Arthur Denil, l'avenir de l'arbitrage belge: "J’ai un amour pour la justice"
Le Fleurusien Arthur Denil est passé dans la cour des grands des arbitres.
- Publié le 23-08-2019 à 15h32
- Mis à jour le 23-08-2019 à 20h13
Le Fleurusien Arthur Denil est passé dans la cour des grands des arbitres. Depuis l’âge de 15 ans, Arthur Denil est arbitre. Le jeune homme originaire de Fleurus vient de franchir un cap. À 22 ans, il a été promu dans le football professionnel. Il évolue désormais en D1B. Le temps de se faire les dents et de poursuivre sa progression, le jeune homme rêve légitimement d’élite et de football international. Entretien avec un arbitre qui ne connaît pas la pression et qui vit intensément sa passion.
Arthur Denil, quel est votre parcours ?
"J’ai toujours aimé le football. J’y ai joué. À l’âge de 15 ans, la Fédération m’a permis de devenir arbitre."
Qu’est-ce qui pousse un gamin de 15 ans à coincer un sifflet entre ses dents ?
"Je n’avais pas le talent pour devenir un grand joueur. En revanche, j’ai toujours été passionné par ce sport. J’ai également un amour pour la justice. L’arbitre est le garant d’un match. Il permet aux autres de pouvoir évoluer dans les meilleures conditions. Je me suis dit que c’était un bon moyen de toucher mon rêve du doigt."
En sept ans, vous voilà dans la cour des grands…
"C’est une belle progression. C’est grâce à la Fédération. Elle met de belles choses en place pour accompagner les arbitres amateurs. Dans ma catégorie, je suis le plus jeune. C’est aussi une fierté. Mais je garde les pieds sur terre. Le travail est énorme et il faut savoir se remettre en question."
Vous marchez dans les pas de Frank De Bleeckere ?
"C’est un modèle. C’est le dernier grand arbitre du football belge. Il a arbitré les plus belles compétitions. J’en suis encore loin. Mais c’est une belle motivation. Il me fait penser à la Coupe du Monde et à la Ligue des champions."
C’est difficile de devenir un arbitre du top ?
"Quand on est joueur de football, on a la chance de pouvoir s’entraîner en équipe. La motivation est partagée. Un arbitre, il doit s’encourager seul. Heureusement, la Fédération organise des réunions et des événements. Mais il faut avoir envie de réussir et de se dépasser, afin de pouvoir sortir du lot."
Vous pouvez en vivre ?
"Non. J’ai un statut d’amateur, même si j’évolue dans le monde professionnel. Il n’y a que quelques arbitres semi-professionnels chez nous. C’est d’ailleurs une catégorie assez récente. J’ai un mi-temps, à côté."
L’arbitrage vous prend beaucoup de temps ?
"La moitié de ma vie professionnelle. Je ne peux pas le quantifier. Mais c’est une histoire d’au moins 20 heures par semaine. Il y a les entraînements, les réunions, les préparations et les rencontres. Il faut être au top physiquement et bien connaître son sujet, avant d’arbitrer une rencontre."
“J'ai touché mon rêve du doigt”
Arthur Denil a pu siffler le Sporting de Charleroi. Il y a quelques semaines, Arthur Denil a pu officier en tant qu’arbitre principal sur le terrain de deux formations de l’élite. Durant la préparation du Sporting de Charleroi, il s’est retrouvé à diriger la rencontre des Zèbres face à Troyes. Un rêve de gosse pour le jeune homme. “C’était un véritable plaisir, explique l’intéressé. J’ai touché mon rêve du doigt. Je me suis retrouvé au milieu des joueurs de D1, dans une belle infrastructure. Un grand stade, avec des supporters et toute l’ambiance qui va avec. C’est quelque chose de particulier.”
En D1B, pour le moment, l’homme est souvent 4 e officiel. “C’est un bon moyen d’apprendre les rudiments. L’écolage de la Fédération est bien pensé. Il nous permet de progresser et d’évoluer correctement. Cette saison, je devrais arbitrer plusieurs rencontres de cette catégorie. C’est une véritable joie.”
La D1A se rapproche mais le chemin est encore long. “Cela ne devrait pas être pour tout de suite. Il y a des rapports qui permettent à un arbitre de progresser mais également de… régresser. Il faut rester vigilant et continuer à bien faire les choses.”
Malgré son jeune âge, Arthur Denil a la tête sur les épaules. “Je ne connais pas la pression. J’ai toujours été comme cela. Il y a de l’adrénaline, avant un match. Mais elle est positive. Un secret ? Il faut savoir se remettre en question. C’est important. C’est le cas dans les bons comme dans les moins bons moments. Cela permet d’évoluer.”
“Je m’adapte à la rencontre”
Arthur Denil est un arbitre moderne. Il prépare toujours en amont chaque partie. “Il y a des fiches qui sont à la disposition des arbitres, explique l’intéressé. Elles nous permettent de bien préparer chaque rencontre, sans influencer notre jugement. On peut déterminer quel joueur est plus technique et donc susceptible d’être la cible d’éventuelles fautes, par exemple.” Mais chaque partie est particulière. “Je m’adapte à chaque match. C’est important. Si la rencontre est tendue, il faut être plus ferme, plus strict. Si la confrontation est ouverte, on peut alors privilégier le dialogue. Il faut bien sentir les choses. C’est important.”