Roberto Bisconti, une vie pas comme les autres: "Les mentalités ont changé"
Roberto Bisconti a beaucoup voyagé avant d’atterrir à la tête de Bressoux, en P3C.
- Publié le 21-02-2019 à 15h22
- Mis à jour le 21-02-2019 à 22h38
Roberto Bisconti a beaucoup voyagé avant d’atterrir à la tête de Bressoux, en P3C. Roberto Bisconti a connu des moments de gloire au sommet du football belge et a fréquenté six pays européens en tant que joueur avant d’arrêter sa carrière professionnelle à 35 ans à la suite de nombreuses blessures. Toujours actif dans le monde du football, il remplace aujourd’hui Filippo Bruzzese à la tête du FC Bressoux, en P3C, après y avoir joué.
Vous avez voyagé aux 4 coins de l’Europe, quel est votre meilleur souvenir ?
"C’est ici, au Standard. Nous avons remporté la Coupe de Belgique en 1993 face à Charleroi dans le stade d’Anderlecht."
Vous avez aussi disputé quelques rencontres avec les Diables…
"Oui, j’ai été plus de 20 fois avec le groupe mais je n’ai pas toujours joué, notamment à cause de mes nombreuses blessures."
Le football belge est bien différent par rapport à votre époque…
"Oui, surtout au niveau des mentalités. Il y a beaucoup de joueurs des séries amateurs qui ont des qualités pour jouer plus haut mais qui n’y arrivent pas à cause de leur caractère."
Après des clubs comme le Standard, Charleroi ou Nice, pourquoi avoir choisi Bressoux ?
"J’étais à Tilff la saison dernière puis je suis venu jouer à Bressoux car un ami m’a contacté. Ensuite, ils ont limogé l’entraîneur et m’ont demandé de reprendre ce rôle."
Un rôle pas simple pour l’instant…
"Effectivement. Sur cinq matchs, nous avons enregistré quatre défaites et une victoire. Notre gardien est parti et nous n’avons pas d’attaquant."
Un fils footballeur
Julian Bisconti évolue en D3 amateurs B, au RFCB Sprimont. Bien loin d’être aussi talentueux que son géniteur, Bis junior possède tout de même des qualités. “Il voit plus clair que moi mais tombe toujours dans des clubs où il y a des problèmes”, déplore Roberto, qui estime que son fils ne joue pas assez. “Il partira en fin de saison, c’est certain. Ces derniers temps, il est repris car plein de joueurs ont arrêté. Même s’il a un sale caractère, personne ne comprend sa situation.”
“Les Diables ? Une des meilleures équipes au monde”
Roberto Bisconti, Philippe Léonard, Michaël Goossens et Régis Genaux étaient surnommés les quatre mousquetaires. Le dernier était l’un des meilleurs amis de Bisconti. “J’ai été mal lorsque j’ai appris son décès. Je refusais d’y croire. J’étais en Grèce, je suis revenu directement. Pourtant, en tant que joueurs, nous n’hésitions pas à nous rentrer dedans et nous ne nous fréquentions pas en dehors des terrains. Après, j’ai découvert un homme au grand cœur.”
À l’instar de son ami Genaux, Bisconti a joué avec les Diables rouges quelques années plus tard. Il ne reste pas indifférent face à l’équipe placée sous la houlette de son homonyme Martinez. “Ils ont une des meilleures équipes du monde, dit-il sans se fier au classement Fifa. Il ne vaut rien car la Belgique ne se frotte jamais à de grosses équipes, ce que je trouve regrettable.”
Durant sa carrière, Bisconti a acquis une réputation d’enfant terrible. “On dit que j’ai une grande g… Un peu comme Radja Nainggolan. Ce joueur possède un talent énorme. J’ai aussi fait des erreurs mais il reste un des meilleurs Diables avec Hazard, Kompany et Courtois. Les plus forts ont souvent leur caractère.”
Agent avec… Mogi Bayat
Roberto Bisconti n’est entraîneur de Bressoux qu’à ses heures perdues. Au quotidien, il travaille comme agent de joueurs avec un certain Mogi Bayat. “Mogi traite des contrats et tout ce qui tourne autour. Moi, je m’occupe du suivi quotidien. Nous sommes plusieurs à travailler avec lui”, raconte l’ex-pro. Le moins que l’on puisse dire est que ces derniers mois, Mogi Bayat a fait couler beaucoup d’encre. “On l’a fait passer pour une pomme pourrie alors qu’il n’est pas du tout comme cela. Mogi Bayat n’a jamais truqué un seul match et voir comment on le traite me fait mal”, explique Bisconti, consterné. Depuis l’affaire qui a poussé Bayat derrière les barreaux, Bis n’a plus le droit d’être en contact avec lui. “Je sais comment il est, je ne me tracasse pas, même si c’est très difficile de ne pas pouvoir collaborer et savoir ce qu’il se passe exactement, poursuit celui qui estime avoir vécu une situation similaire. Lors du procès de mon ex-femme, je suis aussi passé pour ce que je ne suis pas.”