Basket-ball : Malgré son grave accident, Céline Henry réalise son rêve de jouer en D1
La joueuse des Spirou Ladies vit un rêve éveillé chez les Spirou Ladies... Une récompense après ses péripéties.
- Publié le 07-02-2019 à 11h50
- Mis à jour le 07-02-2019 à 11h53
La joueuse des Spirou Ladies vit un rêve éveillé. Une récompense après ses péripéties.
Le fracas. Le stress. La douleur. Mais une pensée : "Mes jambes bougent, je pourrai encore jouer au basket." Céline Henry est une rescapée, pour ne pas dire une miraculée. Alors que sa carrière est en train de décoller, un accident de la route vient lui brûler les ailes. "Je venais de signer une double-affiliation avec Sprimont pour pouvoir évoluer en division 1", se souvient-elle. Elle était également sélectionnée pour le championnat du monde U17 avec l’équipe nationale. Des espoirs envolés.
L’état de la jeune fille de 16 ans est si grave que l’opération est repoussée. La revalidation qui s’ensuit est interminable : un an et deux mois. "Mon chirurgien ne pensait pas que je pourrais à nouveau faire du sport."
Le mental en prend un coup mais il en faut plus pour éteindre la flamme de la passion. Soutenue par sa famille, Céline Henry remonte la pente. "J’ai dû réapprendre à tout faire : m’asseoir, marcher, bouger. J’aurais pu être paralysée ou perdre la vie. Mais j’ai eu la chance de vivre."
Elle s’accroche à cette chance et Daniel Goethals, son coach en sélection nationale, la fait venir à Namur, l’espace de quelques mois. L’aventure tourne court suite à l’éviction de son mentor. Dégoûtée, elle claque tout.
Céline Henry part en Suisse, loin des parquets, loin de tout. Elle revient pour ses études de sage-femme. "Et le basket est revenu aussi, petit à petit, avec l’équipe de l’école."
Le mental, elle l’a toujours eu. Le talent, lui, n’a pas disparu. Elle reprend la compétition en P1 à Oreye, à 20 ans. Mais un nouveau coup du sort la freine.
"Ligaments croisés de la jambe gauche avec complications supplémentaires : j’ai été écartée pendant 9 mois", détaille-t-elle.
C’est loin d’être suffisant pour décourager cette guerrière qui retrouve le chemin des entraînements en R2 puis en R1 avec Sainte-Walburge. "Depuis que j’avais raté l’aventure avec Sprimont à cause de mon accident, j’avais gardé mon ambition de D1 dans un coin de la tête. Mon objectif : retrouver ce niveau à mes 25 ans."
Pari une fois de plus réussi pour la joueuse qui débarque à Charleroi en fin de saison passée. "Au départ, c’était pour un simple entraînement avec une amie…" À l’arrivée, Céline Henry donne une leçon de vie teintée de force de caractère, d’abnégation et de talent.
Elle s'entraîne comme une pro
Avec son parcours, la joueuse liégeoise a réussi à percer la carapace de son coach aux Spirou Ladies. “Je suis d’un naturel froid et distant mais j’ai été touché”, confirme Vincent Bouffioux. Pour autant, il ne lui offre pas de traitement de faveur. “C’est d’ailleurs ce qui me plait", assure Céline Henry.
Il ne me donne pas du temps de jeu juste pour me faire plaisir. Si je dois sortir ou ne pas jouer, il n’a aucun problème avec cela.” Petit à petit, la joueuse parvient à faire son trou. Elle grappille de plus en plus de temps de jeu. L’objectif était de tourner à 5 minutes par match au début. Mais elle dépasse régulièrement les 10 désormais. Et ce n’est pas uniquement dû aux nombreuses blessures de ses coéquipières. “Non, elle mérite sa place. Notamment parce qu’elle s’entraîne vraiment comme une pro. Elle a pris un mi-temps pour pouvoir venir aux trois séances matinales en plus de celles en soirée. Elle est assidue et bosse sérieusement.”
Pourtant, la transition entre la R1 et la D1 ne s’est pas faite en un claquement de doigts pour la joueuse. Les premiers entraînements ont mis l’organisme à rude épreuve.
“Tout le monde se doute que le niveau est différent mais il faut le vivre pour s’en rendre réellement compte. Deux heures d’entraînement à haute intensité : c’est très compliqué”, reconnaît Céline Henry.
Les progrès sont nombreux au niveau du physique. “Et il y a également des améliorations au niveau de mes shoots.” Elle le doit au travail fourni et à l’encadrement de ses partenaires. “J’ai toujours été encouragée par le groupe malgré certaines erreurs de débutante en D1. L’ambiance est conviviale et positive.”
Il reste un défaut à gommer. Et de taille : “Elle est liégeoise, c’est difficile de lui pardonner, sourit Vincent Bouffioux. Mais bon, je trouve qu’elle se carolorise un peu.” Décidément, impossible n’est pas Henry !