Roman Ferber: "Je me suis demandé si je devais retourner chez les amateurs"
L’attaquant unioniste a retrouvé ses meilleures sensations.
- Publié le 17-04-2019 à 16h06
- Mis à jour le 18-04-2019 à 10h37
L’attaquant unioniste a retrouvé ses meilleures sensations. Il y a encore quelques mois, Roman Ferber rongeait son frein sur le banc de l’Union saint-gilloise. Entre ses blessures et les bonnes performances de son équipe, l’attaquant pouvait compter son temps de jeu, sur les doigts d’une main. Mais l’homme a su se montrer patient et saisir sa chance. Entretien avec un Carolo que le public adore !
Roman Ferber, vous avez retrouvé la forme ?
"Pour l’instant, cela se passe hyper bien. Je n’ai pas à me plaindre. Le club est dans une bonne spirale, tout comme moi. J’en profite. On enchaîne les bonnes prestations contre des D1A. C’est parfait."
Vous avez eu un déclic ?
"Pour se sentir bien, un attaquant a besoin de marquer. Mais quand ton équipe tourne sans toi et que le buteur respire la forme, tu dois prendre patience et te réjouir des résultats de tes coéquipiers. Par contre, quand ton club est dans l’impasse et que l’entraîneur fait appel à toi, tu ne dois pas te louper. Tu dois y aller à fond. Ce fut le cas, vers la fin de l’année 2018. J’ai su saisir ma chance et aligner les bonnes prestations."
Avec la Coupe et le championnat, vous comptabilisez une dizaine de buts et quatre assists ?
"Oui, cela doit tourner autour de ces chiffres-là. Je me sens bien dans mon corps et dans ma tête. Le reste suit naturellement."
Vous avez douté ?
"Oui. C’est normal. Tu te demandes si tu as laissé passer ta chance. Il faut savoir faire face à soi-même, se remettre en question. Il faut travailler comme un acharné à l’entraînement. Il est interdit de lâcher. Quand tu retrouves le terrain et le chemin des filets, tu peux mesurer le chemin parcouru."
Il y a cinq mois, vous auriez misé sur un nouveau contrat ?
"Non. Tu te poses alors des questions. Qu’est-ce que je vais faire ? Où vais-je aller ? Je dois retourner à l’échelon amateur ? Les clubs de D1 ne vont pas venir me chercher."
Finalement, vous prolongez et attaquez les playoffs en pleine forme ?
"Tout le monde aime dire cette phrase : ‘Dans le football, tout peut aller très vite.’ C’est la réalité. Aujourd’hui, j’enchaîne les rencontres et le groupe reste sur un 12/12."
Vous avez connu la D2 avec Mons. Cette D1B est plus forte ?
"Vous ne pouvez même pas vous imaginer l’écart entre les deux. En D1B, tu n’as pas une petite équipe. Quatre des huit clubs sont aux mains des grandes puissances. On le voit dans les matchs de Coupe ou des playoffs."
Pour le plus grand plaisir de vos fans. À Charleroi, les gens vous aiment…
"J’ai la chance d’être soutenu. Mais je suis comme ça aussi. Je suis du genre à me réjouir pour le bonheur des autres. Alors, quand il m’arrive un truc bien, je vois que les gens sont là pour moi. C’est une motivation supplémentaire."
Son avenir : un contrat jusqu’en 2022
Il y a quelques semaines, Roman Ferber a paraphé un nouveau contrat avec l’Union. “Quand tu arrives dans ta dernière année de contrat, tu rêves que ton club te propose de le prolonger, explique l’attaquant. Je suis donc heureux de pouvoir poursuivre avec cette équipe. J’ai désormais trois nouvelles années à ma disposition pour m’exprimer. C’est du pur bonheur.”
Roman Ferber va pouvoir entamer sa septième année chez les pros. “Je sais que j’ai de la chance de pouvoir vivre de ma passion. On ne va pas se le cacher. Alors, je donne le maximum. La saison prochaine, je compte tout faire pour aider le club à rejoindre la D1A.”
“Triste pour l’Olympic”
Si Roman Ferber est aujourd’hui en D1B, c’est en grande partie grâce à lui, mais aussi à l’Olympic qui a su le relancer quand il était dans le creux de la vague. L’attaquant garde un œil attentif sur les résultats des Dogues. “J’y suis obligé, explique l’intéressé. Ce club est dans mon cœur. J’ai des amis qui y jouent. J’ai toujours envie de voir briller l’Olympic. Mais cette saison fut plus compliquée. C’est triste d’assister à la fin d’une si belle histoire.”
L’homme espère que la fusion fonctionnera. “Mon petit cousin joue avec les espoirs de Châtelet, alors je reste informé. Si le matricule 246 reste, j’espère que les supporters pourront vivre de beaux moments.”
Ses responsabilités : son plus beau but !
À bientôt 26 ans, Roman Ferber a appris la plus belle des nouvelles. Dans quelques mois, il sera papa. Sa charmante compagne, Letitia, attend un heureux événement. “Je n’ai plus envie de plaisanter, explique le futur papa. Je suis un adulte maintenant. Je dois penser au futur de ma famille. Je veux offrir un bel avenir à ma femme et ma fille. En août, je vais avoir la chance de devenir papa. C’est une grande responsabilité qui change un homme.”
L’homme veut profiter de ses meilleures années. “Je suis 100 % pro. Je m’entraîne dur. Tant que mon corps suit, je me donne à fond. J’ai de la chance de pouvoir exercer ce métier. Alors, je me dois d’être au top.”
L'argent dans le foot : “Je suis sage”
De nombreux joueurs de football de D1 ou de D2 profitent de leur argent, durant leur carrière. Mais celle-ci peut rapidement s’arrêter. Ils sont rares ceux qui ont prévu l’après “vie de star”. “C’est vrai”, explique Roman Ferber. “Je connais de nombreux cas. Ici, on parle de D1 ou D2 belges, il faut rester sérieux, dans les montants. Mais même chez les très grands joueurs, certains ne font pas attention. Je ne vais pas donner de leçons, mais je suis bien entouré.” L’homme sait d’où il vient. “Il y a beaucoup d’argent dans le football. Mais c’est sur un petit laps de temps. Il faut donc savoir se faire plaisir, mais également épargner, pour préparer la suite.”