Guillaume Legros: la der en nationale?
Guillaume Legros jouera (peut-être) son dernier match en nationale dimanche.
- Publié le 25-04-2019 à 16h04
- Mis à jour le 26-04-2019 à 08h18
Guillaume Legros jouera (peut-être) son dernier match en nationale dimanche. Guillaume Legros est une légende en province de Liège. Dimanche, titre à la clé, il livrera peut-être sa dernière représentation en nationale. Giggs évoque sa carrière en 11 questions.
1. Vous avez transité par Eupen, Spa, La Calamine, Liège, Visé, Sprimont, Hamoir, Visé et Stockay. Fier de cette carrière ?
"Avec des qualités footballistiques loin d’être exceptionnelles, j’ai pu m’appuyer sur ma bonne condition physique et mon mental d’acier pour signer un beau parcours. Quand on veut se surpasser, on peut atteindre un bon niveau."
2. Partout, vous avez toujours répondu présent. À combien de buts en êtes-vous à ce jour ?
"En ne comptant que les matchs de championnat et de tour final, à 286 buts. Des fois, même si j’affiche toujours de la volonté, cette réussite me surprend parfois."
3. Une recette à cette longévité ?
"Mon mental et mon désir de chaque fois faire mieux que la semaine précédente. J’ai mis trois buts dimanche, j’aurais pu inscrire un 4e et délivrer un assist. Je ne suis jamais pleinement satisfait."
4. Vous avez eu l’occasion de rejoindre Dender, alors en D1 et vous avez finalement décliné…
"Je n’éprouve aucun regret. Peut-être aurais-je vécu une autre carrière ? Peut-être pas ! On ne peut pas vivre avec des si. Cette décision a été prise en concertation avec mon épouse. Eupen a aussi voulu m’attirer, l’année de leur montée en D1 (2009). Mais là aussi, je devais arrêter de travailler."
5. Votre plus beau but ? Esthétique et émotionnel.
"Celui inscrit avec Liège, contre le Lierse, le lendemain du décès de mon papa, est le plus émouvant. Dix ans après, des gens me parlent encore de ce moment d’émotion. Sur le plan esthétique, je retiens un but avec La Calamine. Parti de mon camp, j’ai mis un lob du coin du rectangle et du… droit dans la lucarne opposée."
6. Rayon souvenirs, le titre avec Liège ou la montée à Visé ?
"Je reste persuadé que le mix wallons-flamands constituait l’amalgame parfait de ces deux noyaux. À Liège, la ferveur populaire puissance 1 000 procure des émotions décuplées. De Visé, je retiens la qualité du foot proposée sous José Riga. C’était le top."
7. Quels sont les 3 partenaires qui vous ont le plus impressionné ?
"Christophe Grégoire et Christophe Kinet pour leur qualité de passe. Ils m’ont mis des caviars ! Puis, même si je n’ai joué qu’un mois avec lui, Hamdi Harbaoui. Je peux en citer beaucoup, notamment mes amis Steve Dessart, Jacques Beckers et David Rico Garcia."
8. Vous laissez souvent apparaître vos émotions. Un bien ?
"Chacun réagit selon ses affinités. Cette sensibilité, due à mon vécu, je la considère comme une force, pas une faiblesse. Songer à mes proches m’apporte un plus me permettant de faire la différence."
9. Terminer votre passage à Stockay par un titre dimanche, ce sera beau, non ?
"Il s’agit du meilleur moyen de quitter un club. À Visé, lors de mon retour, et ici, je regrette de ne prester qu’une saison. Car ce n’est pas ma manière habituelle de fonctionner, je m’inscris souvent dans des projets sur trois ans."
10. Dimanche, ce sera peut-être votre dernier match en nationale. À moins qu’avec Dison…
"Je n’y ai pas pensé. Décrocher les lauriers me préoccupe plus que mon potentiel dernier match en nationale. En tout cas, je ne me dis pas que c’est mon dernier."
11. On ne peut éluder l’aspect familial : Julie, votre épouse ; Sam et Alex, vos deux garçons.
"La famille est le plus important, elle a consenti de nombreux sacrifices afin que je puisse m’épanouir. Quand je cours, je ne suis pas seul. Ils m’accompagnent, tout comme mon père."
“Tout ce qu’il entreprend, il le fait à fond”
Maxime Lambert, Jacques Beckers et Jonathan Negrin parlent du buteur. “Il a mis 29 buts, mais aurait pu en mettre plus s’il avait plus pensé à lui qu’aux autres”, témoigne Maxime Lambert, son équipier stockali. Jacques Beckers, un de ses amis, évoque le côté hors terrain de Giggs. “Sur, comme en dehors des pelouses, tout ce qu’il entreprend, il le fait à fond. Pour être le meilleur. Toujours.”
Ce perfectionnisme avait-il de l’impact sur ses relations avec ses équipiers ? “Il n’a jamais eu de souci de ce genre, Giggs n’est pas un gars cherchant les problèmes. Même si c’est un buteur, il n’est pas égoïste. Regardez son abattage et son altruisme face au goal !”
Jonathan Negrin, aujourd’hui T1 de Raeren et beau-frère de Giggs, a été son équipier à La Calamine. “On a d’abord été amis avant qu’il ne rencontre Julie, ma sœur. Guillaume a une vie bien remplie avec sa volonté d’être constamment performant. Y compris dans son boulot, où il a gravi les échelons. Il cherche toujours à repousser ses limites. Giggs a en permanence besoin de prouver aux autres. C’est son fil rouge.”
Un côté surprenant tout de même ? “Dans ses relations amicales ou familiales, Guillaume est taiseux et réservé. On n’imagine pas quand on voit son énergie dépensée sur un terrain…”
Jean-Sébastien Legros (frère et futur coach de Giggs): “Origines ardennaises…”
“On est complémentaires et sa réussite est une fierté. Car en équipes de jeunes à Liège, il n’a jamais été considéré comme un grand talent ou quelqu’un qui allait briller. Sa qualité première, son mental, il le puise dans nos origines ardennaises. Pur et dur, il a beaucoup de valeurs. Exigeant envers les autres, il l’est d’autant plus envers lui-même. Cela peut ennuyer ou user des gens baba cool, mais ceux-ci lui pardonnent vite ce trait de caractère.”