Lucie Breyne (Watducks) et Charlotte Englebert (Racing) sont des amies-ennemies
Lucie et Charlotte sont Namuroises, internationales belges et amies de longue date. Mais en Division d’Honneur, elles sont rivales.
- Publié le 07-11-2019 à 14h10
- Mis à jour le 07-11-2019 à 15h50
Lucie et Charlotte sont Namuroises, internationales belges et amies de longue date. Mais en Division d’Honneur, elles sont rivales. Fichu samedi 26 octobre 2019. Réserviste en Chine, Charlotte Englebert, 18 ans, vit au plus près la non-qualification des Red Panthers pour Tokyo 2020. "Je suis surtout triste et déçue pour les anciennes qui avaient déjà loupé d’un rien Rio 2016" , confie la milieu du Racing. Écartée du groupe pour ces matchs décisifs, Lucie Breyne, 19 ans, n’en croit pas ses yeux. "C’était très difficile de voir toutes mes coéquipières qui bossent depuis quatre ans aboutir à un échec" , enchaîne la défenseuse des Waterloo Ducks.
Les protégées du coach Niels Thijssen doivent désormais se tourner vers un avenir incarné notamment par ces talents formés au Hockey Namur. À quatre ans d’intervalle, ces amies ont quitté un club devenu trop petit pour elles (voir ci-dessous).
"J’étais stressée en arrivant au Watducks, cet été. Je pensais que c’était assez fermé là-bas. Mais au contraire. Tout le monde m’a très bien accueillie. Je sens que j’ai déjà beaucoup progressé et que je joue plus simple. L’an dernier, j’avais plutôt tendance à vouloir prouver des choses ", livre Lucie.
Et Charlotte , qui vit sa quatrième année à Uccle, de poursuivre. " Nous sommes très proches dans le noyau. En trois saisons en Première, on n’a jamais eu d’embrouille. Je ne retire que du bénéfice d’avoir rejoint le Racing."
La confrontation entre ces potes avait accouché d’un partage 3-3 fin septembre. Charlotte avait inscrit un doublé. "Lors de Namur - Racing en 2018/2019, je trouvais ça palpitant de la voir face à moi au line-up" , ajoute Lucie. "À Namur il y a toujours une ambiance particulière. Quand j’y suis revenue, j’étais contente de revoir certaines personnes mais j’avais un petit sentiment de revanche par rapport à d’autres. Maintenant on aborde chacune un Watducks - Racing différemment car le statut de notre équipe a changé" , complète Charlotte.
Le retour est prévu le 22 mars. Avant un match en play off ? Pour le titre ? Chaque chose en son temps. Racing et Watducks doivent d’abord bien gérer l’après trêve international avec les réceptions de Malines et du Léopold, demain soir.
Quant aux Red Panthers, elles reprendront fin janvier avec la Pro League. Le prochain objectif des deux joyaux namurois.
Les Namuroises ont un rapport différent au club de leurs débuts.
La belle amitié entre Charlotte et Lucie est née au Hockey Namur. Malgré leur année d’écart, les deux joueuses ont tout le temps évolué dans la même équipe.
"Nous avions un chouette petit groupe. Il y avait de bonnes connexions entre chaque élément. Mais grâce à des bowlings ou des soirées pyjama, notre relation ne se limitait pas au hockey", se rappelle Lucie. "Puis à 15 ans, j’ai voulu changer d’univers", glisse Charlotte. "C’était horrible de laisser mes copines. Mais je devais voir autre chose."
Lors d’un repas, les parents des deux pépites se sont même un peu pris le bec suite à l’annonce du départ de Charlotte. "Ils avaient peur qu’elle se brûle les ailes", confie Lucie. "On voit finalement qu’elle a fait le bon choix. Chaque joueuse est différente et a besoin de certaines choses en fonction du moment", étaye Lucie qui finira aussi par faire le grand saut une fois Namur relégué en D1.
Partir de son club formateur n’a été facile pour personne. Mais ayant quitté le navire plus tôt, Charlotte Englebert voit Namur d’un œil différent de sa copine.
"Je suis partie avant de découvrir la vraie ambiance de club d’adulte. J’ai donc forgé mes souvenirs ailleurs à ce niveau-là. Namur est dans mon cœur, c’est certain. Mais ce n’est pas mon club de cœur."
Lucie par contre n’a d’yeux que pour les Escargots. En revanche le duo s’accorde sur la personne qui a marqué leur jeunesse namuroise.
"Gilles Jacob, un de nos entraîneurs", reprennent-elles de concert. "Un gars hyper chouette. Il faisait le méchant mais on savait bien qu’il ne savait pas l’être. Il fallait toutefois qu’il le soit car on a été de sales gamines." Comme Charlotte, Gilles aussi a dû se développer ailleurs comme joueur. "Je crois qu’il comprenait mon choix même s’il pensait que c’était trop tôt. Au final, ce n’est que du bon."
(INTERVIEW) Des questions courtes, des réponses rapides.
Quelle qualité hockey prendrais-tu chez ta copine ?
Lucie : "La simplicité de son jeu, sa vitesse et son accélération."
Charlotte : "Sa défense basse."
Qu’est-ce que tu ne veux pas de son jeu ?
Lucie : "Parfois elle préfère faire une passe plutôt que de prendre son shoot."
Charlotte : "Je ne veux pas son accélération."
Quelle joueuse de l’équipe adverse voudrais-tu dans ton club ?
Lucie : "Estelle Meulemans."
Charlotte : "Marie Ronquetti. Une autre tueuse dans le cercle nous aiderait."
Quelle est la principale qualité de l’équipe adverse ?
Lucie : "Les automatismes entre les jeunes du Racing. Elles ont pris une place importante dans l’effectif."
Charlotte : "Sa combativité. Puis les filles jouent vraiment quand elles évoluent collectivement."
Qui est votre favori pour le titre ?
Lucie : "On ne les a pas encore jouées mais les Gantoises semblent vraiment fortes sur papier. Elles ont beaucoup de leaders mais il faudra voir si ça matche."
Charlotte : "Idem. Reste à voir si Gand parvient à jouer collectivement. Sinon, on a déjà affronté le Dragons que j’ai trouvé très fort aussi. Mais Gand n’a pas été titré l’an dernier. Ça ne peut pas arriver deux fois de suite."
Rejouerez-vous un jour ensemble en club ?
Lucie : "On n’est pas du genre à changer souvent. Donc on verra."
Charlotte : "Ou à Namur mais pas avant Ladies."