Ces joueurs qui combinent le parquet et la prairie: "Foot et futsal procurent de belles émotions"
En salle, ils évoluent entre la D1 et la D2, alors qu’ils ne sont qu’en P1, en prairie. On essaie de comprendre ce qu'il leur plait tant.
- Publié le 11-10-2019 à 15h28
- Mis à jour le 11-10-2019 à 15h29
En salle, ils évoluent entre la D1 et la D2, alors qu’ils ne sont qu’en P1, en prairie. On essaie de comprendre ce qu'il leur plait tant.
En première provinciale, il n’est pas rare de croiser plusieurs joueurs de futsal. Des gars de l’élite qui s’amusent à un tout autre niveau en prairie. À Montignies, par exemple, via Thierry Briquet, de nombreux joueurs se partagent entre les deux disciplines. Mais ils ne sont les seuls. Gilly, par exemple, a misé sur Zakaria Lamsaiah cette saison. Le terrible défenseur de Châtelet, en salle, apporte un plus au groupe de Serge Lukalu, en terrain. Entretien.
Zakaria Lamsaiah, vous avez commencé par quelle discipline ?
"Le football. Mais cela est venu tard pour moi. J’avais déjà 14 ans. C’était dans un petit club, à Pont-de-Loups. Puis, j’ai continué à Presles, avant de tenter ma chance à l’Olympic. À 17 ans, l’entraîneur des espoirs de Roselies a voulu m’attirer."
C’était la D2…
"C’est ça que l’on se dit, à l’époque. Je vais être tout proche de l’élite si j’accepte. J’ai donc sauté le pas. Je n’allais qu’au match de salle, alors que je m’entraînais avec le football. Rapidement, j’ai intégré l’équipe première de Roselies."
Jusqu’à l’élite ?
"Je m’en souviens. J’avais 19 ans. Je me retrouvais en D1. Je réalisais mon rêve. Dans la foulée, je partais en France, pour deux saisons, à Montpellier. Cela peut vraiment aller très vite dans le sport, quand tu te donnes les moyens de tes ambitions."
Le futsal permet plus rapidement d’atteindre les sommets ?
"C’est vrai. Si, un jour, je veux jouer en équipe nationale, j’ai plus de chances d’y parvenir avec le futsal qu’avec le football. Il faut être réaliste. C’est d’ailleurs l’un de mes plus grands rêves."
Les deux disciplines sont-elles conciliables ?
"Oui. Il faut juste trouver un accord avec les clubs. Il faut aussi prendre soin de son corps, afin d’éviter les blessures. C’est exigeant de jouer pratiquement tous les jours."
Vous préférez quoi ?
"Le futsal. Il m’a permis de vivre des expériences incroyables."
Que vaut le Zakaria Lamsaiah de Gilly face à celui de Châtelet ?
"Celui de Châtelet, en salle, est plus fort. En terrain, je cherche encore mes marques, même si je peux apporter un plus. Ce ne sont pas les mêmes efforts et les mêmes manières de jouer. La technique de frappe, par exemple, est totalement différente. Mais j’essaye de m’améliorer un peu plus chaque jour."
Quand vous aurez des enfants, vous comptez les diriger vers quelle discipline ?
"Les deux. La salle permet de peaufiner la technique et la tactique. Le terrain offre plus de possibilités pour réussir. Enfin, pour en vivre, c’est mieux de miser sur le football que le futsal. Mais les deux disciplines procurent de belles émotions."
Aissam Boutgmi: “Le terrain a changé ma vie”
Aissam Boutgmi porte les couleurs de Montignies, en P1. Mais quand il n’évolue par sur les terrains de la région, l’homme s’amuse sur les parquets. Depuis trois ans, il exerce son art au futsal.
“J’ai toujours joué au football, explique l’intéressé. J’ai commencé au Maroc, avant d’arriver en Belgique. J’ai porté les couleurs de Montignies et de l’Olympic. Châtelet est venu me chercher. Mais alors que je devais rejoindre le groupe A, je me suis retrouvé avec les espoirs. Du coup, je suis revenu à Montignies.” Le joueur de 21 ans a connu la salle sur le tard. “Ce sont des amis qui m’en ont parlé. J’ai accepté. Alors que je passais des tests en D2, le Futsal Team est venu me chercher. J’ai joué avec les espoirs, avant de rejoindre Auvelais, cette saison.” S’il devait faire un choix : “Ce serait le football. C’est le sport qui m’a permis d’éviter les bêtises et de rentrer dans le droit chemin.”
Marvin Dresselaers: “Cela dépend des opportunités”
Marvin Dresselaers pue le talent. Technique, rapide, il dispose d’une vista incroyable. En salle, le gamin peut accélérer le jeu à sa guise. En terrain, il affole les défenses adverses. “J’ai commencé par le football, lance l’intéressé. J’ai découvert le futsal vers 10 ans, à Farciennes. C’était l’occasion d’améliorer ma technique et ma vision du jeu. Ce sont deux sports complémentaires.” Aujourd’hui, le jeune homme évolue en P1, en prairie, et en D2, en salle. “On arrive plus rapidement aux portes de l’élite en salle. On peut également côtoyer l’équipe nationale. En terrain, c’est plus compliqué. Il faut trouver les entraîneurs qui accordent leur confiance aux petits gabarits.” Marvin rêve de percer. “En salle ou en terrain, je veux réussir. Même si j’ai une préférence pour le football.”
Joevin Durot: “Le futsal, c’est l’équipe nationale”
Joevin Durot est le plus âgé de nos interlocuteurs pour ce dossier. Le Français est le portier d’une des meilleures équipes du futsal belge. Il est également le gardien de l’équipe de France, dans cette discipline.
Depuis quelques années, il prend également du plaisir en P1, en prairie.
“Au départ, j’étais à fond pour le football, avant de découvrir le futsal avec des potes, souligne l’ancien gardien de Charleroi. Au fil du temps, le futsal a pris de plus en plus de place jusqu’à mon arrivée à Charleroi. Le président ne voulait pas que je combine les deux.” Aujourd’hui s’il devait faire un choix : “Le futsal aurait la priorité. En dix ans, j’ai eu l’occasion de me faire un nom. J’ai disputé des coupes d’Europe et des rencontres internationales avec la France. C’est un beau parcours que j’ai pu accomplir, quand j’y pense.”