Moriconi: ADN gardien de but
Tanguy et Corentin, portiers de Châtelet et l’Olympic, évoquent leur passion pour le football
- Publié le 08-11-2018 à 12h47
Tanguy et Corentin, portiers de Châtelet et l’Olympic, évoquent leur passion pour le football
Chez les Moriconi, le football est une histoire de famille. C’est Christian, le paternel, qui a ouvert la voie à ses trois fistons.
"C’était un libero à l’ancienne", lance Tanguy, l’aîné des frères qui porte les couleurs de Châtelet-Farciennes. "C’est comme cela que j’ai commencé à Courcelles. À l’époque, j’étais attaquant. Mais, un jour, notre gardien a dû quitter le match à la mi-temps. Mon père - qui était le délégué de l’équipe - m’a demandé si je voulais bien dépanner. J’ai accepté et je n’ai plus jamais quitté ce poste."
Pour Corentin - qui évolue aujourd’hui à l’Olympic -, la route fut plus tumultueuse. "J’ai été joueur, gardien, joueur, gardien…, lance l’intéressé. J’ai longtemps hésité. Avec les juniors, j’étais encore dans le jeu. Mais j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe première de Courcelles, comme deuxième portier, derrière mon frère. Alors, je me suis donné à fond entre les perches."
Les frérots se sont souvent emboîté le pas. "Tanguy a été titulaire à Courcelles, je l’ai remplacé après son départ. Il a porté les couleurs de l’Olympic, je suis arrivé cette saison, après son choix de rejoindre Châtelet."
Difficile d’éviter la comparaison. "C’est flatteur. Personnellement, je pourrais être deuxième gardien, si c’était toujours avec mon frère. Je prends du plaisir à travailler avec lui."
Mais les deux hommes n’ont pas les mêmes qualités. "Si je pouvais voler une qualité de Tanguy ? Son envie de réussir. Je veux y parvenir, mais je n’ai pas cette envie qui l’anime."
"Corentin est très bon dans les sorties aériennes, explique Tanguy. Il ne prend pas de coups. C’est même lui qui les donne. Il sait aller chercher un ballon, grâce à sa taille."
Aujourd’hui, les frères portent les couleurs de deux grands clubs de la région, derrière le Sporting de Charleroi. "Il y a même un troisième Moriconi. C’est Dorian. Mais, lui, il joue pour s’amuser avec la P4. C’est un neuf ou un dix."
Tenguy Moriconi est de taille pour tous les défis
Avec Châtelet-Farciennes, Tanguy Moriconi occupe la quatrième place du classement À la Neuville, Tanguy Moriconi était parvenu à se faire un petit cocon plutôt sympa. Mais pour jouer en D1, le gardien devait gravir un nouvel échelon. “J’ai accepté la proposition de Châtelet car c’était en D1 amateurs”, explique l’intéressé. “C’était l’occasion pour moi de connaître autre chose. C’est également un bon moyen de se confronter à des équipes qui évoluent en Flandre. Je n’en avais pas la possibilité en D2 amateurs.” Derrière lui, le portier titulaire a un concurrent sérieux. “Adrien Faidherbe est un excellent gardien. Il me permet d’aller toujours plus loin. Je sais que je n’ai pas le droit de me reposer. Il est derrière. Il a toutes les qualités pour évoluer en D1 amateurs.”
Depuis qu’il est tout jeune, l’ancien gardien de Courcelles rêve de D1. “Quand j’étais jeune, j’évoluais souvent avec la sélection du Hainaut. Mais pour un tournoi international, je n’ai pas été retenu en raison de ma taille. La même excuse a été invoquée par le Sporting, à l’époque également. Alors, j’ai toujours travaillé pour gagner en explosivité et afin de soigner ma détente. Jusqu’à 17 ans, je mesurais 1 m 62… J’ai pris vingt centimètres d’un coup.”
Aujourd’hui, avec son mètre 82, il sait d’où il vient. “J’ai toujours essayé de faire les meilleurs choix possibles. Quand j’avais 18 ans, Michaël Lelaboureur a parlé de moi à Istvan Dudas. Ce dernier m’a proposé un test à l’Olympic. À l’époque, c’était Alex Czernia qui entraînait. Je me souviens qu’il y avait Bourdon, Forlini et le gardien japonais (NdlR : Akihiro Hayashi). Le test fut concluant. Je devais signer. Mais on m’a prévenu de l’éventuelle faillite. Mon père m’a conseillé de rester à Courcelles pour m’aguerrir. Deux ans plus tard, Adem Sahin m’a contacté sur les conseils d’Istvan Dudas. Il voulait monter une grosse équipe à la JS Turque, avant de finalement reprendre l’Olympic. Je quittais la P2 pour la promotion.”
“Je prends de l’expérience”
Corentin Moriconi a quitté la première provinciale afin de rejoindre l’Olympic de Charleroi. Après plusieurs refus, il a finalement accepté de tenter sa chance à l’échelon national. “C’est un accord avec ma femme”, lance le gardien. “J’ai toujours fait passer ma famille avant le reste.”
S’il a effectué un bon début de saison, les mauvais résultats de l’équipe ont eu raison de sa place de titulaire. “Istvan m’a expliqué que mes compétences n’étaient pas le souci. Dans un club, il faut parfois tenter d’autres choses, quand on est dos au mur.”
Malgré tout, l’homme ne se décourage pas. “C’est ma première saison en D2 amateurs. J’ai déjà quelques matches à mon actif. Je vais continuer à bosser pour répondre présent quand on aura besoin de moi.”