Le Rugby Club Soignies se sent lésé par "l'incompétence de la Fédération"
Avec trois internationaux plus que probables pour le match Belgique-Roumanie de dimanche, le RC Soignies est déforcé pour affronter Dendermonde en demi-finale de la Coupe de Belgique samedi.
- Publié le 13-03-2019 à 18h28
- Mis à jour le 14-03-2019 à 15h45
Dimanche, les Diables Noirs boucleront leur Six Nations B contre la Roumanie dans un petit Heysel qui espère connaitre à nouveau la victoire comme contre l’Allemagne.
Mais de son côté, samedi après-midi, le RC Soignies entend bien faire la fête. Pour la première fois, le club accueille une demi-finale de la Coupe et face à Dendermonde, il espèrait bien rivaliser avec les Flandriens.
Sauf que la dernière sélection de Guillaume Ajac, le coach fédéral, vient un peu changer la donne et déséquilibrer les forces en présence.
Tout au long de la campagne internationale, le staff national a en effet repris à chaque fois des joueurs du Rugby Club Soignies: Bertrand Billi, Louis Debatty, Romain Honhon ou encore Samuel Opsomer. Cette semaine, c’est Alan Williams qui a été rappelé alors que l’arrière avait annoncé sa retraite internationale l’été dernier.
Dimanche, ils seront peut-être trois dans les 23 (Billi, Debatty, Williams étant dans les 26) à porter le maillot des Diables Noirs. Ce qui n’est pas sans poser des soucis au Chemin Tour Lette de Soignies pour la demi-finale de la Coupe de Belgique contre Dendermonde disputée... samedi. Soit la veillle.
"Ils prennent les joueurs en otage"
“En plus, Kevin Williams est blessé, il a une déchirure au mollet”, se désole Yves Calomme, le big boss sonégien.
Bref, ça fait, à l’aube de l’annonce de la liste des 23 (divulguée jeudi soir logiquement), quatre titulaires en puisance absents pour Boris Montoisy et son staff.
Impuissants, les Carriers montent un peu au créneau alors que chaque année la situation se répète et que chaque année, à force de se trouver dans le dernier carré, ils en font les frais.
"En fait, on est un peu victime du calendrier (NdlR: établi des mois bien à l'avance) de la Fédération, de leur incompétence. Ils ne pensent pas au club. Pour réussir à amener plus de sponsors dans le club, il est bon d'aller chercher des trophées. Coupe ou championnat. Dans ce cas, avec la Fédé, où est le win-win?"
Vainqueur la saison dernière, pour le deuxième trophée de son histoire, de la Coupe de Belgique contre l'Asub, le club ne compte en tout cas pas retenir ses joueurs.
"Pas du tout. Ca doit rester une fierté de porter le maillot de l'équipe nationale. Pour eux, c'est aussi une façon de progresser. Nous, notre politique de formation est de les amener au plus haut niveau et ça passe par l'équipe nationale. Malheureusement, ça met les joueurs dans des situations inconfortables envers la Fédération et le club. Ils sont un peu pris en otage."
Il existe encore une chance pour que l'un des trois mousquetaires puissent jouer samedi mais alors ça voudrait dire qu'il est éjecté des 23 de Guillaume Ajac et à Soignies, on ne le veut pas.
"Prenons le cas d'Alan. L'été dernier, à cause d'une opération à l'oreille, il a dû annoncer sa retraite. Finalement, il a reçu le feu vert du médecin et il retrouve un bon niveau. En sachant que c'est le meilleur buteur de l'Histoire du rugby belge et que l'équipe manque d'un véritable buteur, pour lui, c'est important. Ce qui est important aussi pour les joueurs, c'est qu'ils sachent qu'on les soutient et qu'on les supportera. Il est hors de question pour nous de les retenir"
Une règle différente en Coupe et en Championnat
Malheureusement, si Soignies joue le jeu, ce n'est pas forcément le cas d'autres clubs à l'étranger ou en Belgique. "Dendermonde ne sera certainement pas aussi déforcé que nous", clame Calomme.
Si le club sonégien se retrouve dans une telle situation, c'est qu'il existe une règle concernant la possibilité d'un report de match si le club a trois internationaux retenus. Sauf que cette règle ne s'applique qu'au championnat... et pas en Coupe alors que la Fédération programme toujours des matches de Coupe durant la campagne internationale.
Pleine de ressources depuis le début de saison, l'équipe de Boris Montoisy entend toutefois bien défendre ses chances jusqu'au bout, en profitant de ses supporters. "Le mot d'ordre sera d'être solidaire parce que la tâche s'annonce évidemment compliquée."