Yves Calomme est devenu le directeur du RC Soignies: "Jamais, je n’aurais imaginé vivre du rugby"

Figure emblématique du rugby belge et du RC Soignies, Yves Calomme est devenu le nouveau directeur des Carriers.

Yves Calomme est devenu le directeur du RC Soignies: "Jamais, je n’aurais imaginé vivre du rugby"

Figure emblématique du rugby belge et du du RC Soignies, Yves Calomme est devenu le nouveau directeur des Carriers. Alors que le Rugby Club de Soignies remet son trophée, glané en Coupe de Belgique en mars dernier, en jeu ce dimanche lors des huitièmes de finale de la Coupe de Belgique contre Boitsfort, les Carriers ont connu une petite restructuration au niveau de la direction avant de fermer le chapitre 2018 : Dany Roosens est passé à la présidence, un poste que voulait de toute façon lâcher Yves Calomme au vu d’un changement professionnel à venir.

Cette réorientation professionnelle l’a finalement maintenu au chemin Tour Lette, où il est devenu directeur sportif et administratif full time.

"C’est lors d’une réunion de comité en novembre que l’idée a été évoquée et l’un des membres a alors suggéré mon nom", se souvient cet ancien international de 48 ans qui a vu son quotidien bouleversé.

Terminé désormais l’agence bancaire. "C’est un grand changement. Il y a 20 ans, 10 ans, cinq ans et même six mois, jamais je n’aurais pu imaginer vivre de ma passion. Pourtant, on ne fait que résorber notre retard par rapport aux clubs de D1 qui ont tous quasiment une personne au quotidien qui gère le club. Ce qui me plaît aussi, c’est qu’on a réussi à conserver la même équipe au niveau du comité. Je suis aussi très content pour Dany Roosens. Depuis son arrivée, il y a neuf ans, il nous a apporté beaucoup de sponsors. C’est un homme d’affaires. C’est vraiment ce dont le club avait besoin à ce poste-là. À côté de ça, je me réjouis de bosser sur le sportif avec Boris Montoisy (NdlR : vice-président et coach de l’équipe première.) ."

Ancien international, Yves Calomme présente une carte de visite impressionnante avec un palmarès en tant que joueur assez bien fourni mais aussi en ayant réussi un beau triplé en gagnant la Coupe de Belgique comme joueur, entraineur et président. Ses deux derniers trophées avec les Carriers. "Soignies, c’est tout de même le club qui m’a fait, qui m’a formé. Au final, c’est vraiment top !" sourit celui qui avait succédé à Marc Dascotte à la présidence en juin 2013.

Déjà au four et au moulin et sur tous les fronts (bar, terrain, coulisses…), Yves Calomme ne délaissera pas le terrain pour autant puisqu’il continuera à entraîner les jeunes, même s’il s’est aménagé un bureau au club, là où son quotidien s’écrit donc désormais. Analyses vidéo pour les jeunes, échanges avec les entraîneurs... son planning est déjà bien chargé.

"Heureusement que mon épouse aime le rugby et que mes enfants (NdlR : Tom et Zoé) y jouent aussi. Sinon, d’un point de vue familial, cela aurait pu être difficile", confie-t-il. "Mon rôle sera surtout de travailler sur les jeunes pour faire en sorte que l’équipe séniors tourne sans cesse. On misera notamment sur la technique individuelle pour qu’à 18 ans, d’un point de vue technique, chaque gamin soit impeccable."

Mais les projets ne s’arrêtent pas à cet aspect formation dont le club en a fait une priorité depuis pas mal d’années déjà. "Dans cette vision jeunes, on mettra en place le passeport des joueurs pour vraiment dresser une carte d’identité qui d’un point de vue médical, sportif, statistiques, personnel et technique, nous fournira des données importantes pour le suivi de chaque gamin", commence-t-il. "À côté de ça, on planche sur un rugby-études au collège Saint-Vincent, un établissement scolaire avec qui nous collaborons déjà pour le championnat scolaire de la Ligue. Avoir cet ancrage sonégien comme l’avait fait en son temps Claude Catteau est toujours très important parce que nous restons une petite ville, plutôt isolée. Pour le recrutement, ce n’est pas évident. Nous devons donc avant tout miser sur la formation en interne."

Habitué à jouer les premiers rôles, que ce soit en équipe séniors ou chez les jeunes, le RCS évolue et doit faire évoluer ses infrastructures. "Dans ce sens, on aura bientôt un synthétique et le bâtiment des vestiaires subira des travaux d’agrandissement. C’est nécessaire. Le budget total est d’un million et demi en grande partie subsidié."

“Semi-pro ? Pourquoi pas…”

Depuis 2010 et la Coupe de Belgique, Soignies reste une valeur sûre en D1. Le Rugby Club de Soignies est un club ambitieux mais qui veut avant tout rester familial. “Notre slogan de ‘perfambiance’ veut tout dire. Les résultats sportifs ne doivent être que la conséquence du plaisir ressenti en club. On veut véhiculer des valeurs humaines très importantes”, explique Yves Calomme. Ça n’empêche toutefois pas le club de nourrir des ambitions sportives au sommet du rugby belge, et avoir réussi à conserver Alan et Kevin Williams dans un groupe très rajeuni en est la plus belle preuve.

Dans ce processus de développement, le club devra peut-être à nouveau franchir une nouvelle étape s’il veut pouvoir gagner la BeneCup et entrevoir d’autres perspectives européennes à court et moyen termes.

“Passer au semi-professionnalisme ? Pourquoi pas… Mais tout doit être balisé. Combien ? Qui ? Quelle équipe sénior ? Et surtout tout doit être budgétisé pour que l’équilibre financier soit maintenu. Nous avons déjà mis en place un système de prime de match depuis quelques saisons. C’est déjà une première étape.”

“Il faut que les choses bougent”

Entré en fonction en ce mois de janvier, Yves Calomme n’a pas tardé avant de se mettre au travail. “Il faut que les choses bougent chez moi”, rigole celui qui a besoin de se renouveler sans cesse. Cette semaine, il l’a d’ailleurs passée en France au Stade français à Marcoussis (centre de l’équipe nationale française). “J’y ai observé pour me former au contact d’entraîneurs de qualité. J’y ai vu des entraînements, l’école des jeunes, le centre de formation du Stade français. À Marcoussis, j’ai été en contact avec l’analyste vidéo de l’équipe de France du rugby à 7 féminin. Ce furent quatre jours au contact de professionnels.”

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