le terrain, c’est une véritable meneuse. Elle aide également les jeunes joueuses à s’intégrer dans le noyau. Son titre de meilleure gardienne ? C’est amplement mérité. Pour moi, au vu de ses qualités, elle sera un jour la numéro 1 des Red Flames, ça ne fait aucun doute.”