Les Longueville, ce sont deux frères, deux coaches... dans des sports différents
Pierre et Didier Longueville sont tous les deux entraîneurs mais l’un en football et l’autre en basket-ball. Rencontre.
- Publié le 27-07-2018 à 07h22
- Mis à jour le 27-07-2018 à 07h33
Pierre et Didier Longueville sont tous les deux entraîneurs mais l’un en football et l’autre en basket-ball Pierre Longueville… Ce nom évoque sans aucun doute quelque chose chez les suiveurs du football amateur wallon. Actuellement, il entraîne Warnant en D3 amateurs. Son frère, Didier est coach de basket en D3 nationale à Esneux.
Depuis quand entraînez-vous ?
P.L : "C’est ma cinquième année en tant que T1. J’ai commencé à Hannut mais avant ça, j’ai été T2 à Warnant."
D.L : "J’en suis à ma seizième saison et je n’ai jamais quitté Esneux. Dans le club, je joue plutôt le rôle de manager à l’anglaise. Je suis intégré à un projet. Heureusement que les équipes et les joueurs tournent."
Qui est le meilleur coach des deux ?
P.L : "C’est Didier, simplement parce qu’il est dans le même club depuis longtemps."
D.L : "C’est difficile à dire… Mon frère a la capacité de fédérer un groupe. Il arrive à faire prendre la mayonnaise. Moi, je suis dans un sport plus compliqué à gérer tactiquement. Nous devons être plus dans la réactivité. Mais bon, il a toujours eu un brin de chance depuis qu’il est tout petit, même lorsque nous jouions à nos petits jeux."
Qui est le plus intelligent ?
P.L : "Je pense que c’est moi… Il est très intelligent aussi mais j’ai un esprit plus mathématique et carré, et c’est très important dans la vie. Lui est plus littéraire."
D.L : "Nous sommes tous les deux universitaires sans jamais avoir eu de deuxième session. C’est donc très difficile."
Qui est le plus fou ?
P.L : "C’est moi aussi. J’ai toujours guindaillé plus que lui et je fais plus de conneries. Mon frère est plutôt l’enfant, le mari et le papa parfait."
D.L : "Pierre. Il a des espèces d’objectifs depuis qu’il est tout petit. Il arrive à faire son métier, vendre du vin, coacher et avoir une vie de famille en même temps."
Votre frère vous donne-t-il parfois des conseils ?
P.L : "Non. Il m’a déjà conseillé deux ou trois trucs mais nous ne parlons pas trop de nos équipes."
D.L : "C’est rare. Il m’a déjà demandé des exercices pour animer son équipe au niveau management. Il y a peu, il m’a envoyé une interview de lui que j’ai montrée à mes joueurs."
Aimeriez-vous être coaché par votre frère ?
P.L : "On m’a dit que ses théories étaient sympas… J’aimerais les voir une fois car pour moi, la gestion de groupe est importante."
D.L : "Ça serait difficile. Nous sommes plus ou moins les mêmes au bord du terrain mais pour le fun, pourquoi pas…"
Pierre le guindailleur
“Pierre est un grand festif. Sa première sortie, il l’a faite avec moi. J’avais convenu avec notre mère de le ramener avant minuit. Il était finalement deux heures quand nous avons poussé la porte. Elle nous attendait et m’a sauté dessus. C’est finalement moi qui me suis fait engueuler pour sa première sortie. Il a toujours eu l’art de faire en sorte que quelqu’un d’autre se fasse crier dessus à sa place”, relate Didier Longueville.
Malgré tout, la maman avoue s’être déjà énervée sur son fils Didier à cause d’une sortie. “Un jour, alors qu’il avait 15-16 ans, il a voulu sortir. Il est rentré à minuit, j’étais fâchée. Comme il est grand, je l’ai attendu au-dessus des deux marches de la porte d’entrée et je lui ai mis deux tartes”, explique la maman en riant.
Pour ce qui est de Pierre, elle dit qu’il ne sortait que très peu avant sa 3e année universitaire. “Jusqu’à ses 20 ans, il ne buvait que de l’eau mais finalement, il est sorti plus souvent que son frère.”
Des hommes intelligents et responsables
Pierre et Didier sont deux grands travailleurs. Le plus jeune des deux frères, Pierre, a 43 ans et est licencié HECH. Didier, lui, est licencié en philologie romaine.
“Nous avons tous les deux de hauts diplômes mais nous sommes pourtant très différents. Pierre est peut-être un peu maniaque. Il a une série de routines avant chaque match”, explique Didier.
Un point commun rassemble tout de même les deux frères : le jusqu’au-boutisme. “C’est ce que l’on tient de nos parents. Quand nous entreprenons quelque chose, nous le faisons à fond. Nous sommes très exigeants”, poursuit le plus âgé. Si les deux frères le sont autant, c’est aussi à cause de leur métier. “Nous avons deux postes à hautes responsabilités. Personnellement, j’ai une entreprise de plus de vingt personnes. Nous donnons des conseils en ressources humaines et en organisation”, dit le frère de celui qui travaille dans le domaine de la finance.
La maman, Marie-Louise Chapelle, est très fière de ses enfants. “Tout s’est très bien passé dans leur éducation. J’ai joué le rôle de mère et de père car j’ai divorcé assez tôt”, relate-t-elle. Pierre et Didier ont un demi-frère. “Il n’est pas dans le monde du sport. Il est pompier à Huy. Tout ce qu’il fait (sic), c’est courir de temps en temps.”
Chemise VS polo
C’est une image qui en a marqué plus d’un : Pierre Longueville entraîne toujours en chemise, même au bord des terrains boueux de provinciale. Vous ne le verrez que très rarement en tenue de sport. Son frère Didier, qui refuse de vêtir la chemise lorsqu’il est au sport, nous explique.
“Mon frère est très pointilleux et attentif à son image depuis tout petit. Moi, j’entraîne avec le polo du club. Je sépare les environnements et donc les tenues. Même si j’arrive en costume à l’entraînement, je me change toujours avant d’entamer ce dernier.”
La maman des deux coaches confirme. “Pierre adore faire attention à son look… Il est comme sa femme. Une fois, quand il était jeune, il est allé à l’entraînement avec sa tenue d’école. Il est revenu en pleurs parce qu’on lui avait volé tous ses vêtements.”