La face cachée de Romuald Bufi: "En boxe, il faut avoir une bonne pêche"
Figure emblématique de la boxe dans le Hainaut, Romuald Bufi est un passionné de pêche.
- Publié le 13-02-2019 à 14h35
- Mis à jour le 13-02-2019 à 15h32
Figure emblématique de la boxe dans le Hainaut, Romuald Bufi est un passionné de pêche. On connaît bien mieux Romuald Bufi dans l’ombre des rings de boxe, à coacher son poulain ou à le remotiver entre les rounds. Le fils de Maurice Bufi (40 ans), créateur du BC Bufi à Thieu, entraîne les boxeurs les plus prometteurs de la région et les propulse vers les ceintures internationales.
Mais, à côté de ça, Romuald Bufi est un passionné de pêche. "Mon record, d’ailleurs, c’est une carpe de 26 kg", se félicite-t-il.
Romuald, la pêche et la boxe, cela semble tellement à l’opposé.
"Pourtant, en boxe, il faut avoir une bonne pêche (rires)."
Qu’est-ce qui vous plaît ?
"En fait, ça me calme, me détend. Régulièrement, quand l’entraînement de boxe est terminé, je file pêcher et j’y reste toute la nuit. Quand nous organisons un gala de boxe, je suis souvent à 19 de tension toute la semaine, j’ai ensuite besoin de la pêche pour me détendre."
Quand votre passion est-elle survenue ?
"Depuis très longtemps déjà. Depuis que je suis enfant."
Une histoire de famille ?
"Non, vraiment pas. Mon papa rigole toujours quand on parle de pêche. Pour lui, c’est parce que ma grand-mère me grondait devant un aquarium (rires). Il n’a jamais pris et ne comprend pas à quel point j’en ai besoin. Mon frère nous accompagne de temps en temps mais lui, c’est davantage pour la guindaille. Quant à ma fille, elle me lance toujours qu’elle ne m’accompagne pas parce que c’est une activité de baraki (rires)."
Tout ce temps à la pêche plaît à votre entourage ?
"Ils ont du mal à comprendre parce qu’ils n’accrochent pas mais mon épouse gère une boulangerie, ce qui fait qu’à 21 h elle est déjà au lit. Et comme je ne suis pas très télé, je préfère aller pêcher le soir et la nuit."
Quel genre de pêcheur êtes-vous ?
"J’avoue que pêcher à la vieille méthode en attendant que ça morde sur le bord de l’eau, ce n’est pas trop mon truc. Moi, c’est plus moderne, avec de la technologie. Quand ça mord, ça sonne et je vais le récupérer."
Vous faites quoi alors en attendant que ça morde ?
"J’ai aménagé ma camionnette avec du chauffage, j’ai même une console de jeu. Quand certains de mes potes dorment dans un sac de couchage dans le froid, moi, je suis bien au chaud (rires) . Je suis bien."
Vous allez l’air bien équipé…
"J’ai aussi un bac téléguidé d’1 m avec une caméra pour m’indiquer que tout est bien mis en place."
Qu’est-ce qui fait un bon pêcheur ?
"De la patience, rester calme. Il faut persévérer. Parfois, tu n’arrêtes pas durant une nuit alors qu’il y a des nuits où ça ne mord pas. Quand tu as trouvé un bon endroit, parfois tu n’arrêtes plus. J’ai déjà eu soixante poissons sur un week-end, je n’en pouvais plus. Mais en général, c’est cinq-six poissons par nuit."
Pourquoi la carpe ?
"Je ne sais pas, j’ai toujours aimé ça. On va se mettre aussi au silure dans la Meuse, mais c’est un autre gabarit, tout comme le brochet. Et puis, la carpe aime la nuit. Ensuite, on les remet vite à l’eau."
Vous n’avez jamais fait de concours ?
"Non. Cela ne m’a jamais intéressé… Je n’ai pas le temps avec la boxe. Je veux vraiment rester dans ce contexte de repos après mon activité principale. D’ailleurs, ça a toujours été clair avec le groupe avec qui je vais pêcher. Eux parfois font des concours."
Il est sponsorisé
Avec son expérience, depuis le temps qu’il pêche, Romuald Bufi a déjà réussi de jolies prises. Des trophées qu’il remet vite à l’eau mais qu’il prend le temps d’immortaliser. “C’est pour le sponsor” , explique-t-il. Il est vrai que si le Rhodien n’est pas payé à proprement parler pour sa passion, il est bien soutenu par une marque. “En fait, ils nous fournissent tous les appâts, les amorçages ou d’autres produits une fois par mois ou tous les deux mois en fonction de ma demande. Cela fait tout de même un certain gain financier parce qu’un kilo revient à 13 euros, et j’en suis à 40 kg d’appâts par mois… Faites le calcul. On les teste pour eux.”
“J’étais dégoûté pour Dardan aux USA”
À côté de la pêche, Romuald Bufi est surtout occupé avec la boxe. Toutes les semaines, ou presque, les boxeurs du BC Bufi sont sur le pont. Après les jeunes qui ont pris de l’expérience chez Douglas Bellini à La Hestre ce week-end, les Bufi préparent un autre grand rendez-vous. “Ce sera à Gand pour Jean-Pierre Habimana. Il combattra Meriton Karaxha pour la ceinture WBF , explique Romuald. Le but est qu’il puisse faire un bond au classement.”
Le BC Bufi ne s’arrête pas aux pros. “Vendredi, on fera aussi boxer des amateurs. Jan Helim, qui devrait passer pro normalement dans quelques semaines, et Benito Muyai.”
Et puis, il y a ceux qui semblent avoir pris leur envol mais qui restent des poulains du clan Bufi. À l’image de Dardan Zenunaj, parti aux USA pour lancer sa carrière internationale mais qui a été battu dimanche aux points.
“J’ai veillé toute la nuit. Je suis dégoûté pour lui. Il a été obligé de combattre deux heures plus tôt que prévu. Il n’était pas bien préparé. J’avais connu cette mésaventure à Moscou avec Ilias Achergui. Ce n’est pas évident car cela prend du temps de préparer un boxeur pour qu’il se mette dans son combat.”