Solières - Hamoir ou une amitié entre coaches

Depuis quand vos liens d’amitié perdurent-ils ?

Raphaël Miceli . "Depuis notre séjour à Verviers (2002-2004)."

Philippe Caserini. "Notre histoire d’amour a débuté par une semelle de l’enf… de Miceli (rires). Des équipiers lui avaient fait croire que j’étais un joueur rugueux ! Ah, ces préjugés… Moi qui étais plutôt un élément technique (rires). Cela s’est fini autour d’un verre."

Footballistiquement, vous étiez à l’opposé l’un de l’autre. Votre philosophie d’entraîneur aussi, non ?

R. M. "C’est un peu caricatural. Disons que je préfère marquer un but de plus que l’adversaire pendant que Casé préfère ne pas encaisser. Je ne peux parler que pour moi, mais je crois que l’on fantasme chacun sur les qualités de l’autre. J’aimerais apprendre à composer une équipe plus défensive parfois…"

P. C. "On ne peut pas comparer nos carrières. Raph jouait la Coupe d’Europe pendant que j’essayais de faire mon trou en nationale en Belgique. Comme coaches, on a la même approche sportive, avec une application différente. Lui préfère un 4-5, moi un 0-1. C’est aussi pour cela que l’on s’entend…"

Quels sont les atouts de celui qui sera assis sur l’autre petit banc ce dimanche ?

R. M. "Il sait fédérer un groupe dans la difficulté. Et plus le degré de difficulté est élevé, plus il est rassembleur. Phil a du caractère, du tempérament et de la rage qu’il parvient à inculquer à ses joueurs. Mais, même si ce n’est pas la première image que l’on a de lui, il est très humain et très généreux."

P. C. "Raphaël est un meneur d’hommes et, tactiquement, il et au-dessus de la moyenne. Dans son système, il peut donner une fonction différente à un joueur. Et tout son jeu s’en trouve transformé."

Quelle(s) qualité(s) aimeriez-vous chiper chez votre ami ?

R. M. : "Je suis plutôt dans la réserve, lui est excessif. Cela ne veut pas dire que mes messages passent moins bien. Un de ses atouts est qu’il a toujours réussi à tirer le meilleur de ses groupes sans avoir toujours bénéficié de noyaux exceptionnels."

P. C. "Il a une apparence plutôt calme, ses qualités vont bien avec le personnage. En fait, on est bien dans nos costumes et je ne lui envie rien en particulier."

Solières a frappé fort d’entrée (0-3 à Walhain) pendant que Hamoir encaissait un peu trop (3-4 contre La Louvière)…

R. M. "Nous avons affronté une équipe très forte et l’on s’est rassuré sur notre niveau. Ce derby n’est que le deuxième match de la compétition et tout est encore largement récupérable ensuite. Même si un 0 sur 6 ne serait pas un drame en soi, on espère récupérer le point perdu lors du match inaugural. Solières sera plus cool que nous, ce n’est cependant pas pour cela qu’ils vont jouer toutes voiles dehors !"

P. C . "Je rappellerais tout de même une équipe qui a débuté l’an dernier par un 7 sur 30 avant d’enchaîner les résultats positifs et une autre ayant signé un 12 sur 12 avant de devoir gratter toute la saison. Pour la confiance, notre victoire d’entrée est la bienvenue. Mais stop à l’euphorie, avec un succès, on n’est jamais qu’à 3 sur 90 !"

Vous vous connaissez par cœur, arrivez-vous encore à surprendre l’autre, à jouer à l’intox ?

R.M. "On essaye toujours de se surprendre, c’est un jeu de poker menteur entre nous. Je ne tiens pas cela à jour, mais je pense que Raph a plus gagné que moi. En tout cas, pour ce match, il ne peut pas changer l’équipe qui a vaincu Walhain (rire malicieux)…"

P. C. "On se connaît par cœur. Cela reste cependant toujours compliqué car, même deux heures avant le match, ses joueurs ne sont pas toujours au courant de la façon dont il va jouer ! S’il me réserve une surprise ? On la contrecarrera. L’an dernier, malgré des victoires enchaînées, il changeait son équipe !"

Pour conclure, que lui diriez-vous?

R. M. "Juste qu’il doit avoir une bonne mémoire, il comprendra…"

P. C. "Simplement que le meilleur gagne et rendez-vous après à la buvette."